L'écriture symbolique
La pensée symbolique
La vérité symbolique
Beaucoup de concepts se mêlent ici.
Ils s'en mêlent entremêlés
parce que leurs liens effacés
réapparaissent aux esprit éveillés.
- Qu'est-ce qu'un symbole ?
- À quoi ça sert ?
- Non, ce n'est pas un dessin ou un graphique qui représente ou qui décore un sens !
- Graphisme cru être le représentant symbolique servant à y projeter un acte désiré irréalisé !
- Un symbole n'est pas un signe.
- Le reflet d'une image mentale ? audible ?
- Où la relation exclusive : « signe -> sens » est une relation binaire pratiquée par nos consciences modernes (= se mesurant à partir d'un étalon et non-proportionnelle à la recherche de l'équilibre) pour façonner un sens à une certaine réalité perçue : celle qui s'explique avec « la cause à l'effet uniforme d'un temps t en ligne qui s'écoule sans heurt » (sic).
- Cette « ligne de temps » n'est pas représentative de la réalité, que la projection d'une idée (incluse dans la réalité), ni représentative de la réalité symbolique du temps (d'ombre) de l'inconscient ou de la libido habitant l'inconscient. Une dématéria mesurée, sans chaleur sensuelle ni volupté.
- Une ligne est une abstraction cheminante droite et directe, qui se parcelle, avec des localités, formant en musique des gammes d'échelles.
- Telles les stations d'une ligne ferroviaire. Où chaque localité stationnaire porte un ton [un composé de fréquences vibrantes multiples du 1er ton].
- Bachelard, le philosophe scientifique, nous avait prévenus avec « l'Intuition de l'Instant » * que la durée n'est pas le temps, mais une mesure quantique (= quantifiée) et mécanique (= répétée similaire). Une idée de durer au contraire de disparaître dans l'instant ? Pourtant l'instant est aussi profond et infini que durer en constance. Dans les 2 cas, il existe les limites de la dimension.
- Existent-elles vraiment, ces limites physiques, dans l'espace-temps psychique ?
- La vérité symbolique forme la relation triple : « sens <-> image représentée intérieure <-> image représentante extérieure <-> sens ».
- Carl Jung qui nous rappelle qu'on a « oublié » (ou rejeté) la raison de la fonction de la pensée symbolique, et donne un exemple très simple pour comprendre cet « oubli » : « Si donc on dit “Sa mère était une méchante sorcière”, cela signifie : le fils n'est pas à même de détacher sa libido de l'imago maternelle : il souffre de résistances parce qu'il est resté attaché à sa mère. » ** Autrement dit : le fils jeune adulte ne dépasse pas son stade infantile. Le symbole de la sorcière n'a rien à voir avec « les vieilles femmes célibataires moches et aigries, isolées dans la forêt, qui veulent empoisonner les importuns » (sic).
- La psychanalyse apparait, en partie nécessaire, être son remplacement ; pour pouvoir soulager les souffrances que la réalité symbolique sue nous préservait d'être affecté, mais demeure encore insuffisante : les manques d'approfondissements, autres que sa fonction médicale autoritaire instituée qui empire les maladies pour favoriser les profits de l'industrie pharmaceutique, à rester à la surface des symptômes, et principalement de la frustration sexuelle générale, imposée par les religions monothéistes corrompues par le pouvoir politique, interdit de comprendre l'équilibre de la psyché (dont les prêtres étaient formés en porte-sens de la vérité symbolique, perdu avec leur soumission politique par avidité de pouvoir) qui ne peut ni se contenter ni s'épanouir dans des structures autoritaires qui favorisent l'infantilisation des adultes et l'ignorance générale pour cultiver la permanence de l'industrie de l'esclavage. Même si c'est « bon pour le business » (sic), c'est mauvais pour la raison du sens de l'existence de l'humanité.
- Le dommage de notre humanité, d'avoir rompu ou brisé l'équilibre entre l'expression de l'inconscient par la libido et l'expression de la conscience par la matérialité, a engendré notre imbécilité actuelle qui va jusqu'à mettre en péril l'existence de l'humanité.
- À ne rien comprendre et à prendre le gouvernail (par frustration), on s'engage dans les directions qui favorisent le péril des communautés.
- Cette abdication de pouvoir décider pour soi et confier sa volonté à un autre, forme « les croyants de la foi » (sic), où religion se mêle de politique, prônant une foi corrompue par des dogmes qui n'ont de sens que vouloir et commander une régression générale de l'humanité tout en voulant se persuader du contraire. Que pour se garder une bonne conscience de ses actes malsains.
- La force vitale de la libido est essentielle à l'énergie de la conscience.
- Équilibre essentiel à une bonne santé psychique et générale.
- Si l'intellect ne s'équilibre pas avec la sensualité et la volupté, l'art et la musique (pas les diversions publicitaires des croyants crus heureux) n'existent pas.
- Ce que cette rupture a provoqué est essentiellement la régression de l'humanité dans l'infantilisation, l'ignorance et l'imbécilité (= la capacité d'amplifier un péril au contraire de l'apaiser).
- Ça, par se croire + intelligente que ses ancêtres.
- Et les Occidentaux + intelligents que les autres cultures jugées « sauvages » (sic).
- La domination est l'expression de la frustration, issue du manque permanent = la peur permanente de manquer qui est une névrose, celle qui est terrifiée de manquer pour engendrer « un capital privé “protégé” du “pillage” des autres par la violence armée » (sic).
- Se croire + intelligent est la preuve de sa bêtise que l'arrogance amplifie (on s'en protège par l'humilité).
- À analyser les recoupements des sens et des raisons d'existences des symboles des mythologies passées (mythologie comparée), avec surtout la langue symbolique des pratiques alchimiques, Carl Jung est clair sur plusieurs points : « Les symboles ne sont pas des signes, ni des allégories remplaçant une chose connue ». Le symbole sert à « annoncer un ÉTAT DE FAIT peu connu ou inconnu » (p. 374 de l'édition de poche **).
- Ce qui nous empêche de comprendre les mythes, par les juger être « des fables stupides » à représenter « des projections imaginaires irréelles » (sic) est l'expression de notre régression, et l'étroitesse de nos états d'esprit dans laquelle nous nous sommes engouffrés par manque manifeste de conscience.
- Est-ce que je me fais bien comprendre ? Par rejet de notre inconscient qui manifeste notre énergie vitale par la libido (pas que physiquement sexuelle), nous avons annihilé notre capacité consciente, celle de notre esprit critique, pour pouvoir résoudre les problèmes qu'on rencontre durant notre vie.
- L'annihilation de notre libido qui habite notre inconscient (et s'exprime dans notre archétype de l'inconscient collectif par les symboles) a emporté avec elle le bon sens pratique de notre conscience.
- La corruption de l'état d'esprit de l'humanité (ou sa désymbolisation) a commencé quand la mystique s'est instituée en pouvoir politique. Et dans une seconde étape, quand la religion instituée s'est débarrassée de la vérité symbolique (enseignée par le Christ) pour ne garder que l'autorité de la croyance dogmatique.
- Tout ça avec le commerce de l'esclavage qui n'a jamais cessé depuis l'érection des 1ères cités-États.
- L'écriture « en temps » de la musique en Occident commence avec le « chant grégorien ». Le chant grégorien est le résultat de la volonté politique de Charlemagne [Charles le grand qui était grand : 2 mètres, pour une moyenne d'1 mètre 60 pour les hommes et 1 mètre 40 pour les femmes] qui voulait « uniformiser » la langue de son Empire à parler le latin [- le latin de l'Empire romain effondré ? Hum]. Tentative qui fut un échec, mais qui excita les esprits créateurs pour creuser dans cette direction. Les performances musicales proposées par les compositeurs de l'Ars Nova au XIVe siècle ont créé la polyphonie. Et à la fois ont posé la raison de l'écriture musicale : obtenir des synchronicités dans des asynchronicités. La raison de l'existence de la polyphonie. Pour s'entendre, il fallait mesurer. Fallait-il ? Aujourd'hui au XXe et XXIe siècle personne ne comprend fondamentalement la théorie musicale (des rythmiques complexes) de l'Ars Nova (comme la pratique de l'alchimie). Notre écriture musicale classiquée à base binaire (qui double) est incapable de traduire les volontés des compositeurs de l'Ars Nova. Certains compositeurs sont allés jusqu'au bout de ce que l'écriture quantifiante pouvait donner. Je pense à Iannis Xenakis, le compositeur mathématicien qui introduit les probabilités dans l'écriture musicale (mais l'a-t-il introduit dans la musique ?)
- Quoi écrire après ?
- Eh bien après, on remet en question l'écriture musicale quantifiante, car entre l'écriture et la réalisation audible, il y a un gouffre qui donne à entendre que les relations entre le visuel et l'audible sont rompues. Les stochastiques xenakisiennes sont en vérité prévisibles et bien entendues.
- Il fallait sortir de l'impasse de l'écriture quantifiante qui même constituée d'algorithmes favorisant des résultats imprévisibles incitait à une culture du leurre que la musique entendue ne pouvait pas nous empêcher d'ignorer.
Au-delà de l'écriture numérique
Écriture symbolique et musique
Ou comment relier les liens brisés dans l'être humain en état d'effondrement ?
- Pourquoi les compositeurs de ma génération (nés autour de 1960) n'écrivent pas la musique comme la génération précédente (celle née autour de 1930) ? Et réintroduisent l'improvisation dans l'écriture = la création musicale qui ne passe pas uniquement par l'écriture graphique.
- Il faut reconnaître que depuis l'enregistrement audio, il y a un doublon ou une double écriture : l'enregistrement audio est déjà une écriture, pour quoi la doubler d'une écriture graphique ?
- L'écriture graphique sert l'industrie de l'édition.
- Ma génération étant exclus de l'industrie de l'édition graphique, nous compositeurs utilisons la « photocopie » pour diffuser nos partitions, et ça gratuitement sans passer par le péage éditorial.
- Le problème de l'écriture graphique des partitions de musique est que son vocabulaire n'est que quantifiant. L'écriture musicale est une science, pas un art. Sa base mathématique est la raison de son graphisme. Mais est-ce suffisant ? Non.
- Mon intuition me dit autre chose depuis le début de ma carrière de compositeur : « il y a quelque chose qui ne va pas avec l'idéologie occidentale de l'écriture de la musique ».
- Dans l'effet, son écriture quantifiante forme « des séries de commandes pour automate », et à la fin du XXe siècle, elle se trouve être parfaite pour l'écriture numérique dans les séquenceurs MIDI des ordinateurs. Séquenceur-partition vierge, prête à être remplie, où la quantisation dépasse l'humainement possible des quadruples croches à 1/16e de seconde (16 coups par seconde = 16Hz) contre 960 coups pour une noire. Si la noire est à 60 bpm, ça fait 960 coups par seconde autrement dit la fréquence injouable humainement gestuellement de 960Hz. L'écriture musicale quantifiante favorise le mouvement robotique.
- L'intuition alchimique m'est apparue tôt, jeune adulte je voulais comprendre comment cette pratique de guérison mêle mysticisme et symbolisme. Comment elle se pratique. Mais les ouvrages qui traitent d'alchimie cultivent le brouillard de l'ignorance pour ne pas affecter la fascination que l'alchimie provoque dans les imaginaires individuels (de l'inconscient collectif qui ne sait plus s'exprimer pour être compris).
- Sachant que nous vivons toutes et tous décontextualisés.
- Une manière douce de dire schizochroné : la rupture entre le soi et le moi dans des temporalités injoignables du regret et de l'espoir.
- J'ai commencé la création musicale par m'évader de la dimension du temps t (comme dimension 4 de l'espace euclidien) qui favorise les dates et les durées. Le temps des horloges n'est pas le temps de la musique. Le calendrier est la marque gouvernementale publiée par l'autorité du dogmatisme spirituel nommé religion (= cueillir encore une fois). Le temps solaire n'est pas le temps lunaire qui n'est pas le temps de la relativité même générale ni le temps de la « mécanique quantique ». La remise en question du temps implique une reprise de conscience méta- (= qui se situe à l'extérieur) physique de la vie qui devrait se nommer intraphysique. Recréer la relation de l'équilibre intra-méta détruite. Où chercher ? À fouiller dans les espaces vides, ou vidés, ou crus vidés de l'intuition dans l'instant, à se concentrer sur l'invisible, apparaissent les 1ères asynchronicités temporelles des intervalles de temps d'espace. Ce champ sans dimension ni durée est le lieu de la musique qui s'entend. L'intuition de l'instant est le fondement de l'homme-musique (qui se dispose d'un intérieur féminin et vice versa). L'intuition de l'instant donne à comprendre dans l'immédiat. Même un peu avant. L'infini intra-intervallaire (= à l'intérieur entre des multiplicités de 2 valeurs-couples) est la preuve de l'asynchronicité temporelle. Si la synchronicité absolue existait, les intervalles n'existeraient pas, le rythme n'existerait pas. Mais surtout. L'intuition de l'instant donne au musicien l'habileté de l'instantanéité du jeu instrumental. L'ordonnance de commande mécanique (car quantique) de l'écriture graphique des durées dans la durée n'est jamais synchronisable (qu'en apparence), car la commande exige l'effet de la cause, ou autrement dit, une réponse à une question. Dans le jeu de la musique dans l'intuition de l'instant, la question est inutile, car la réponse existe avant de poser la question. Les musiciens dans l'intuition de l'instant sont synchronisés dans l'infini de l'instant. C'est la qualité majeure des musiciens exceptionnels. Jouer par commande extérieure apparaît être un non-sens pour l'intégrité de la musique. On joue la musique par un désir intérieur commun. Expérience que j'ai réalisée avec les musiciens d'Ono Lulu Filharmonia (Michal Zduniak et Tadeusz Sudnik et tous les invités qui se sont joints à l'ensemble) dans les années 80 du XXe siècle.
- Aujourd'hui à 64 ans, j'ai l'impression de n'avoir que frôlé ce que je cherche à comprendre depuis 1/2 siècle. Sortir de la tradition moderne quantique (qui quantifie) pour toucher la matière essentielle de la musique de l'intérieur par la libido des musiciens. À l'époque je l'appelais : la musique qui jaillit du ventre des musiciens, pas de la feuille sur le pupitre. De la libido pour obtenir la volupté de la création sensuelle de la musique, voire son émission épidermique (caressante), son flux turbulent qui ne s'écrit pas et qui favorise les coïncidences inattendues.
- Il fallait sortir de la représentation graphique cadrée par l'abscisse pour le rythme mesuré en durées et l'ordonnée pour les « hauteurs » localisées (d'abord par les modes, ensuite) par une (seule) échelle de tons (à l'intervalle tempéré au XVIIIe siècle puis égalisée à partir du XIXe siècle). Sachant que depuis le VIIIe siècle ce procédé graphique, temps en abscisse et tons en ordonnée, définit toute la musique écrite occidentale.
- Il apparait clair, depuis la fin du XXe siècle, depuis l'usage généralisé de l'ordinateur, que l'écriture quantifiante de la musique aborde sont terme (terminus) avec la robotique, et +, à partir du XXIe siècle avec la mal nommée « intelligence artificielle ». La vie de l'humanité gérée par les machines quantifiantes qui forment les nouveaux esclaves, va se banaliser comme toute invention. La tendance de la projection quantique sur la nature ne sert qu'à évaluer un capital en monnaie courante. La valeur monétaire de la marchandise dans le marché des échanges ajoutant le bénéfice de la plus-value. Le repère numérique reste une approximation. Le leurre de l'émerveillement de la mécanique fonctionnera un temps, comme pour les automates du XVIIIe siècle, l'« intelligence artificielle » sera renommée par une désignation + appropriée et ne surprendra plus personne, voire agacera. La mécanique des machines enregistreuses qui rejouent les enregistrements, qui diffuse le passé mémorisé, porte la régression en elle-même par être absente du présent. Si le compositeur ne peut pas sortir la musique de cette mécanique, c'est qu'il donne à entendre la soumission du vivant à la simplification de l'ordre quantifiable. Même avec des milliards de possibilités, à l'audition, le résultat sonne toujours mécanique. La subtilité de l'audition à distinguer les différences est un outil puissant qui dépasse la vision qui peut être facilement trompée.
- Au-delà de la quantification du monde [volonté numérique par peur de se perdre ?], il existe la perception analogique (= continue) de l'infini inquantifiable). Tel l'infini intérieur de l'intervalle, qui par absence de limite, toute localité ne peut être synchronisée (ou qu'approximativement ou synchronicité perçue par manque de subtilité de perception avec au-delà où on ne perçoit plus rien de distinguable). La science ne peut plus régner seule dans la musique et ailleurs. Ni les machines gérer nos sociétés avec des algorithmes simplifiants, donc à l'évaluation faussée. Perpétuant la culture de l'erreur institutionnelle pour pouvoir condamner qu'importe qui pour qu'importe quoi.
- La conscience capte la forme, l'inconscient capte le fond ?
- La vérité symbolique (incompréhensible de la mesure matérielle) utilise l'instinct de l'intuition comme détecteur d'intention. Les analogies servent de ponts, de liens, là où n'apparaît pas (à l'état ordinaire de l'entendement éduqué) à la conscience de relation directe ou logique simplifiée « de cause à effet », mais une lecture multiple matricielle (avec plusieurs entrées et sorties) qui donne à la conscience une dimension supplémentaire pour localiser son « chemin de vie » (= la raison de vivre de faire ça ou ça).
- De l'autre côté, l'instinct « est la force qui met le symbole en mouvement » ** ; est-ce à dire que la lecture instinctive de l'écriture symbolique de la musique abolit la lecture intellectuelle pour une perception immédiate par l'inconscient, à travers l'instinct, de l'intention créatrice musicale renforcée par l'intuition de l'instant ?
...
Notes
* Gaston Bachelard, L'intuition de l'Instant, 1932.
** Carl Gustav Jung, Métamorphose de l'âme et ses symboles, SYMBOLE DER WANDLUNG, 1927-1953, Zurich
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