Interdiction de filmer la police : « L’idée est de protéger ceux qui protègent » [mes commentaires sont entre crochets] TRIBUNE - L’interdiction de filmer des policiers en exercice cherche à éviter aux malveillants de gêner des contrôles de police, analyse Grégoire Joron. Selon le secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO, ne plus pouvoir afficher le visage d’un policier sur la toile et de le lyncher de messages abjects est une bonne nouvelle pour les forces de l’ordre. Par Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP Police-FO, publié le 10 novembre 2020 par le Figaro. « Bref, toujours la même litanie contre les flics, toujours les mêmes leviers, les mêmes grands mots pour mieux dissimuler une idéologie prônant la liberté sans ordre et par émanation sans sécurité » « - Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. » Voici l’article 24 de la proposition de loi Fauvergue/Thourot qui fait tant réagir un agglomérat d’oppositions tellement prévisible que cela en deviendrait presque risible si l’enjeu n’était pas si important. Le Syndicat de la Magistrature, l’avocat Alimi, le journaliste David Dufresne, la Défenseure des Droits et le Parti Socialiste, par la voie de son Premier secrétaire, font haro sur cette tentative de privation de liberté, sur cette horrible idée que de vouloir répondre en légiférant à un risque avéré, sur cette envie saugrenue de penser à protéger les policiers et gendarmes. Cette proposition d’article de Loi vient du terrain, de l’expression des policiers qui, lors de leurs missions, se retrouvent sur un contrôle banal avec plusieurs téléphones à 10 cm de leur visage, souvent accompagné de menaces et de noms d’oiseaux... Des prises de vue qui sont affichés tel des trophées postés sur la toile, puis vient le déchaînement de haine, le concours de celui qui écrira la plus ignoble chose. L’idée n’est pas d’empêcher de filmer, ou de restreindre la liberté de la presse et d’informer, l’idée est de protéger les policiers, car ils deviennent une cible et ce pour leur fonction. Ces pseudo-défenseurs de la liberté qui ont adroitement créé cette expression de « violences policières », terme dévoyé pour parler de violences illégitimes ou d’usage disproportionné de la force, aujourd’hui je les accuse de « violences judiciaires » et de « violences journalistiques » ! [le dénie de la violence de la police en armure armée envers des civils désarmés est une réalité : « si je te frappe, c'est pour ton bien » et, « si je te tue, c'est par erreur » = donc policier est innocent du meurtre qu'il provoque] L’indécence de leur plaidoyer me fait froid dans le dos. La Proposition de Loi et cet article seraient fait pour cacher l’action des policiers, alors que, je le signale, nous prônons l’usage des caméras-piétons [caméras contrôlées par la police], ou empêcher l’information, ou pire encore selon le Syndicat de la Magistrature pour qui cette loi donne un blanc-seing aux policiers afin de pouvoir réprimer tous azimuts ? [Son refus de conscience et son ignorance volontaire des faits réels de la violence policière qui provoque des morts et des blessés montrent qu'il doit défendre le sens de sa fonction coûte que coûte pour ne pas effondrer le contre-sens de la police dans la dépression.] Bref, toujours la même litanie contre les flics, toujours les mêmes leviers, les mêmes grands mots pour mieux dissimuler une idéologie prônant la liberté sans ordre et par émanation sans sécurité. Je l’affirme, la sécurité est la condition sine qua non de notre liberté, les garants en sont donc les policiers et gendarmes qui œuvrent chaque jour face à tous les risques et les dangers, la conjoncture ne permet à personne de le nier. [ Ne pensez pas que l’idée, en tout cas, celle de mon organisation syndicale, soit d’avoir une carte blanche à l’usage de la force pour les policiers permettant de cacher les comportements déviants [ah ! il reconnaît que sa police agit avec des « comportements déviants » sic], profitant du moment de crise propice à déraper vers une forme d’autoritarisme [l'autorité policière ? Ça n'existe pas ? sans autorité, la police n'existe pas]. Non, l’idée est simplement de protéger ceux qui protègent [la police protège les citoyens et les citoyennes, mais de qui ? des policiers « déviants » qui abusent de leur violence pour blesser et tuer ?], de ne plus permettre aux malveillants de gêner des contrôles de police, de ne plus pouvoir afficher le visage d’un flic sur la toile et de le lyncher de messages abjects, simplement pour leur garantir un anonymat pour leur vie et celle de leur famille. [Les flics quand ils attaquent les manifestants, ils sont en uniforme, casqués, masqués, en armure et armés, il est impossible de voir leur visage] Sur la partie du continuum de sécurité, j’ose espérer que ces voix qui s’élèvent ont quand même pris la peine de lire l’article 1, définissant le fait que pour l’élargissement des pouvoirs de la Police Municipale, c’est une expérimentation de 3 ans [de 2021 à 2024] qui va s’opérer en cas d’adoption de la Loi. Un retour d’expérience est officiellement prévu dans la Loi, 9 mois avant la fin de l’expérimentation. Il sera alors temps de dresser le bilan et de dire ce qui ne va pas, plutôt que de crier avant d’avoir mal. Les policiers s’ils n’ont plus de droit à l’image lorsqu’ils sont sur la voie publique méritent comme tout citoyen un droit à l’anonymat. Aussi même si cette proposition de loi n’est pas parfaite, même si elle fait naître quelques inquiétudes, elle est pour les policiers dans certains articles, une vraie prise en compte de ce qu’ils affrontent [la victimisation de la police armée prête à tué, cette victimisation démontre que les caméras sont de loin + efficaces qu'un pistolet des menottes ou une bombe de gaz lacrymogène] en légiférant pour y répondre ! Les policiers s’ils n’ont plus de droit à l’image lorsqu’ils sont sur la voie publique méritent comme tout citoyen un droit à l’anonymat, un droit à la sécurité des leurs, un droit au respect. Enfin, le Syndicat de la Magistrature termine son pamphlet, titré communiqué de presse, par une citation de Michel Foucault, « La police, c’est le coup d’État permanent » au sens coup de l’État, et précise ne pas avoir besoin de coups en plus, ni de police en plus... Sans rentrer dans un débat stérile avec ces « syndicalistes », j’ai quand même envie de leur dire que les policiers attendent beaucoup de la Justice, dans la fermeté de ses réponses et l’équilibre de ses orientations, aujourd’hui ils ont bien compris que le Syndicat de la Magistrature ne sera jamais capable ni de l’un ni de l’autre, gageons garder un peu d’espoir en tous les autres. [Qu'est-ce qu'une victime ? C'est un agresseur qui a perdu son autorité.] [Qu'est-ce qu'un innocent ? C'est un agresseur qui a perdu sa conscience.]