Drôle d'idée !
stave for composer? strange idea!
Portée pour compositeurs (ceux qui envisagent une certaine musique)
Tombe sous le sens (dans ma démarche), avec à la fois : la création d'un système d'écriture (spécifique pour chacune de mes partitions) autrement dit : création d'une théorie propre à la musique envisagée, et le désir de partager. C'est pas sorcier, juste impulser des échanges épanouissants.
Instauration du phénomène à partir des tueurs de trombes (2007)
Introduction : source de la motivation
Dans le cheminement historique occidental de l'écriture de la musique, il y eut une période courte et prometteuse qui avait pour but de réintégrer la liberté dans le jeu de la musique. Dans la lignée de l'idéologie libertaire à partir de Lao Tseu, Etienne de la Boetie ou Henri David Thoreau, John Cage (près de Marcel Duchamps) proposa une autre façon de penser et réaliser la musique. L'idée du choix dans une proposition musicale défiait les ordonnateurs qui depuis des millénaires imposent leurs choix aux autres. Comme si certains étaient aptes à choisir et les autres pas. L'idée d'être responsable de sa vie n'est pas nouvelle (les textes les plus anciens qui nous sont parvenus sont ceux de Lao Tseu), mais la mécanisation de la vie quotidienne par le travail obligatoire en échange de sa vie (pour ne pas mourir) reste une variation de l'exploitation de l'humain par l'humain, autrement dit l'assouvissement par inculcation de vide dans son projet de vie personnelle, autrement dit : la culture de l'esclave du robot humain obéissant.
Historique de la motivation :
Ce que dans les années 70 du XXe siècle Umberto Ecco appelait « l'oeuvre ouverte » et qui paraissait scandaleuse pour certains musiciens de choisir leur propre cheminement était accusé par les « déterministes » de « décharger » le travail de compositeur sur le musicien. Dans la musique savante occidentale, le musicien est réduit à partir du XIXe siècle à être un exécutant. Il obéit aux ordres de la partition pour donner une musique ordonnée par le compositeur. La théorie musicale classique repose sur la mécanisation de l'individu. Au XIXe siècle, la musique romantique mêlée à l'ascension de la bourgeoisie avec les nouvelles industries a poussé au gonflement des effectifs de l'orchestre symphonique. Pour entendre quelque chose d'intelligible avec plus de 100 musiciens (voire jusqu'à mille : la symphonie des mille de Gustave Malher, la symphonie fantastique d'Hector Berlioz le guitariste, etc. étaient là pour réaliser ces commandes qui demandaient l'intelligibilité immédiate) où le déterminisme mécanique était de rigueur. L'idée de l'ordre dans la musique savante est une dérivation du sens militaire de l'organisation sociale. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la musique savante issue des batailles c'est définitivement détachée des marches militaires dirigées au pas du métronome motivé au combat des musiques mécanisées par l'introduction de l'aléatoire. L'aléatoire bouleverse la militarisation et des sociétés et de la musique. La musique ne porte plus l'agression en elle, mais le développement de la sensibilité et de l'intelligence. Aujourd'hui au XXIe siècle, dans le but d'élargir nos esprits, nous avons la capacité de distinguer des organisations complexes (que je ne nommerais pas : chaotiques, puisque le chaos est une forme de répétition) où le métronome devient obsolète : juste un indicateur de vitesse.
L'idée
La portée est une préparation à la composition avec tout le langage théorique qui lui est sous-jacent. La portée classique de 5 lignes avec les notes qui lui sont attachées et tous les autres signes, influence l'écriture d'une musique identifiable dans la tradition historique de la musique occidentale. Se détacher de cette portée classique, permet d'explorer d'autres aspects de la musique. Une portée pour compositeurs est une partition sans composition qui prépare le terrain à la composition. Une portée prête à écrire la musique (à la main) et découper dedans. L'idée est de proposer une « palette » de possibles dans un contexte donné précis. Ici pour le contexte d'un consort de trombones allant de 4 à 16 trombones, ou plus ou moins, ou non multiple de 4. La portée propose aux compositeurs d'inscrire eux-mêmes leur composition pour un consort de trombones sur la base du mouvement des coulisses, d'abord régulier dans un premier temps, puis irrégulier dans un autre. Cette portée avancée propose un « cadre » de composition qui doit être bien sûr transgressé, voire enrichi d'idées compositionnelles propres. Le papier, ça se découpe. Partir des mouvements de la coulisse indépendants des attaques buccales vise le but d'explorer, grâce au rythme, les échelles autres que celle de 12 1/2 tons divisant l'octave. Un moyen simple qui a été amorcé par Maurice Ravel avec les cordes et que nous généralisons ici avec les trombones. La portée n'est pas une oeuvre ouverte au sens cagien, mais une base théorique à la composition. En dehors des sentiers battus, c'est une identification possible dans l'espace vierge encore non exploré de la musique.
Le carillon de St-Germain l'Auxerrois à Paris (1981)
L'idée de donner une portée aux compositeurs, ça a commencé avec le carillon de St-Germain l'Auxerrois à Paris dans les années 80. La limite du carillon par : 1. son nombre de cloches, et 2. la vitesse maximale de jeu possible due au mécanisme du retour du marteau, m'a obligé de concevoir une portée spécifique. Bien que les compositeurs écrivent pour ce carillon avec la portée classique de 5 lignes avec ses notes identifiées, mais fausses. Cet autre papier à musique pour le carillon de St-Germain l'Auxerrois a été conçu pour favoriser « l'écriture ondale » développée avec Ourdission par exemple en 1982. Enfin, peu importe, l'une et l'autre sont possibles.
. Télécharger la portée en question [pdf 21Ko]
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Le quatuor de trombone (2007)
Le papier à musique pour le quatuor (quartet) de trombones x1=4, x2=8, x3=12, x4=16, etc., en 2007 est basé sur la dissociation entre le mouvement des coulisses et les attaques buccales. L'idée est d'explorer par le rythme en déphasage d'autres gammes de hauteurs ainsi que les mouvements spatiaux des trombones disposés dans l'espace de façon à percevoir des trajectoires entre eux.
. Télécharger la portée à glissades fantômes déphasées [pdf 173Ko]
La même portée du quatuor de trombones appliquée à un choeur mixte : soprani, alti, tenori, bassi (2013)
Au lieu du glissement de la coulisse, c'est le glissement mental sur lequel s'accroche l'émission vocale des "hauteurs" (pitches). Le chanteur préfigure le glissement inaudible sur lequel le chant de la note se pose. C'est une dissociation entre la préfiguration de ce qui va être chanté et ce qui est chanté en effet. Un premier pas pour explorer les capacités chorale du chant envisagé au chant émis et reçu. La maîtrise chorale de soi est bien sûr intérieure (sans chef extérieur) à chaque chanteur qui se mêle dans la synchronicité chorale sans obligation métronomique.
Généralisation de la portée au consort en quatuor ou au quatuor en consort
Généraliser, permet d'ouvrir un champ plus large à l'exploitation du projet. Il suffit d'effacer toutes particularités propres à une identité et opérer une déportation sur un autre consort (ou un ensemble exogame : l'endogamie du consort permet de partager le même son à plusieurs dans l'espace) à base de 4 ou plus ou moins. La portée du papier à musique affirme la théorie musicale utilisée pour l'écriture de « sa » musique. Une musique possible donnée par la théorie.
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Quatuor à cordes
Le glissement des doigts sur la touche dissocié de l'attaque de l'archet.
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