conférence prononcée le 29 septembre 1999 à l'Université du Québec à Montréal.


MULTIMEDIA OU MULTIMANIA ?
ou le rôle de l'artiste multi-média dans nos sociétés technologiques

REALITES VIRTUELLES / VIRTUALITES REELLES :
LE RÉEL EST-IL VIRTUEL ? LE VIRTUEL EST-IL REEL ?

I partie I

13 énoncés en discussion

01 • La culture est le résultat de l'imaginaire collectif.
Pourquoi ? ............... développement / discussion ............... Illustration audio-visuelle = musique visuelle sur image sonore

02 • L'imaginaire est notre accès à la réalité.
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03 • L'imaginaire est notre interface nécessaire à percevoir notre environnement.
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04 • Chacun alimente et est alimenté par l'imaginaire collectif évoluant par ses pensées (rêves) et ses activités : chacun en ce sens est un artiste : un producteur d'objets ou de représentations artificielles. Dans la limite de son conditionnement.
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05 • Une perception ne peut qu'être « orientée », car sans l'imaginaire nous ne pourrions percevoir.
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06 • L'imaginaire collectif évolue, il change avec les générations. Le mythe lui, sur lequel repose l'imaginaire collectif, a du mal à se transformer, il reste une histoire de nos origines qui s'entiche aussi de préjugés nécessaires aux règles morales afin de « main-tenir » une civilisation dans « l'ordre ». Le rôle du mythe est politique (contrôler) psychologique (rassurer) et religieux (espérer). C'est un « make up » ou une œuvre d'art considéré nécessaire à la survie de nos sociétés. Mais l'est-ce vraiment ?
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07 • L'imaginaire collectif est manipulé par ceux qui ont accès aux médias : du crieur public en passant par le livre jusqu'aux grands magnats des télévisions, en fait tout le monde qui communique dans un réseau au périmètre + ou - large d'audience. La manipulation des idées de ce qui doit être cru.
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08 • Notre imaginaire collectif prend sa racine dans notre cosmogonie (origine de notre univers et naissance de l'humanité) : le mythe (récit) de la Bible « explique » notre cosmogonie (notre origine). Notre perception est « modelée » sur notre figuration de notre origine (et sa nostalgie) : la culture humaine est le résultat de la compensation ou palliation à l'ignorance de notre origine.
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09 • Notre culture occidentale de l'homme blanc est éduquée des « points de vus » de la Bible sur le réel où l'imaginaire de la vision chrétienne du monde est dominante.
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10 • La religion manipule l'inconnaissable, ce qui lui confère un grand pouvoir dans l'imaginaire collectif. Pour garder ce pouvoir, elle garde sa population dans l'ignorance (ou elle se garde elle-même) faisant entretenir l'idée que l'imaginaire collectif C'EST le réel. Ce pouvoir religieux en Occident, a été abandonné au profit de LA CONSOMMATION. La consommation est un acte religieux qui remplit nos vies d'objets (de fétiches) dont musées, galeries commerciales, médiathèques, cinémas, supermarchés, théâtres et autres « lieux culturels » sont remplis « d'œuvres » et de trouvailles à ingérer chez soi. La fréquentation de ces nouveaux lieux de culte a dépassé celle des églises de l'ancienne génération. « GOODS IS GOD. God is not goods. God, Good, Goodies, good God! »
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11 • Pour découvrir et comprendre un Imaginaire Collectif, il faut d'abord savoir ce que dans cet Imaginaire Collectif quoi est INTERDIT ou TABOU, puis voir comment cet Imaginaire Collectif conçoit le TEMPS. A conception du temps se forge une attitude différente en fonction du concept ingéré. Un temps linéaire ne développera pas la même attitude qu'un temps cyclique.
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12 • Suivant les différentes formations de l'imaginaire collectif (cultures), les perceptions du monde ou des mondes possibles diffèrent.
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13 • Si l'imaginaire est considéré comme créateur de virtuel alors le virtuel est une partie intégrante de notre champ perceptif réel. Et le virtuel existe déjà bien avant le monde électronique des écrans d'ordinateur (calculateur) puisqu'il intègre notre vie créative-perceptive : NOUS CREONS toujours L'IRREEL DE NOTRE REEL.
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II partie II

7 réponses en discussion

• C'est en Occident et pas ailleurs qu'a été inventée la photo, le cinéma, la télévision, pas en Afrique ni en Asie ou au Proche-Orient. Parce que des 5 sens connus : ouïe, vue, odorat, goût et touché (le touché devenant tabou dans nos sociétés à forte technologie développant la robotique), nous attachons dans notre imaginaire collectif occidental plus d'importance à ce que l'on voit : on ne croit que ce que l'on voit, moins ce que l'on entend (l'audition est considérée « intuitivement » (=automatiquement) comme un support à la visualisation : le son asservit à l'image du format surround 5.1 par exemple). L'écrit, le « certificat écrit » sont l'illustration de notre tendance à la croyance (de prendre pour vrai) ce qui est (lu) vu. Ce qui s'entend est considéré comme moins facilement mémorisable et plus sujet à la fabulation et à l'inexactitude que ce qui est vu de facto et inscrit. La conservation du visuel (peinture des grottes de Lascaux, écriture de Mésopotamie) est plus ancienne que la conservation de l'audible qui date du XIXe siècle. Nous accordons un plus grand degré d'illusion à l'audition qu'à la vision qui ne se vérifie pas dans la nature. C'est un choix arbitraire, mais profitable dû à l'économie mnémonique du visible qui se marchande plus aisément dans l'industrie de la reproduction.

• Au contraire de la photo, du cinéma ou de la télévision qui tend à l'homogénéisation pour la conquête mondiale de parts de marché, la musique existe par ses différentes pratiques, distinctes dans chacune des civilisations historiques et géographiques de notre planète ainsi que dans les différents groupes culturels particularisés par ses cultures très localisées. La culture musicale n'homogénéise pas comme la culture de la technologie, mais au contraire représente et met en évidence les différences. La technologie univoque et globalise contrairement à la musique qui particularise. Bien que la musique utilise la technologie (instruments sonores), elle en diversifie les pratiques au contraire d'une globalisation univoque de l'entendu (sauf pour l'exploitation industrielle dû à un oligopole malveillant). Le garde fou à cette homogénéisation est l'ennui qui disparait devant l'émerveillement technologique.

• Donc nous artistes devons faire attention quand nous pensons et pratiquons le multimédia : dans la pratique du multimédia, il faut prendre en considération ses principales expressions qui sont le jeu, le cinéma et la publicité : des technologies de la persuasion. Le message sous-jacent permanent du multimédia est une communication publicitaire des avancées technologiques occidentales : "épater les cultures non technologiques à se soumettre".

-› le multimédia est-ce utiliser différents outils en même temps pour créer un seul objet qui sollicite différents sens de notre perception ?
vue -› images, textes, gestes, décors.
ouïe -› musiques, paroles, bruits.
moins : odorat -› parfum et goût -› nourriture ne font pas partie de la panoplie multimédia
touché -› interaction tactile des manettes de jeu (avec vibreur), sexualité (porno-graphie sans érotisme tactile = le tabou du touché permet la vente de palliatifs).
Et donc dans ce cas le multimédia n'a pas attendu les ordinateurs pour exister.
-› ou sont-ce des accès des outils d'expression et de communication aux différentes cultures ?

Le chaud et le froid, le sec et l'humide sont régi par quel sens ? Le touché ?

[L'idée du virtuel s’est développée parallèlement au développement du jeu vidéo. La capacité du joueur à vivre dans le jeu et à confondre le jeu avec la réalité sociale en dehors du jeu. Phénomène qui s’est vu aussi avec le cinéma dans les années 70 où les spectateurs s'imaginaient être encore dans le film dans la rue à la sortie du cinéma, spécialement avec les films de Bruce Lee : les bastons étaient fréquentes.]

Autrement dit est-ce pour soi pour faire joujou avec des machines ou est-ce pour les autres des accès à se comprendre mutuellement ?
• Dans les 2 cas, la guerre du multimédia des grandes compagnies : c'est le pouvoir sur l'imaginaire collectif : Hollywood, Disney, Apple et Microsoft et autres avides l'ont bien compris. Sont-ce des artistes : dans l'imaginaire collectif ?
• Nous cultivons (au sens agricole) l'image avant tout, aux dépens d'autres formes de médias. Notre monde est une image. L'imaginaire collectif occidental CROIT que la vue est le sens le plus prêt de la réalité ! Mais l'image électronique devrait révéler la fausseté de cet a priori occidental.
• La connaissance des manipulations des informations électroniques va ou devrait enlever du poids à cette affirmation : « JE CROIS ce que je vois ».
• Si l'image dans notre culture profane est le média le plus attractif, c'est que notre culture sacrée religieuse est basée sur la LUMIERE : le paradis promis chrétien (l'ultime récompense après la mort) est de lumière. Une lumière sans corps, mais ça, c'est une autre histoire !
• Aux artistes de détourner cette arme de soumission qu'est le multimédia pour se moquer de lui-même et anéantir sa force de soumission des populations envahies.

mathius shadow-sky, Blacksburg, September 1999.

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l'esprit de Pomoc Do Groba

De la "virtualité" des années 90, nous passons à "la réalité augmentée" du XXIe siècle.
Le processus d'automation (cybernétique) de l'être humain soumit s'accomplit dans la robotique.

(correction février 2012)