La généralisation

 

des magasins d'instruments de musique de prêt serait

 

l'aubaine des compositeurs et
l'enrichissement de la musique du pays

 

 

Voilà une judicieuse idée que de mettre à disposition des compositeurs, des ensembles de musique et des musiciens un ensemble d'instruments de musique inaccessibles autrement. Un très grand nombre d'instruments de musique, à part les plus courants, sont très difficile à se procurer : soit parce qu'ils sont trop couteux, soit parce qu'ils sont instockables chez soi, soit parce qu'ils sont trop loin géographiquement, soit parce qu'ils sont trop loin historiquement, combinés ou tout à la fois. À Paris il existe deux endroits où sont mis à disposition des musiciens des instruments : 1. à la maison de Radio France : le magasin d'instruments de musique de Radio France où les instruments entreposés sont plus destinés à l'orchestre symphonique de Radio France, mais qui sont aussi prêtés aux plus petites formations de musique d'aujourd'hui : cela demeure dans le profil d'une négociation possible. 2. l'autre lieu est destiné à la percussion et se nomme le Pool de Percussion qui dans les années 80 était localisé dans un sous-sol du Grand Palais. Un grand nombre de percussions du monde entier sont disponibles dont certaines de très grandes tailles et d'autres inattendues : c'est là que j'ai pu apprécier une gamme de « raquettes » japonaises au son incroyablement puissant.

Ces lieux sont un bonheur pour le compositeur et devraient faire des petits en même temps que s'étendre aux autres instruments : imaginons un pool de synthétiseurs analogiques, instruments de musique qui deviennent aujourd'hui très difficilement accessibles pour plusieurs raisons : un intérêt mondial (où ebay a joué un rôle non négligeable à l'indisponibilité de ces instruments) du aux collectionneurs aux moyens financiers conséquents. Ces collectionneurs privés accumulent les synthétiseurs, les regardent et ne s'en servent pas : une grande frustration pour les artistes. Il existe aussi d'autres machines exceptionnelles parfois en très peu d'exemplaires qui offrent des possibilités uniques telles que des filtres, des réverbérations, des compresseurs, des préamplificateurs jusqu'aux spatialisateurs qui se sont très peu commercialisés vu leurs prix élevés et le peu de lieux où ils peuvent être utilisables comme les cinémas omnimax. Personnellement j'ai réussi à mettre la main sur l'un d'eux et il s'adapte à toutes les salles que je rencontre pour une manifestation musicale. J'imagine aussi un pool d'instruments de musique anciens, ces instruments généralement stationnent dans les musées intouchables et se détériorent sous l'oeil attentif des gardiens du musée. Aussi un pool d'instruments de musique extra-européens et européens de la musique savante, mais aussi populaire. Je pense aussi à un pool d'instruments de musique inventés où le travail de Gérard Nicollet fournirait une aide précieuse puisqu'à partir de son livre « les chercheurs de sons » il rassemble les créateurs d'abord francophones d'instruments de musique et sur son site prend une ampleur mondiale.

La disponibilité des instruments de musique pour le compositeur et le musicien est un problème primordial. Sans instrument il n'y a pas de musique. Plus un instrument est rare et plus sa musique est rare. Ce qui en soi, a la propriété d'attirer et d'intéresser. Certains musiciens se sont fait reconnaître avec l'instrument qu'ils ont imaginé : je pense aux cordes très longues d'Ellen Fullman (long string installation) ou au Mécanium de Pierre Bastien, ces musiciens personnalisent leur musique à travers leurs instruments et leur utilisation particulière. J'ai fait la même chose avec les lampes d'architecte qui au début était un simple objet quotidien (un ready-made) qui produit de la musique comme tout autre instrument de musique et avec l'usage a évolué vers un instrument de musique complexe et sophistiqué. À ma mort, je laisserai bien cet instrument à la disponibilité de chacun dans un pool le concernant : pas dans un musée comme une relique intouchable.

Le Musée de l'Homme à Paris recèle un nombre invraisemblable d'instruments de musique, qui ne sont pas visibles du public. Les instruments sont stockés dans des armoires et attendent à ne jamais être utilisés : quelle tristesse un instrument de musique muet. Ils ne sont destinés qu'à l'étude musicologique par des musicologues autorisés. Juste une infime partie est visible au musée.

Le réparateur de synthétiseur analogique parisien Jean-Loup Dierstein reconstruit en ce moment des Ondes Martenot, mais à un prix inaccessible pour une majorité de compositeurs originaux (~15 000 €). Le système Upic de Iannis Xenakis avait l'ambition de se faire commercialiser dans les années 90, mais à un prix inaccessible aux compositeurs particuliers (200 000 F oui ! ~30 000 €). Là, il serait judicieux qu'un financement des pouvoirs publics puisse rendre ce type de programmes gratuit sur Internet (je pense notamment à ceux inachevés de l'Ircam). [1]

...

en résumé :

pas uniquement les compositeurs seraient ravis d'avoir à disposition pour tout le territoire (sans privilège géographique) :

dans le désordre :

1.
un pool de synthétiseurs analogiques (comme les inaccessibles : Buchla, Moog, EMS, Korg, RSF, ARP, Roland, et tous les autres moins connus).
2.
un pool d'instruments de musique anciens (du moyen âge au XIXe siècle) surtout les instruments qui se perdent du type sarrussophone, hautbois d'amour, harmonica de verre, violon de fer, et bien d'autres.
3.
un pool d'instruments folkloriques européens (des instruments auxquels les compositeurs d'aujourd'hui n'ont jamais accès)
4.
un pool d'instruments extra-européens (cordes, vents, claviers, etc. tous pays confondus). Certains diront que chaque compositeur peut aller se les chercher soi-même. Durant une vie, seulement quelques instruments peuvent être récoltés, certainement pas tout un orchestre (je suis allé cherché moi-même un gong wadon à Bali aux battements accordés à 140 battements par minute, mais qui c'est désaccordé dans le transport...).
5.
un pool d'instruments de musique numériques (les ordinateurs et cartes audio devenues obsolètes à cause du marché, mais tout à fait exploitables dans un contexte créatif : ils ont chacun une particularité et une sonorité qui leur sont propres d'où leur intérêt ainsi qu'une vaste gamme des synthétiseurs et échantillonneurs MIDI aujourd'hui recalés)
6.
un pool d'instruments de musique inventés (parmi les plus connus de la seconde moitié du XXe siècle : le Cristal des frères Baschet et les instruments Arthéa par Goa et Franck Boulier).
7.
un pool d'instruments de musique électriques (notamment les amplis deux corps pour guitare électrique et basse électrique de marques fameuses comme Hiwatt, Marshall, Fender, Vox qui aujourd'hui sont devenues historiques).
8.
un pool d'instruments de transformation du son (tels que des machines rares comme les spatialisateurs, les filtres, les préamplificateurs, les compresseurs, etc., et autres effets spéciaux couteux tels que ceux d'Eventide, la machine binaurale RSS 100 de Roland, le SSP 200 d'Omnisound, l'AudioBox de Charlie Richmond, le préamplificateur de Georges Massenburg, etc.) toujours utilisables.
9.
un pool des transducteurs de sons constitué des différents haut-parleurs, baffles (enceintes) et microphones (historique et géographique) aux sonorités uniques et particulières en ravirait plus d'un : je pense aux haut-parleurs omnidirectionnels, aux enceintes Altec de très grande taille pour les graves, au canon de Bose, aux enceintes paraboliques directionnelles, aux transducteurs plats (à ruban), aux trompes transductrices, et tant d'autres.

 

L'intérêt de ce type de magasins, qui n'existent pas encore en 2009 est qu'il rassemblent des passionnés en activité : les collectionneurs, les inventeurs, les artisans, les bricoleurs, les chercheurs, les historiens, les étudiants, les musiciens, les compositeurs, les professeurs, les fabricants, les commerçants, les luthiers, les électroniciens, les programmeurs, les concepteurs, les techniciens, les réparateurs, les curieux et tant d'autres. Tout ça formerait une vaste collection d'objets sonores prêt à être employé pour des créations originales de concerts entourées de passionnés compétants pour que cela soit en état de fonctionner [2]. Ça serait bien,

non ?

...

 

 

Voici à titre de témoignage, deux textes, l'un officiel non signé et l'autre de son directeur de l'époque, publiés au mois d'avril 1980 dans la revue Métiers d'Art :

 

Le Pool de Percussions

« Un pool de percussions à la Délégation régionale de la Musique d'Île-de-France.
La Délégation Musicale à la Direction régionale des Affaires culturelles d'Île-de-France s'est vue confier par la Direction de la Musique au ministère de la Culture et de la Communication qu'elle représente en Île-de-France, l'acquisition et la gestion d'un très important pool de percussions destiné à être prêté aux différentes associations de musique contemporaine de la région, conventionnées et agréées par la Direction de la Musique
  Le Collectif Musical de Champigny, 2E2M, Ars Nova, l'Itinéraire, Musique Plus, l'Ensemble Intercontemporain, le Trio Deslogères, l'A.C.I.C., Musique Vivante, le G.E.R.M., le Sextuor Jeanne Loriod, etc.
  Ce pool constitue un soutien aux actions de ces différentes associations, notamment en Ile-deFrance, pour la diffusion la plus large possible de la musique de notre époque.
  Marimbas, xylophones, vibraphones, jeu de timbres, jeux de tubes cloches, timbales, grosses caisses. caisses claires, tom-toms, roto-toms, tumbas, bongos, tambours et tambourins divers, tam-tams, gongs, cymbales, crotales, cencerros, plaques accordées, etc. De nombreux instruments composent ce pool, dont certains ont été conçus et fabriqués tant en France qu'à l'étranger à la demande des associations et compositeurs, utilisateurs.
  La Délégation Musicale tient également, en étroite collaboration avec les Délégations départementales de la Musique d'Île-de-France, à présenter une partie de ces percussions au public scolaire de la région pour l'initier aux innombrables réalisations sonores et rythmiques que ces instruments permettent.
  Ce pool a pu être créé grâce au concours financier du ministère de la Culture et de la Communication (Direction de la Musique), du Fonds d'Intervention Culturelle et du ministère de l'Éducation. »

 

Le magasin des instruments de musique de Radio France

« L’activité musicale de Radio France se reflète dans les dimensions du Magasin de l'Équipement artistique qui, de l'avis général, peut être considéré comme un des plus importants d'Europe, sinon Ie plus important.
  Ce Magasin fut créé dès l'avant-guerre a l'époque de la « T.S.F. » pour répondre aux besoins des différents orchestres qui, en dehors de l'Orchestre National, assuraient les multiples émissions de musique vivante, pratiquement toujours en direct, sur les antennes de la Radiodiffusion Nationale à l'heure des déjeuners et des dîners notamment.
  Mais c’est vraiment l'après-guerre qui vit croitre le développement du Magasin puisque en plus de la R.D.F. et de ses deux chaines Nationale et Parisienne, il lui revenait de fournir en instruments toutes les émissions musicales de la jeune télévision dans le cadre de la Radio Télévision Française et plus tard dans celui de l'Office de Radiodiffusion et de Télévision Française.
  Son intégralité ayant pu être préservée a la dislocation de l'Office en 1975, ses divers entrepôts s'étendent actuellement sur une superficie de cinq cents mètres carrés à la Maison de Radio France.
  II a pour mission avant tout de répondre aux besoins en instruments lourds (harpes, matériel de percussion, instruments a claviers) ― les grosses pièces d'artillerie de l'orchestre en quelque sorte ― qui aux termes des conventions collectives n'ont pas à être fournis par les musiciens des orchestres de Radio France : l'Orchestre National de France, le Nouvel Orchestre Philharmonique et aussi toutes les formations occasionnelles ; le renouvellement de ces instruments est assuré régulièrement en fonction des améliorations technico-artistiques des systèmes dans le cadre d'un plan d'investissement reconduit d'année en année.
  Il est évident que importance accrue du Magasin est liée à l'enrichissement d'une certaine superstructure de la palette instrumentale de la musique du XXe siècle et notamment de celle du troisième quart de ce siècle ― Messiaen, Jolivet, Constant pour la France et aussi Dalla Piccola, Stockhausen et Ligeti... entre autres ont beaucoup écrit pour la percussion.
  En retour, il offre aux jeunes compositeurs le choix des accessoires ou des gadgets aux décibels les plus variés dont il s'est enrichi au fil des années.
  Aussi, il n'est pas rare que les deux régisseurs qui veillent avec un soin jaloux à la bonne conservation des instruments, aient à renseigner les visiteurs curieux sur les ressources qu'ils pourraient tirer de tel « géophone » ou bien de telle caisse, en fer, produits sui generis de leur ingéniosité.
  Les organisateurs de concerts européens connaissent eux aussi ces ressources du Magasin et ils ne manquent pas de faire appel à lui en maintes occasions. Ainsi, au cours de la dernière année, il a été fourni à Monte-Carlo les gongs de Turandot, -a la Radiodiffusion danoise un jeu chromatique de cloches a vache pour une oeuvre de Messiaen et à l'orchestre de la Radio d'Hilversum un marimba cinq octaves pour une composition de Xenakis.
  Les pièces notables sont les cloches de la Fantastique la timbale en si du Sacre, le xylophone-clavier de la Danse macabre, pièce d'origine et véritable objet de rnusée, ainsi que les enclumes de la Tétralogie et les jeux de cencerros qu'un percussionniste éminent, récemment dépêché dans une fabrique de cloches à vache en Forêt-Noire, a permis d'étalonner à partir d'une montagne de cloches dont il lui revenait, dans un hangar, de situer la tonalité aux fins de sélection.
  Il y a aussi les blocks chinois rapportes du japon a la faveur d'une tournée de l'Orchestre National, les zarbs d'Iran et les darboukas d'Afrique du Nord et les tambours napoléoniens et les recos-recos des « Déserts varésiens » et les tumbas élancées dont les robes rayées rappellent à la fois celle du zèbre et la tenue des suisses pontificaux.
  Toutes les harmonies sont représentées, depuis les plus suaves, celles des vibraphones qui semblent mettre mille délicatesses à affronter l'oreille, jusqu'aux plus lugubres, celles des sirènes de marine, et aux plus terribles, celles de l'héliphone et des plaques de tôle figurant les éléments déchainés ― l'ouragan et le tonnerre.
  Soigneusement emballe dans une armoire est blotti un jeu de verres de cristal de Baccarat. Les verres furent sélectionnés à moitié plein d'eau selon une gamme chromatique parmi les rayons du dépositaire parisien, devant les regards à la fois étonnés et fiers des vendeurs peu habitués à proposer leur marchandise pour un usage aussi noble que l'écriture musicale, celle d'une composition de Crumb.
  Bien entendu, ce sont les jeux de timbales qui tiennent le plus de place. Les timbales constituent en effet les instruments classiques du Royaume de la percussion et le Magasin possède une collection assez complète des divers systèmes qui ont jalonne une histoire de l'instrument qu'il parait intéressant de rappeler brièvement : les plus anciennes du Magasin sont les timbales a cle. Elles ressemblent a des chaudrons cuivres montes sur trépieds amovibles. Leur accord est obtenu à l'aide de vis équidistantes disposées à la périphérie qui permettent de modifier la tension de la membrane en peau animale. Pas de point de repère, tout doit être préparé « à l'oreille » et un peu de temps de silence doit donc être laissé au timbalier pour changer de tonalité.
  Les timbales tournantes italiennes correspondent à un progrès dans la rapidité de la manipulation puisqu'il suffit de tourner tout le corps de la timbale fixe sur l'axe de son trépied pour trouver la tonalité, l'oreille toutefois demeurant toujours le juge total.
  Ces timbales comportent toutefois un inconvénient. Les timbaliers savent par expérience que le fragment de la peau qui recouvre l'épine dorsale du veau est plus rugueuse, donc moins musicale et, avec la timbale à clé, ils pouvaient le reléguer systématiquement à l'extrémité non frappée par les baguettes. Avec les timbales tournantes, les épines dorsales reviennent périodiquement donner des couleurs moins souhaitées...
Les timbales de conception allemande possèdent la particularité d'avoir le panier de serrage à l'extérieur. La tension de la peau est produite par un système de parapluie retourné et actionné à l'aide d'une pédale montée latéralement sur crémaillère.
  Toutes les timbales modernes possèdent une échelle graduée de repère de son, ou jauge, qui permet a son utilisateur de procéder a l'approche de la tension souhaitée ; la démarche du timbalier collant son oreille à la peau synthétique et non plus animale demeure toutefois indispensable pour vérifier la tonalité.
  L'inventaire du Magasin se présente ainsi :
89 contrebasses, 1 violoncelle, 4 violons, 23 harpes, 5 guitares, 3 mandolines, 1 balalaika, 6 guide chant, 3 ondiolones, 109 timbales, 50 grosses caisses, 65 caisses claires, 19 tambours militaires, 4 taroles, 219 tambourins typiques, 7 rototoms, 19 célestas, 16 clavitimbres, 41 xylophones dont 1 clavier plastique, 25 vibraphones, 15 jeux de timbres a marteaux, 2 marimbas 5 octaves, 80 tam-tams et gongs, 42 gongs accordes, 145 crotales, 220 cymbales, 29 cloches, dont 2 jeux a plaques, 91 cencerros (2 jeux chromatiques), 1 clairon, 1 cor de chasse, 7 trompettes dont 4 d'Aïda, 2 diapasons électroniques, 2 sirènes (Varèse), ainsi que 8 pianos de concert, 5 pianos 1/2 queue, 3 pianos 1/4 queue, 10 pianos droits et 2 clavecins qui se trouvent repartis dans les studios.
  Tous ces instruments, à l'exception des pianos et clavecins, peuvent être, moyennant un prix de location modéré, mis à la disposition des nombreux organismes de concerts qui n'ont pas la possibilité d'acquérir un parc d'instruments.
  Le Magasin de l'Équipement Artistique de Radio France se trouve donc ainsi contribuer, dans des proportions non négligeables à la connaissance de la Musique contemporaine. » André JOUVE, Sous-Directeur à Radio France (1980)

 

 

 

Compositeur et auditeur, imagine entendre un orchestre qui mélange instruments classiques occidentaux, avec instruments folkloriques européens, avec instruments électriques, avec instruments traditionnels d'Asie et instruments électroniques numériques, avec des instruments inventés et des objets musicaux, tout cela dans une seule pensée créatrice au même endroit au même moment. Cela aiderait sans doute à l'épanouissement de la musique transclasse et transculturelle et amoindrir la médiocratie actuelle... Ces pools le rendraient possible.
Mais l'instrument ne fait pas tout, il faut le musicien pour le jouer. Chaque musicien joue à sa façon et se distingue des autres. Pour cela il leur faut un accès permanent à ces instruments pour pouvoir les pratiquer en fonction de la musique envisagée.
Je ne sais pas si cette « globalisation » instrumentale étatique est une bonne idée ? [3] Sans doute serait-elle mieux : parcellaire, incomplète et en réseau ? Mais au moins déjà en voie de développement afin que les (instruments de musique) étrangers ensembles puissent se mélanger dans une pensée musicale.

 

 

 

Notes
[1] Il est à noter qu'en France les instruments de musique sont vendus plus chers que dans tous les autres pays occidentaux. Cette cherté des instruments de musique ne favorise pas le développement de la pratique musicale dans ce pays. Ce qui est d'ailleurs le cas, la pratique musicale est globalement médiocre. Dans l'esprit anglo-saxon par exemple, un instrument de musique d'occasion est vendu environ à la moitié de son prix en magasin : en France majoritairement le vendeur d'un instrument de musique d'occasion essaye par tous les moyens de se rapprocher du prix neuf qu'il l'a acheté et même parfois au-delà pour un instrument qu'il va considérer rare. C'est un état d'esprit qui contrarie le développement de la pratique musicale. Ce qui est d'ailleurs le cas, la pratique musicale en France est globalement médiocre.
[2] Au contraire du musée qui entretient le silence des artistes morts (ou morts prématurément). Le musée est un lieu de respect religieux du travail intouchable des anciens. Pas le magasin. Des objets sonores jalousement gardés qui ne profitent à personne : à quoi ça sert ? Dans le magasin, ils seraient entretenus et utilisés constamment.
[3] Nous avons l'exemple catastrophique de « la fête de la musique » qui au départ dans sa conception originale par Maurice Fleuret ne correspond en rien à ce qu'elle est devenue : matraquage policier à partir de 2 heures du matin, prétexte à la non-rémunération des artistes professionnels, chacun joue le plus fort dans son coin pour essayer de se faire remarquer, La sortie préestivale dont limonadiers et restaurateurs profitent pour augmenter subrepticement leurs prix, charivari global difficilement supportable qui fait dégoûter tout amateur de musique potentiel (même hardcore). Nous sommes loin du mélange des praticiens et des pratiques musicales dont rêvait Maurice Fleuret découvrables par tous. Non, chacun veut se montrer et se faire remarquer : l'accumulation de frustrations annuelles se déchaîne pour la fête de la busique.

 

 

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