La technique compositionnelle des FENÊTRES
Une fenêtre en musique ? une pratique compositrice de la forme.
Ouvrir une fenêtre dans la forme, c'est déclencher l'apparition d'un autre flux (d'une autre musique) qui est hors de contrôle du musicien résident qui à la fois s'adapte à la nouvelle situation de 2 contextes différents joués ensemble. Les nouveaux évènements musicaux apparents n'ont pas de lien commun avec ce qui est principalement entendu. Exactement comme le contexte intérieur d'une maison qui s'ouvre sur le contexte extérieur (qui n'est pas celui de l'intérieur de la maison). A l'intérieur c'est construit sous-contrôle, à l'extérieur c'est la nature avec une grande part hors-contrôle. Ce sur quoi on ouvre la fenêtre n'a rien de commun avec ce qui est joué, mais en même temps ne détruit (n'annule pas) pas (par opposition) ce qui est joué. Ça ajoute autre chose, une autre identité qui s'accommode avec l'identité émise en même temps.
Le procédé de la fenêtre dans la forme peut se confondre avec le procédé du collage (coller un autre truc qui n'a rien à voir avec le contexte), mais non, le collage n'apparait qu'une fois, alors que ce sur quoi la fenêtre s'ouvre est constant. Ce qui est gouverné par le musicien est le rythme d'ouverture et de fermeture des fenêtres.
Une polyphonie de fenêtres (qui s'ouvrent et se ferment sur d'autres mondes musicaux) n'est pas exclue. Jusqu'à combien de mondes différents peut-on en même temps entendre ? dépend de notre capacité de distinction.
Une fenêtre temporelle peut avoir soit une durée fixe d'ouverture qui révèle une mesure avec un tempo, soit une durée élastique (avec une limite extensible ou pas), soit une durée exponentielle ou le contraire logarithmique (dont les intervalles rétrécissent) ou un composé de durées de fenêtres plus élaboré. Les mondes sur lesquels les fenêtres s'ouvrent peuvent se succéder et/ou se superposer. Tel un mixage à l'intérieur du mixage. La fenêtre à durée fixe révèle une allure de la limite de ce qu'elle révèle, indépendamment ce sur quoi la fenêtre s'ouvre ; ça, c'est intéressant. Car 2 rythmes différents peuvent être liés par l'intermédiaire de la fenêtre. Sans perdre l'allure du rythme des 2 rythmes co-fondus.
La fenêtre possède un contraire : le masque. Le masque fait disparaître ce que la fenêtre fait apparaître. L'exemple classique est le thème de la 5ème la pastorale de Malher qui disparaît pour réapparaître plus tard fait penser à un ruisseau disparu sous la terre qui réapparait + loin. Pour ouvrir une fenêtre, le masque est là, tel un mur qui empêche d'entendre les autres ailleurs.
Les possibles sont nombreux
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