XXIe siècle :
LA DISPARITION DE LA MUSIQUE
LA DISPARITION DE LA MUSIQUE
Le monde musical corrompt ]*[,
y a-t-il vraiment plus grand-chose à faire...?
Pour créer et laisser entendre une musique originale et sincère...
Dans un monde musical corrompu.
Il existe 6 attitudes pour anéantir toute créativité musicale et tout désir de liberté des auditeurs :
pas de moyens
. musiciens devenus incompétents (ne travaillent qu'au salaire, sans passion pour la musique)
. lieux inadaptés et interdits (aux autres musiques : celles « inconnaissables »)
. équipement standardisé et sécurisé (au point d'empêcher toute exploration)
. désintérêt du public (le gavage d'insignifiances, tend à la saturation et au refus des autres musiques inconnues des personnes fatiguées du travail monnayé)
. entourage indifférent qui laisse mourir le désir (impossible d'agir dans le contexte d'une « croyance à la fatalité »). La « croyance à la fatalité » retire à chacun toute motivation à vouloir comprendre et agir de concert.censure généralisée
Pire que la censure ordinaire, la censure généralisée est l'impossibilité à la base de réaliser sa musique. Un champ collectif envahissant de l'inacceptable. La censure généralisée paralyse la création originale par l'infection d'idées étrangères à la musique. On est seul contre tous. L'artiste authentique est devenu un étranger « dangereux ». La censure ordinaire n'empêche pas la production, elle empêche la distribution, la diffusion. La censure généralisée se manifeste à l'origine de la création de l'oeuvre. Elle se combat en permanence à la source de son travail musical. La censure généralisée se propage à toutes les couches perceptives de nos existants. La censure généralisée infecte notre entourage (amis) inconscient : dans l'ignorance, elle fait des ravages. La censure généralisée s'habille de convenances, de sécurité, de sureté, de correct (conforme à la norme), même de faux « respect envers les autres » où toute provocation est « déconseillée » sous peine d'être identifié comme individu suspect et hostile puis rejeté. La censure généralisée détourne les valeurs en faisant régner la confusion des sens dans la gentillesse hypocrite. « Celui qui agit est méchant, celui qui subit est gentil » ou le monde à l'envers. Tout cela dans un langage d'euphémismes et de mauvaise foi qui se propage « grâce » à l'ignorance. La censure généralisée crée la contradiction d'un état d'esprit totalitaire et innocent. Et en ce début du XXIe siècle, avec la conviction de la gentillesse où l'action artistique authentique (celle qui explore et ne reproduit pas) est devenue coupable d'agitation néfaste.
clans
Le monde musical se réfugie dans des clans qui développent le racisme musical : l'intolérance généralisée des différences et des étrangers : des autres. Un clan est toujours contre « l'extérieur » (ce dont il a peur), c'est un créateur d'hostilités. En musique, c'est assez gênant, le clan renforce l'intolérance pour les autres musiques et ferme toute communication possible entre elles. Ce qui contrarie un possible développement de soi et de la musique. Le clan entretient sa propre langue compréhensible que par le clan et empêche toute communication avec l'extérieur. Si le clan fonctionne sur le modèle de la domination, c'est pire : les dominés acceptent le mensonge de leur existence. Les dominés du clan entretiennent la corruption du réel. Le réel est le moteur de la musique qui corrompu, corrompt la musique et la fait disparaître (pour devenir un produit divertissant consommable payant).
L'opéra n'est pas accessible aux compositeurs vivants (sauf dans le cas d'une corruption).
Les grands orchestres ne sont pas accessible aux compositeurs vivants (sauf dans le cas d'une corruption).
Le concert institutionnel n'est pas accessible aux compositeurs vivants (sauf dans le cas d'une corruption).
et dans chacun, différentes marques claniques...
sont des clans inaccessibles aux compositeurs sans clan :
aux compositeurs sans marque d'appartenance.
« Une marque obligatoire par créateur » (sic).
obéissance
L'obéissance à la commande contre paiement, est une pratique de la domination politique sur l'indépendance (« intolérable » sic) de l'artiste. L'obéissance à la commande est un moyen pratique pour briser la liberté créatrice de l'artiste, de sa démarche. Liberté nécessaire pour la création sincère et non intéressée par un autre but : celui de gloire et de richesse. Sans cette liberté, le sens de la musique est détourné : elle devient un consommable, un enregistrement jetable qui sert « l'exploitation de l'endettement des particuliers » : un divertissement. Cette obéissance des artistes passe principalement aujourd'hui par un « sujet imposé » à la commande (c'est le commanditaire qui commande : impose) pour une politique de diversion animatoire du « grand public ». Et l'affirmation du pouvoir des « organisateurs-programmateurs » commanditaires à la solde de l'Etat qui se sont immiscés entre les artistes et leurs publics : les mélomanes absents aujourd'hui dans le public. La culture de l'obéissance fait que le musicien n'est plus maître de son travail, il en est l'esclave.
classification de la musique
Les classifications de la musique en : avant-garde, contemporaine, commerciale, classique, etc. (pour ceux qui pensent savoir) n'ont aujourd'hui plus aucun sens.
La classification admise du « grand public » (ceux qui ne savent pas) de la musique correspond à peu près à ceci : 1. rock & pop, 2. classique, 3. jazz & blues, 4. world music, 5. country, 6. easy listening et 7. albums essentiels (exemple tiré des compagnies de transport aérien anglophones).
Aujourd'hui ne se distinguent plus que 3 grandes familles de musiques :
1. La musique institutionnelle (celle financée par l'Etat : des gouvernants dominants incompétents)
2. La musique stéréotypée (celle diffusée abondamment par les médias pour la « croissance financière »)
3. La musique hors-norme (celle que personne ne connait).
Voilà quelle est la partition de la musique dans nos sociétés contemporaines en déclin.
La classification crée les clans et les clans l'hostilité (l'incommunicabilité par incompréhension dans la peur).
divertissement et détournement du rôle fondamental de la musique
Depuis le début de notre industrialisation, le sens de la musique s'est dégradé pour ne devenir qu'une source de divertissement payant. Alors que la musique est un mode de pensée sensible sans signifié et à la fois une écriture qui communique l'intelligence. Les Grecs de l'Antiquité l'avaient bien compris. La musique était à la table des sciences, de la politique, de la philosophie et des religions. Refouler la musique dans le divertissement revient à se retirer la perception-communication active vibratoire du monde. Se créer volontairement un handicap. La musique (non en fond divertissant) développe la sympathie, puisque la vibration ne se propage que par la matière, par sympathie pour se faire entendre.
]* Corruption, dans le sens d'amener une personne investie par le sens de sa vie, à agir contre ce sens ou contre sa conscience morale (le respect de soi et des autres) en lui promettant des cadeaux : une « carotte » (un faux cadeau : la carotte est utilisée pour faire avancer un âne), un salaire supérieur (plus élevé = une promotion dans la société sic), des biens : voyages gratuits, objets de valeur, soirée VIP (bien qu'ingnifiante au regard d'une vie passionnante), etc. Tous des « carottes ». Céder à la corruption est le symptôme de la mésestime de soi, d'avoir la volonté de gâcher sa vie, une volonté de vengeance sur soi : une forme de suicide social pour être reconnu des autres. La reconnaissance sociale est une valeur intense dans nos sociétés. Le besoin vital de la reconnaissance de l'autre est un champ propice à la corruption et la destruction.
Dans ce sens : le monde musical s'est altéré et s'est éloigné de son sens premier : d'être au lieu d'avoir. Le monde musical s'est détourné de la musique. L'esprit du gain et de la représentation (gloire et prestige) détourne les esprits de leurs passions premières, de leur objectif premier de faire de la musique pour la musique : « on ne fait pas de la musique pour ce que procure la musique, mais pour gagner de l'argent et être une star ». Oui mais une fois la reconnaissance et l'argent acquis, on fait quoi ? On a corrompu la musique (un peu plus) et on s'ennuie (du manque de sens). On gâche sa vie (par une image faussée de soi et de sa vie). Un sacrifice de sa vie par l'annihilation de l'épanouissement de soi. [
Les effets pervers de cette manipulation irresponsable sont :
Pas de liberté de création
Pas de disponibilité technologique
Pas de musiciens au fait d'exploration musicale
Pas de lieux publics libres d'expressions
= Pas de musique possible.
Autrement dit : la déchéance humaine de sa musique.
Contre l'ouverture. Mais pour une société médiocratique.
la musique a été réduite à divertir et entretenir l'hostilité des classes sociales de nos sociétés
au lieu d'unir ces classes dans une communion de sympathies.
Réduite, la musique ne peut que disparaître.
La musique dont chacun parle aujourd'hui, n'est pas la musique.
Notes
Le cas du compositeur Horaţiu Rădulescu (1942–2008) est parlant : par manque de reconnaissance, c'était un personnage qui avait une très haute estime de soi jusqu'à être épuisant dans l'amitié. Il émerveillait les profanes avec un jargon poétique de technique musicale et des mots inventés pour expliquer l'extraordinaire de sa musique, alors qu'il faisait comme la plupart des musiciens et compositeurs indépendants, de l'exploration sonore au-delà des instruments classiques de la musique occidentale avec un certain talent. Moins prétentieux, ce compositeur (blessé) aurait pu approfondir ces « états statiques » (d'agitations microscopiques) comme il les nommait (en 1983) vers une musique touchante qui emporte l'auditeur : mais ce n'était pas le cas. Sa position de compositeur maudit (qui a quand même réussi à se faire valoir par un grand magazine parisien en faisant la couverture avec le titre « Le Beethoven du XXe siècle » !) dans le clan de la musique contemporaine empêchait de faire « prendre la sauce » à sa musique. Sa musique était servie par des musiciens formés à être des exécutants (dans les conservatoires de musique classique), pas par des musiciens qui ont la pratique de fusionner les sons. Mais la position sociale bourgeoise de la musique savante attire plus que l'avant-garde underground pauvre et méprisée (il aimait les voitures de sport coûteuses). Sa position entre deux classes sociales (la dominante et l'indépendante) par rapport à sa création musicale est le cas typique du compositeur à qui ont été refusés (particulièrement en France) les moyens qu'il demandait et qui l'ont empêché de déployer tout son talent (on le voyait souvent contrarié). La liaison entre son imaginaire et la réalité sociale dominante ne se faisait pas. Sa reconnaissance il l'aurait obtenue en écrivant de la musique néo-classique comme les compositeurs reconnus d'aujourd'hui. Mais dans la tradition de l'avant-garde à la recherche d'univers inouïs : c'était impossible. Horaţiu Rădulescu est un cas comme de nombreux autres compositeurs (nous pensons entre autres à Knut Viktor qui fit pourtant une couverture au Monde de la Musique dans les années 80), rejetés de la classe musicale dominante qui est approuvée, soutenue et financée par la politique culturelle des gouvernements des années obscures (1980, 1990, 2000, 2010, ... ?).
Certaines et certains « critiquent d'un “trop” grand nombre d'oeuvres médiocres; ce à quoi nous répondons : le problème ce n'est pas le nombre d'oeuvres médiocres produites, le problème est que ces oeuvres médiocres sont rendues accessibles au public et considérées comme des oeuvres de qualité dignes d'être montrées, au détriment des autres. » (Mathius Shadow-Sky tiré de sa critique du livre de Nathalie Heinich : L'élite artiste)
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