CONFLIT ENTRE LE SAVOIR ET SA MEDIATISATION

 

1ere partie :

 

Le savoir encyclopédique : la censure encyclopédique (Wikipedia) ou la volonté dominatoire de l'ignorance

Le savoir encyclopédique est tributaire de « la notoriété du sujet ». Une recherche avant d'être publiée doit être publiée, faisant référence à des sources publiées : est un paradoxe. Un savoir sans sources est refusé au savoir encyclopédique. Ce qui signifie que le savoir encyclopédique repose sur une accumulation d'idées passées publiées et reconnues tant que les « preuves doivent être attestées par des sources » impliquant que : « contenus non connus ou non reconnus (travail inédit) est prohibés (sic). Contenus invérifiables, sans source ou sans source secondaire => neutralisation (sic) ou suppression ». Ce qui signifie que l'inconnaissable est impubliable bien que l'inconnaissable soit l'objet de la connaissance. Ce qui signifie aussi : + l'auteur est ancien et publié + les sources se multiplient et + est favorisé sa (re)publication au prorata de l'achat de la publication ; concurrent direct de l'auteur contemporain anonyme. En d'autres termes, cela se nomme : « culture de la tradition consommée » qui censure les sources inconnues non désirables à sa connaissance. Alors que la connaissance (la compréhension du monde) pour être valide doit explorer l'inconnu pour qu'il devienne connu. Et non accumuler du connu pour sa reconnaissance.

La « notoriété du sujet » est corrompue par la « récompense » : chacun sait aujourd'hui qu'un prix est « acheté » ou « influé », par le fait qu'il est impossible que l'industrie culturelle n'influence pas la remise de prix qui influence directement son bénéfice (dont un prix Nobel est le summum, bien qu'il soit vendu par le rachat du prix obligé de donner pour sa propre notoriété. Autrement dit : s'il ne donne pas de prix (à une notoriété de la personne et/ou du sujet), le prix perd sa notoriété qu'il doit entretenir pour être reconnu). La part de l'argent dans la reconnaissance sociale (dont les auteurs ne sont que les représentants) est trop importante pour être négligée par l'industrie qui utilise le savoir à son profit : l'investissement financier par exemple dans le cinéma doit être récupéré sous peine de faillite de l'industrie du cinéma. Même chose pour l'éditeur bien qu'un livre n'ait pas le coût d'un film de l'industrie du cinéma. Et une faillite financière du système entraîne ses représentants (producteurs, réalisateurs, acteurs, et tous les salariés de l'industrie culturelle) dans l'anéantissement de leurs productions. Dans nos sociétés, la valeur du sujet récompensé n'a rien à voir avec la valeur de l'apport de connaissance du sujet. Où la connaissance est d'abord une reconnaissance sociale (ou la corruption des sujets).

La forme particulière de rédaction à sources est issue du mémoire universitaire. Une forme scolaire qui doit prouver que l'étudiant a bien lu les auteurs qui traitent de son sujet de thèse. Mais le savoir encyclopédique devrait échapper à cette forme scolaire de rédaction qui réduit son savoir à l'accumulation d'idées passées et qui ne permet pas l'ouverture d'esprit à des recherches inconnues présentes. Cette tendance du savoir fait qu'un Platon et un Aristote restent contemporains et montre qu'après 2500 ans, la pensée occidentale n'a pas évolué.

Enormément d'articles et de thèses sont écrits dans les règles de « la notoriété du sujet » et des « preuves attestées par des sources reconnues » ne signifie pas qu'il y a une relation directe à la qualité et l'utilité de la publication pour la compréhension du monde : souvent ce sont des fatras de citations copiées-collées mal comprises à la rédaction incompréhensible, mais rentrant dans le critère de la publicabilité (la publicité de sa notoriété : celle de l'éditeur pas de l'auteur). Le nombre de publications ne relève pas de la qualité de la publication, mais du bénéfice de notoriété économique à en tirer. Et le + gros bénéfice devient notoire : les médias notifient par de gros titres les gains spectaculaires, « on en parle à la télé » ou autres « médias sous contrôle » des réseaux sociaux de désinformation, sont envahi du notoire où chacun désire sa part de notoriété.

Pour figurer dans l'encyclopédie : « Les œuvres de compositeurs contemporains peu connus doivent au minimum avoir été enregistrées une fois à compte d'éditeur et jouées au minimum deux fois en public dans le cadre d'une programmation institutionnelle » (sic) signifie qu'un grand nombre d'oeuvres musicales inconnues resteront inconnues. Wikipedia applique la loi de l'exclusion et impose le pouvoir de l'institution. Wikipedia applique la loi de la domination institutionnelle dont chacun connait sa corruption. En effet, notre culture musicale dévastée ne peut plus se tenir à de telles règles (Descartes, Nietsche ou Spinoza et tellement d'autres ont publié à compte d'auteur durant leur vivant), car elle fait preuve de médiocrité (des Descartes, des Nietsche ou des Spinoza d'aujourd'hui n'ont plus leur place) ; c'est aussi en ça que la propagation médiocratique est déferlante : rien n'arrête le désir de reconnaissance sociale publicitaire au mépris de l'originalité du travail de recherche et de création (qui demeure invisible). Aujourd'hui, l'originalité créatrice ne va plus de pair avec la reconnaissance sociale, car cette reconnaissance n'a pas les valeurs nécessaires à cette reconnaissance : car fondamentalement elle s'en moque. Elle s'en moque, car le but du travail rémunéré n'est pas le travail en lui-même, mais sa rémunération. Tout comme le but du diplôme n'est pas de maîtriser son sujet, mais de posséder le diplôme pour décrocher le travail rémunéré visé. Le savoir encyclopédique est compromis dans son désir d'universalité, car il représente un point de vue social de ce que représente le savoir de nos sociétés, à savoir : la volonté de domination dans le bénéfice de sa rémunération : autrement dit, la culture de la corruption*.

Wikipedia (encyclopédie dominante du réseau Internet) avance que les critères de censure des articles reposent sur : « Ces critères sont destinés à évaluer le potentiel d'un article et de servir de cadre afin d'éviter les contributions à caractère purement promotionnel ou publicitaire » : mais la notoriété ne repose-t-elle pas sur la promotion et la publicité ? Cela a nécessité 30 années de promotion pour faire connaître H.P. Lovecraft au lecteur français (référence nécessaire : sic). Le savoir admis par Wikipedia baigne dans la contradiction, car pour être admissible à la publication, l'article doit faire preuve de publicité abondante pour sa reconnaissance et non utiliser l'encyclopédie comme accès à sa visibilité, qui est considérée comme de « la mauvaise publicité » puisque l'objet de la publicité est inconnu. Wikipedia dans ce sens est un rempart à la connaissance (ou la connaissance est fortement tendancieuse par sa règle de la notoriété du sujet) : l'inconnaissable n'alimente pas le connaissable, mais conforte la reconnaissance : la connaissance passée accumulée dans le présent, autrement dit : la culture présente de l'ignorance. Wikipedia cultive une forme de connaissance de diversion du savoir, une dissimulation de celui qui n'est pas su. **

 

auteur anonyme du XXIe siècle***

 

Notes
* Corrompre : amener une personne investie et responsable d’une charge à agir contre sa charge et ses principes en lui promettant une récompense extérieure. Une récompense qui ne reconnait pas l'action de sa charge, autrement dit une diversion. Une diversion qui décharge le corrompu de sa responsabilité par le divertissement. Corrompre (rompre encore, rompre indirectement) vient [du latin rumpere (participe passé de ruptus) qui signifie « rompre, briser, détruire ». La famille est fédérée par l'idée de « briser violemment » et suggère l'arrachement, l'éclatement : abrupt, ex abrupto, courroux, éruption, interrompre, irruption, route « [voie] ouverte, notamment dans la forêt » (arrachage des arbres pour se frayer le passage des convois), routine, routard, banqueroute, déroute. Le Petit Robert de la langue française 2009]. La corruption n'est liée qu'à la destruction. Un moyen détourné et lâche de détruire avec dissimulation dans la violence qui utilise l'hypocrisie, le mensonge, les fausses promesses, la manipulation des informations, la conviction, etc. Le résultat de la destruction n'est pas paisible et provoque la vengeance impuissante de la victime volontaire : la victime n'est pas innocente puisqu'elle accepte la corruption. La corruption est l'outil majeur pour prendre et garder le pouvoir sur les autres.
** Le problème de Wikipedia est son monopole associé au monopole du moteur de recherche Google qui à eux 2 canalisent le savoir des Internautes à leurs règles de censure. (La règle se forme de l'interdit et l'interdit oriente le savoir). Mais à considérer le réseau Internet entier comme encyclopédie du savoir humain publié permet d'englober Wikipedia comme une partie de ce savoir rassemblé dans le réseau Internet. Internet EST l'encyclopédie de l'humanité. Et Wikipedia n'est qu'une forme encyclopédique parmi d'autres de l'encyclopédie Internet.
*** Les auteurs majeurs du XXIème siècle restent discrets et il faut du talent pour les découvrir.

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