Un synthétiseur de métamorphoses polyscalaires nonoctaviantes ?
La logique et la complexité de la polyscalairité instrumentale et orchestrale tend à développer sont indépendance opératoire. Ou, on pense qu'une manipulation indépendante de la structuration scalaire indépendante, comme jeu instrumental à part et inclus, est possible. C'est pour cette raison qu'émergea logiquement après la publication de la théorie des champs polyscalaire en 1987 [Maîtrise d'un Matériau, université Paris VIII] l'idée d'un synthétiseur d'échelle qui puisse appliquer ses scalairités à n'importe quel jeu instrumental (en temps réel *).
L'indépendance instrumentale est l'idée qui fait évoluer et développer les techniques de jeux de l'instrument de musique. Cette indépendance manuelle vient de la projection de l'écriture orchestrale polyphonique dans le jeu soliste du musicien. C'est une volonté compositionnelle, pour entendre autre chose, qui s'est considérablement développée au XXe siècle. À écrire de manière indépendante les 4 paramètres qui caractérisent le son : hauteurs, durées, intensités et timbres. L'idée est de produire un rythme différent pour chaque paramètre à rassembler le tout dans le jeu d'un seul instrument puis de le multiplier en orchestre. Ce type d'écriture n'a pas dépassé le sextuor.
Puis avec l'évolution technologique et surtout avec l'apport de la spatialisation et + particulièrement de la trajectorisation **, c'est-à-dire du musicien qui conduit (en temps réel légèrement différé) la trajectoire du son de son instrument dans l'espace est une opération supplémentaire qui s'ajoute en même temps au jeu (manuel, digital, buccal pour les instruments à vent), de l'instrument de musique. L'exemple de la guitare électrique trajectorisée est parlant puisque chaque musicien gouverne avec ses doigts ses mains et ses pieds un instrument devenu au XXIe siècle polymorphe.
À repousser les limites du possible, le désir de métamorphoses polyscalaire, polymodale et polygamme semble une impossibilité gestuelle dans le jeu instrumental. Exemple : jouer une suite de 11 métamorphoses scalaires dans un morceau de 5 minutes relève de l'impossible. Ce qui est impossible sans le synthétiseur d'échelles. Mais avec un synthétiseur de métamorphoses polyscalaires, en +, à côté, l'idée devient possible : l'idée devient jouable. D'abord avec des instruments de musique numériques, auxquels s'attachera le synthétiseur. Qui gérera en temps réel les manipulations complexes des structures scalaires préparées forcément à l'avance.
Mais je ne suis pas programmeur informatique ! J'ai parlé du projet à Philippe Guillaume en 2020, le créateur des Pianoteq qui inclut dans ses instruments classiques regénérés avec la synthèse par modélisation la possibilité d'accord sur n'importe quelle échelle calculée par le calculateur Scala de Manuel Op de Coul. Calculateur que j'utilise sans retenue pour donner à entendre les échelles nonoctaviantes que j'ai découvertes. ***
J'imagine parfaitement les métamorphoses scalaires programmées, déclenchées par un clavier aux pieds, pendant que le musicien joue (moi aussi) les sons au clavier ou sur une touche **** avec les doigts (ou la bouche).
Ensuite, à l'usage, avec l'apprentissage par imitation, on pourra se détacher des machines.
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Notes
* Le temps réel, celui de l'instant, est apparu nécessaire à préciser à l'apparition des ordinateurs calculant le son, ou des 1ers synthétiseurs numériques qui mettaient un certain temps de calcul pour obtenir le son synthétisé. Aujourd'hui encore, la plupart des manipulations du son pour obtenir un son approprié à la musique passe par de nombreuses manipulations qui rend impossible un jeu instrumental en temps immédiat. Il reste, à la fin, le sampler qui donne à jouer le son travaillé.
** Le haut-parleur a apporté à l'instrument de musique la possibilité de sonner ailleurs ce qui est joué ici (contrairement aux instruments acoustiques qui se jouent et sonnent ici) [on peut faire un tableau : 1. joué ici sonné ici = les instruments acoustiques, 2. joué ici sonné ailleurs = les instruments électriques et électroniques [les instruments acoustiques sonorisés ont les 2], 3. joué ailleurs sonné ici = la retransmission radiophonique, 4. joué ailleurs sonné ailleurs = tout ce qu'on entend pas.]
*** L'autre manière de donner à entendre les échelles inouïes est par le calcul exact des fréquences d'un oscillateur : calculer, synthétiser, enregistrer puis mettre bout à bout : c'est long et fastidieux (ce que je faisais avant l'apparition des oscillateurs numériques avec un fréquence-mètre et un magnétophone à bande).
**** L'instrument numérique avec le protocole MIDI né en 1983 a amené le polymorphisme instrumental, c'est-à-dire : détacher le mode d'excitation et de de modulation avec le son résultant. De nombreuses recherches ont proposé des variantes au « clavier piano », telles des « guitares », « saxophones » MIDI et autres « accès MIDI ». Mais ces déclencheurs de sons n'ont jamais été suffisamment élaborés pour concurrencer les instruments de musique existants. La raison ? Le manque de dose d'erreurs ou le manque de dose d'improbable que produit un instrument de musique acoustique ou électrique ou acoustique électrifié. L'exactitude numérique à l'usage devient lassante à entendre. L'instrument de musique MIDI est un travail abandonné inachevé qui demande à être repris et développé.
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