Art zoïde [1] Survival Ce qu'on a compris Pour obtenir une subvention (filière publique du financement des oeuvres d'artistes), il faut que : le projet = l'oeuvre d'art soumise réalise la mission sociale basée sur l'emploi et l'éducation [2] imposée par le ministère « de la culture » [3] et les institutions régionales et européennes du financement des arts, seul revenu des artistes [4]. L'objectif politique depuis 1970 est de transformer les arts en « fonctions publiques utilitaires » pour qu'ils ne débordent pas leur liberté qu'ils transmettent à travers leurs oeuvres aux employés soumis au travail obligatoire avec la (mauvaise blague) la récompense d'un salaire (toujours volontairement insuffisant). Les années 60 (les 10 glorieuses, pas les 30) ont été une leçon qui a failli rendre obsolète l'autorité politique (autorité sue inutile en temps de paix) et qui a permis de constater que les idées de liberté sont d'abord émises par les artistes et sont dangereuses pour les politiques (de domination) : être libre supprime toute domination, toute infantilisation, la peur et la bêtise. Le jeune étudiant qui sort de l'École Nationale d'Administration est obligatoirement carriériste (dans le milieu politique de la haute fonction publique), son milieu favorisé l'exige et le réalise (par ses liens et connaissances) [5]. La maîtrise (l'arrestation) de la jeunesse et des artistes (après 1968) est devenue une priorité à ce que la domination politique ne dévoile pas son incompétence. L'assaut s'est réalisé officiellement et massivement à partir de 1981 par les exigences suivantes (de la politique culturelle) : 1. le financement conditionnel du « projet artistique » (= toutes les oeuvres « dérangeantes » sont passées à la trappe), 2. déléguer le travail administratif aux associations (loi 1901) = aux artistes obligés de se représenter sous forme associative (faussée : un artiste n'est pas une association) avec l'exigence d'un historique économique stable entre actif (gains) et passif (dépenses) sur 3 ans (sans subvention) qui demande à l'artiste d'être comptable et chef d'entreprise (TVA imposée sur sa création) à devenir 3. employeur avec des emplois dévalorisés par des salaires (aidés) en dessous du SMIC (des TUC aux stagiaires) au nom de l'insertion pour l'emploi, et en dernier venu, 4. la valorisation de l'amateurisme, de l'artiste amateur au détriment de l'artiste de carrière qui lui prend sa place sur la scène officielle. L'intention politique d'assassiner les arts (« ah, ces artistes, toujours rebelles ! » sic) a presque réussit [6], les mondes des arts sont envahis de pseudo artistes crus artistes, car financés (chichement ou pas sur l'échelle du prestige de la représentation politique de la gloire bien factice) et favorisés par la politique culturelle dominante (crue être reconnaissance sociale qu'elle n'est pas). Un talent artistique se développe dans un temps de vie en permanence disponible et tenir jusqu'à la fin de sa vie demande un courage absent chez la majorité éduquée à obéir qui obéit. Donc, les mondes des arts sont envahis de faux artistes qui font de la décoration et de l'animation « culturelle » pour divertir les foules (qu'après le travail obligatoire et sans dépassement d'horaire) pour leur faire oublier leur peine (« ah, c'est moins débilitant que la télévision ! » sic). Alors, comment dans ce contexte hautement défavorable, développer un art authentique ? Il faut le vouloir (ne pas vendre sa volonté) et savoir que tout son travail sera censuré sans relâche de son vivant, mais pas inexistant. Les motivations de reconnaissance et de réputation de notoriété sociale (pour acquérir un confort suffisant de vie et un respect de ses semblables) sont à oublier. La motivation de l'artiste d'agir ne se trouve pas là, car reconnaissance et réputation notoire vont compromettre l'artiste à se faire corrompre (pour entretenir sa réputation et sa notoriété). Les fonctionnaires savent que la corruption ne fonctionne pas avec les artistes authentiques, car un artiste corrompu détruit le sens de son art [7] son existence même. Ce qui reste intact dans la motivation profonde de l'art, même après les attaques de corruptions (tellement tentantes), est tout faire à ce que son oeuvre son ouvrage puisse faire évoluer l'intelligence et la sensibilité de l'humanité et qui passe d'abord par l'évolution de l'artiste lui-même elle-même (oui, il m'aime, elle m'aime). Le ras de marée des faux artistes s'emparant des scènes re-publiques (apprentis et amateurs [8] mauvais imitateurs en masse) est une des stratégies d'assaut de la politique culturelle (rappelons : culture = dressage et sélection). Il s'agissait bien de médiocratiser les arts (par de mauvaises copies : la prise de pouvoir (enfin ?) des commissaires et des programmateurs à imposer ce que la fonction publique de l'oeuvre doit communiquer (pas ce qu'elle communique) et croire et se convaincre être juste : ces (pauvres) « dominants frustrés innocents et victimes ») et en effet 47 ans après, il n'y a plus rien d'authentique ni de vrai dans les réseaux officiels des arts. Mais quand même, de rares exceptions survivent (et se renforcent) dans cette marée médiocratique. Un crescendo de 47 ans c'est long, mais ça ne peut que passer. Le cas d'Art Zoyd comme beaucoup de studios financés par la politique « culturelle » a été (est encore pour certains) de maintenir une illusion de création sans accès scénique ni public concerné ou : avec accès scénique forcé sans public concerné, car la République sans public est la fondation, la motivation (enfouie très profond) majeure de la politique de domination et de persécution : « il faut de la culture censure pour le décervelage ». Bien qu'Art Zoyd, contrairement aux autres studios [9], fut « un groupe » [10] de musiciens indépendants né dans les années 70 avec l'ambition du mélange des moyens de la musique classique, du rock et du cinéma. Cette différence est importante, car Art Zoyd a vécu le passage obligé pour sa survie au prorata de son ambition musicale (dont Gérard seul avec l'aide de sa femme entretient la flamme). Art Zoyd ce n'est pas Magma, mais un petit frère qui survit de la charité administrative de la subvention culturelle, car tous les membres sont partis : la frustration reste lourde. Mais en échange, le studio [11] a des obligations. Obligations qui doivent être tenues sous peine de suspension de la subvention qui fait exister le studio (oui, une situation insupportable, invivable quotidiennement !). Ces obligations sont : 1. inviter des compositeurs en résidence, et 2. réaliser des animations pédagogiques. Et c'est exactement là où Gérard (compositeur réalisateur des musiques Art Zoyd) est compromis : il a vendu son temps de création pour un studio d'enregistrement équipé et occupé. En +, les moyens subventionnels obtenus étant insuffisants, les instances politiques de financement (ministère, ville, région, Europe) mette sans équivoque l'association en danger permanent à la limite légale envers la loi du travail. Le financement alloué ne suffit jamais à terminer une oeuvre, et d'autant + ambitieuse (qui sort de l'animation publique). C'est le principe basique de la domination politique des arts : en cas de pépin, ce ne sont pas les escrocs (financés financeurs) qui tombent, mais ses obligés (les « petits » financés). Le manque de moyen qui maintient les arts dans l'incapacité est le meilleur moyen de censure sans que ça ait l'air de censure pour « effacer une gêne » : la liberté artistique. L'escroquerie politique (envers les contribuables et l'humanité), au visage de l'autorité innocente, persécute depuis 47 ans les artistes et les mondes des arts pour cultiver : la dégénérescence sociale, seule réellement servile et gouvernable. La médiocratie est une dictature du faux semblant cultivée par l'administration des fonctionnaires de la république : soldats de la domination camouflés du maniérisme de la politesse. Cette prostitution de la décadence des arts représente pour les nouvelles générations, le mensonge de leurs parents. Comment est-il possible de mettre en jeu la survie de l'humanité pour une domination politique ? de mettre en danger l'humanité entière pour quelques privilèges ? Est en effet irresponsable. Elles savent (pour celles qui pensent) que toute décision politique et économique met encore un peu + en danger l'humanité. Qu'aucune décision politique n'a jamais favorisé l'évolution de l'humanité. Son intelligence, sa sensibilité (qu'un confort qui se paye trop cher). Pour dominer, tout doit être faussé, jusqu'au savoir, jusqu'à la connaissance enseignée dans les universités. À lire les publications actuelles de livres, oui en effet le savoir est compromis par la corruption, car l'imbécilité se vend mieux. Un pouvoir ne peut pas exister sans nuisance ; c'est le contexte de survie même du pouvoir. Le pouvoir se nourrit de la nuisance. Et + la frustration augmente, + le désir de pouvoir (de commander à nuire) augmente (pour venger sa frustration, par nuire aux autres). La raison même du pouvoir est de nuire pour en jouir ;et pour nuire, il suffit de prendre les mauvaises décisions (et les faire obéir), pour les autres (pas pour soi). Imposer les mauvaises décisions pour maintenir sa domination (jusqu'à la force, jusqu'à la violence = viol collectif policier qui a le don de créer la panique). Garder à tenir son poste, de pouvoir contre l'autre, du + petit au + grand crée l'échelle artificielle de la hiérarchie. La hiérarchie qui a la fonction d'instituer les rapports de dominants dominés en chaîne dans les rapports humains. Entretenir des rapports malsains entretient le pouvoir (de la discorde entretenue pour un faux médiateur délégué entretenu par la discorde). La hiérarchie est une échelle de nuisances en chaîne (enchaînées) tenue par la persécution psychologique pour cultiver un monde du travail esclavagisé (sous-payé pour favoriser le manque (pour vouloir toujours +) et la surcharge de tâches inutiles pour occuper et fatiguer l'esprit à ce qu'il ne réfléchisse pas). Pour revenir au studio Art Zoyd, la commande de l'oeuvre « ADAPTATIO. Aie ! Les bébés s'évadent ! » pour 4 musiciens et dispositif de spatialisation en direct, n'a pu financer que l'enregistrement non spatialisé du 1er mouvement sur 4. Le danger de « squatter » le studio pour terminer l'oeuvre sans aucun financement mettant dans l'esprit de Gérard l'existence du studio en danger de coupure subventionnelle et l'ambition musicale d'Art Zoyd en concurrence. Agir libre pour l'oeuvre est contre la politique conditionnelle de censure subventionnelle et d'obéissance requise de l'emploi. Et, interdire l'accès aux moyens est la réaction appropriée à ce que les oeuvres authentiques ne soient pas réalisées. En 10 jours de résidence « on ne crée pas une symphonie, tout au plus, une chanson ». Cette expérience montre : à quel point notre médiocratie est bien incrustée. :( Notes [1] « Cellule végétale pourvue de cils ou de flagelles qui lui permettent de se mouvoir. » [2] autrement dit : l'occupation et le conditionnement de l'esprit. [3] « du dressage et de la sélection » selon Friedrich Nietzsche. [4] qui représente 0,5% du budget global des impôts. [5] le pouvoir politique est une position fragile qui redoute les soulèvements des foules soumises qui prennent conscience de leur servilité non désirée. [6] presque, car il est impossible de faire disparaître totalement une pratique humaine majeure qui témoigne de l'existence même de l'humanité. [7] le sens particulier et unique d'un art passe par sa « démarche artistique » = sa manière pensée unique de faire de l'art. [8] l'amateur est celle ou celui qui n'a pas le courage d'assumer entièrement (sa vie de) sa création originale (avec la peine du rejet social) à la manière d'un touriste ou d'un spectateur qui regarde sans s'investir dans ce qu'il regarde, mais qui n'hésite pas à prendre la place qu'on lui tend à la place de l'autre à qui elle revient pour se réjouir de ce qu'il elle n'aura jamais au regard de son investissement, oui se sentir au fond ne pas être à sa place, ni là au boulot, ni là sur la scène. [9] ça a commencé avec le Groupe de Recherche Musicale puis l'Institut de Recherche Coordination Acoustique Musique puis les autres GRAME, GRIM, CIRM, GMEA, etc., éparpillés sur le territoire vivent bien depuis 1981 aux frais des impôts [4]. [10] le groupe c'est le rock, l'ensemble c'est la musique contemporaine et l'orchestre c'est la musique classique, dans les esprits réduits. [11] situé dans un local à côté du conservatoire de Valenciennes qui appartient au conservatoire de Valenciennes dont l'un ignore l'autre bien qu'ils soient attachés demeure pour le visiteur incompréhensible.