LE SCANDALE DU PIC DU MIDI
la cible touristique des Hautes-Pyrénées

Tout touriste qui projette visiter les Pyrénées, projette de visiter le Pic du Midi : le plus haut point accessible au public au-dessus des nuages à 2872 mètres d'altitude : « le pic est connu pour son panorama sur la chaîne de montagnes franco-espagnole ». Aujourd'hui en 2011, il existe deux accès pour accéder à « l'observatoire des étoiles ». Le premier accès à pied par l'ancienne route (aujourd'hui fermée aux voitures) au départ du col de Tourmalet à 2115 mètres d'altitude et le second accès par le nouveau téléphérique à la station de ski de La Mongie moyennant la somme de 32 € par personne et 21 € pour les moins de 13 ans [1]. Le syndicat d'initiative du village de Barèges de l'autre côté du col offre aux touristes un imprimé indiquant les différents sentiers de randonnée, dont celui du Pic du Midi, mais seulement jusqu'au lac d'Oncet en dessous du pic du Midi pour une durée allé-retour de 2h30 (il faut bien regarder que le sentier sur la carte ne va pas jusqu'au Pic du Midi).

En quoi consiste le scandale ? Pour celles et ceux touristes promeneurs inexpérimentés (non-randonneurs confirmés) qui décident avec des enfants l'ascension du Pic du Midi à pied à partir du col de Tourmalet auront la mauvaise surprise de constater à l'arrivée l'interdiction à l'accès aux commodités du Pic du Midi après une moyenne de 3h de marche (comptez 5h30 pour l'aller-retour). Au sommet, une vigile employée exige le paiement de 20 € par personne et 10 € pour les moins de 12 ans pour ouvrir la porte en métal et avoir accès à une assistance médicale, à un peu d'eau et à un siège pour se reposer de l'ascension. Nous nous trouvons à la limite de « non-assistance en personnes en danger » où le site du Pic du Midi se déresponsabilise d'être l'attraction touristique en altitude des Hautes-Pyrénées et des dangers que peuvent encourir les néophytes de la montagne qui décident de marcher jusqu'au Pic du Midi : vertiges et migraines dus à l'altitude, insolation, suroxygénation, fatigue musculaire, etc. : les derniers mètres est un sentier raide dans un éboulis de roches. Il n'y a aucune information préventive au départ de la route fermée aux voitures au départ du col de Tourmalet ni en français ni en langues étrangères pour les nombreux touristes étrangers près de la boutique de souvenir. Chacun s'engage à ses risques et péril, mais personne ne le sait. Le scandale est que l'esprit solidaire de la montagne est brisé : tout randonneur ou promeneur s'attend à trouver accueil dans tout refuge dispersé dans la montagne après un long parcours : c'est une question de survie et d'humanité : chacun sait (ou ne sait pas) que la montagne est dangereuse, le temps change rapidement (le brouillard peut envahir une vallée en quelques minutes, la température peut descendre rapidement, le choc des températures des différents vents chauds et froids peut provoquer des précipitations périlleuses, les chemins des moutons peuvent égarer les randonneurs, etc.). La politique avide et de profit du Pic du Midi depuis la construction du téléphérique est contraire à l'esprit solidaire de la montagne : elle met en danger les touristes pédestres non informés. Le Pic du Midi est un lieu public privatisé par la Communauté de Communes et le Conseil Général, dont la Régie du Pic du Midi [2] est gérante du téléphérique et des attractions touristiques payantes du Pic du Midi [3] tout en interdisant son accès aux touristes pédestres fatigués et scandalisés.

Une réaction de l'association des guides de montagne face à ce scandale à permis à ce que le site du Pic du Midi ouvre une terrasse en béton sans ombre et à tout vent destinée aux randonneurs. Mais toujours sans accès ni à un point d'eau, ni aux premiers secours : ce n'est pas un lieu de repos après l'ascension, mais une disposition juridique pour que le site du Pic du Midi demeure inattaquable en justice.

Notes
[1] source : http://www.picdumidi.com/web/fr/108-ouverture-et-tarifs.php
[2] Bernard Malus, directeur de la régie du Tourmalet, Alain Condette, responsable de la sécurité des pistes, Daniel Soucaze, directeur du pic du Midi.
[3] Propriété : le site du Pic du Midi est la propriété de la Régie du Pic du Midi rue Pierre Lamy de la Chapelle 65200 LA MONGIE tél : 0 825 00 2877 (prix d'un appel local) (source : http://www.picdumidi.com/web/fr/93-credits.php?id=107)

. Présentation du site du Pic du Midi pour le CONCOURS GÉNÉRAL DES LYCÉES de la SESSION 2007 SCIENCES ET TECHNIQUES INDUSTRIELLES
GÉNIE ÉLECTRIQUE :
« Le site d’astronomie du Pic du Midi de Bigorre est équipé d’un observatoire qui a été construit en 1878. Cette construction a été réalisée au sommet du Pic du Midi. Celui-ci culmine à 2877 m et se situe en bordure de la chaîne des Pyrénées et surplombe la vallée de l’Adour au-dessus de Tarbes (65). L’observatoire du Pic du Midi de Bigorre permet de réaliser des images d'étoiles, notamment du soleil, avec une excellente qualité. Depuis l’an 2000 le site s’est doté d’un musée d’astronomie, d’un restaurant, de chambres d’hôtel, de terrasses qui permettent d’accueillir le public toute l’année.
Afin de permettre l’acheminement du public sur le site (pas de route existante), deux téléphériques se succèdent entre La Mongie et le Pic du Midi. Le Premier tronçon part de la station de ski du Tourmalet (domaine de la Mongie, altitude 1753 m) et arrive à la gare du Taoulet, dite “de renvoi”, à 2309 m. Le second tronçon (objet de l'étude) repart du Taoulet et arrive en gare du Pic du Midi à 2860 m.
Ce moyen de transport est utilisé à plusieurs fins :
• Monter et descendre les visiteurs.
• Monter du matériel logistique et notamment de l’eau.
• Monter des pratiquants de sports d’hiver avides de sensations fortes (utilisation de la piste de ski depuis le Pic du Midi). »
Source : http://www.iufmrese.cict.fr/concours/2007/CG_lycees/presentation.pdf

Constatons que la route (toujours en service) dans cette introduction est ignorée au profit du téléphérique payant.

route d'accès au pic du Midi dans les années 50 (voir les voitures) à partir du col de Tourmalet
route d'accès au pic du Midi dans les années 50 (observez les voitures) à partir du col de Tourmalet (la boutique de souvenir à droite est toujours présente), mais aujourd'hui une barrière empêche les voitures (non autorisées) a emprunter l'accès (sans doute depuis l'ouverture du téléphérique payant en 2000).

. présentation du Pic du Midi à Wikipedia fr : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_du_Midi_de_Bigorre
« En 1994, l'État envisage la fermeture de l'observatoire. La région Midi-Pyrénées se mobilise, et crée un syndicat mixte pour la réhabilitation du site. Le projet prévoit une réhabilitation des installations scientifiques, ainsi que l'ouverture au public d'une partie du site. Ainsi, le téléphérique de service est remplacé par un nouveau téléphérique capable d'accueillir le grand public. D'importants travaux sont engagés à partir de 1996 ; le site, dans sa version rénovée, ouvre en l'an 2000. » malgré que « L'observatoire est rattaché à l'Observatoire Midi-Pyrénées. C'est une UFR de l'université Paul Sabatier (Toulouse III). »

. Source : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/picmidi/pic23.htm
 « * 1994, le 6 avril : l'Institut National des Sciences de l'Univers (I.N.S.U.) envisage la fermeture de l'Observatoire pour 1998
    * 1995 : le Pic est ouvert pour la dernière fois aux touristes avant les travaux du syndicat mixte
    * 1996 : début des travaux du syndicat mixte
    * 1997, le 15 novembre : double crash au Pic du Midi.
      Un avion s'écrase : 4 morts.
      L'hélicoptère de secours des gendarmes s'écrase à son tour : 2 morts !
    * 1998, D. Guédalia, nouveau directeur
    * 1999, le 20 janvier, décès de Jean Rösch
    * 2000, le 26 mai, inauguration du “nouveau Pic” par M. Lionel Jospin, 1er juin ouverte au public (9 h 30 départ de la première benne depuis La Mongie)...
    * 2008, le 20 mars, 4 alpinistes trouvèrent la mort dans un accident suite à une avalanche dans un couloir jugé “dangereux” du pic du Midi. »

. L'Hôtellerie de Sencours
« Le docteur Costallat fonde en 1852 avec l'aide de ses nombreux amis une hôtellerie au col de Sencours, non loin du lieu où Plantade mourut en 1741. Ce sont les actuelles ruines laissées à l'abandon. Ce bâtiment doit être considéré comme le précurseur de l'Observatoire moderne. En effet, l'hôtellerie avait pour vocation d'accueillir des touristes, mais plus encore d'y attirer des scientifiques.
C'est ainsi que Maxwell-Lyte y observa l'éclipse de 1860 (premières photographies d'une éclipse solaire) et que Nansouty y fit ses observations météorologiques et ses hivernages à partir de 1873. »
Source : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/picmidi/pic22.htm#sencours

Beaucoup de touristes croient que l'hôtellerie de Sencours est encore un refuge de montagne. Le premier téléphérique partait de l'hôtellerie jusqu'au Pic du Midi.

L'Hôtellerie de Sencours aujourd'hui abandonnée au-dessus du lac d'Oncet et premier téléphérique jusqu'au pic du Midi
L'Hôtellerie de Sencours aujourd'hui abandonnée et en ruine au-dessus du lac d'Oncet et le premier téléphérique jusqu'au pic du Midi. Les lamas et les moutons sont aujourd'hui les nouveaux résidents.

. Téléphérique du Pic du Midi de Bigorre
Description
« Le symbole des Pyrénées, à 2872 m d'altitude, offre sans doute la plus jolie vue panoramique sur toutes les Pyrénées. On accède au sommet couvert de neige au moyen du téléphérique de la station de ski La Mongie ou, pour les plus courageux, via un sentier touristique qui démarre au Col du Tourmalet. » © Falk CIS
Source : http://www.holidaycheck.fr/conseil-de-voyage-Informations-sur-le-voyage+T%C3%A9l%C3%A9ph%C3%A9rique+du+Pic+du+Midi+de+Bigorre-zid_58409.html

. Par les sentiers de randonnée
« En été, le Pic du Midi est également accessible en randonnée pédestre par les sentiers de montagne. Il s'agit d'un secteur de haute montagne, renseignez-vous donc sur les itinéraires possibles, la durée et le niveau de difficulté de votre randonnée, les conditions météo ... Au sommet, la terrasse Baillaud est libre d'accès. Il est possible d'effectuer la visite du site avec un tarif spécifique : 20€ par personne adulte et 10€ par jeune de moins de 12 ans. Ce billet permet d'emprunter le téléphérique pour rejoindre La Mongie. Important : l'ancienne route à péage est interdite à toute circulation (véhicules et piétons), elle est particulièrement exposée aux chutes de pierres. »
Source : http://www.picdumidi.com/web/fr/109-acces-et-meteo.php

L'ancienne route n'est pas payante, elle est toujours en activité : des camionnettes montent et descendent du Pic du Midi, randonneurs et promeneurs s'y engagent régulièrement pour se rendre au Pic du Midi. Il n'existe aucune information accessible concernant les conditions de cet itinéraire pédestre. Cette ancienne route est l'itinéraire d'accès pédestre majeur au Pic du Midi, il n'est pas le seul avant le lac d'Oncet. Si vous avez garé votre voiture au col de Tourmalet et décidez de prendre le téléphérique pour redescendre vous devrez marcher sur une montée de 4,5km pour rejoindre votre voiture. Y a-t-il des taxis à La Mongie pour le col de Tourmalet ? La distance entre le col de Tourmalet et le pic du Midi est d'environ 8km qui s'effectue en 1h30 pour les randonneurs expérimentés et le double pour les promeneurs accompagnés d'enfants. En voiture la durée est estimée à 10mn.

. Certification qualité, sécurité & environnement

« Le Pic du Midi est certifié, depuis juin 2007, ISO 9001 - ISO 14001 - OHSAS 18001 (normes internationales Qualité, Sécurité, Environnement) en matière de :
Gestion du site touristique, développement et commercialisation de prestations, vente de billets, exploitation et maintenance de remontées mécaniques, exploitation de bâtiments recevant du public, animation de l'espace touristique.
Cette certification reconnait la bonne organisation et la performance de la Régie du Pic du Midi dans les domaines suivants : satisfaction des besoins de la clientèle, respect et préservation du milieu naturel (pollution, consommation d'énergie, utilisation et traitement de l'eau, gestion des déchets et produits dangereux), santé et sécurité du travail.
Le saviez-vous ?
Le Pic du Midi est le seul site touristique d’altitude à atteindre, par ses propres moyens, le niveau de sécurité exigé pour les établissements recevant du public avec notamment :
• Des moyens internes de lutte anti-incendie : 5 pompiers 24 heures/24,
• Une capacité d’accueil de secours : couchage et restauration pour 600 personnes sur le site pendant 5 jours l’été ou 300 personnes pendant 10 jours l’hiver. Ce flux maximum instantané de visiteurs, fixé par la Commission départementale de Sécurité, inclut chaque randonneur qui accède aux installations touristiques,
• Une pharmacie complète,
• Une infirmerie équipée avec caisson hyperbare de décompression, une défibrillatrice semi-automatique,
• Une liaison directe avec le SAMU 65 et le Service Départemental d'Incendie et de Secours, complétée la présence d’un infirmier pendant l’été,
• La gestion et la maintenance des infrastructures nécessaires à la vie du site, avec en particulier : l’acheminement et le traitement de l’eau depuis La Mongie, la station d’épuration, la gestion des déchets, la gestion de l’alimentation électrique de secours…. »
Source : http://www.picdumidi.com/web/fr/110-meteo-et-conseils.php

UNE CAPACITÉ D'ACCUEIL DE SECOURS D'ACCES PAYANT ou le flux de visiteurs n'inclut pas les randonneurs qui ne peuvent accéder aux installations touristiques qu'en payant les 20€ exigés et par personne pour que la porte métallique soit ouverte par la vigile.

Derniers mètres de l’accès pédestre dans l’éboulis de roches à la terrasse Baillaud au Pic du Midi
Derniers mètres de l’accès pédestre dans l’éboulis de roches à la terrasse Baillaud au Pic du Midi [photo Michel QUEAU]

Pic du Midi : le chemin d'éboulis de roches
Le chemin d'éboulis de roches pour accéder à pied au Pic du Midi

 

 

Réponse du directeur du Pic du Midi Daniel Soucaze des Soucaze
Les textes grisés sont les réponses directes de Mathius Shadow-Sky

 

Re: LE SCANDALE DU PIC DU MIDI
De : SOUCAZE DES SOUCAZE
À : mathius shadow-sky
Cc : Camping Laribere, Jacques Brune
Mardi 2 août 2011 16h24

Monsieur,

J’ai bien pris connaissance de votre message.

Voici maintenant 10 ans que le Pic du Midi est ouvert au public à l’année. En 2011, comme chaque été, nous recevons les quelques réclamations habituelles concernant ce que vous qualifiez de scandale.

En d’autres termes, et pour faire court, il nous demandé que la gratuité du site et des ses installations et différents services soit accordée à toute personne qui accède au Pic du Midi à pied.

Tout d’abord, avant de vous répondre sur ce point, votre message comporte de nombreuses inexactitudes.

- La route du Col du Tourmalet est interdite à toute circulation (véhicule et piétons) par arrêté préfectoral. Il s’agit d’une piste privée, (nous ne sommes pas sur le domaine public) entretenue aux frais du Syndicat Mixte du Pic du Midi, et utilisée principalement par nos services. Cette même route, avant les travaux, était le seul moyen d’accès au site pour le public. Un péage était installé au Col du Tourmalet, pour les véhicules et les randonneurs.
En effet j'ai constaté pendant notre ascension pédestre le passage de plusieurs véhicules utilitaires. J'imagine le tollé à propos d'un péage alors qu'il existe de nombreux chemins aux alentours. Une route privée d'accès pour un site public ? n'est-ce pas en contradiction, ou la volonté de vouloir tous les touristes emprunter le téléphérique payant ? C'est-à-dire annuler tout choix ? Comment se nomme cette annulation du choix ?

- Le Pic du Midi est situé dans un domaine de haute montagne, les alentours du Pic du Midi ne sont ni sécurisés, ni surveillés. Il n’y a aucune piste de ski (aménagée) au départ du sommet. Ce n’est pas non plus du ski hors pistes. Il s’agit de ski en haute montagne. Ces différents termes semblent proches, mais se réfèrent à des règlementations et des responsabilités bien distinctes.
Malgré cela, le Pic du Midi reste l'attraction touristique majeure des Pyrénées.

- En ce qui concerne la terrasse Baillaud, cet aménagement a été réalisé pour permettre un accès gratuit à ce qui est la plus haute terrasse du site. Ce n’est absolument pas une disposition juridique, mais une simple preuve de bonne volonté. A noter d’ailleurs que cette terrasse est régulièrement dégradée et jonchée d’immondices …, et que nous la remettons systématiquement en état.
La mise à disposition de cette terrasse de béton sans ombre, ni point d'eau, ni à l'abri du vent froid, ni sièges pour se reposer et reprendre ses forces explique les réactions de révolte par des « dégradations systématiques » dont vous vous plaignez ; n'y avez-vous jamais pensé ? Je n'ai pas vu non plus de poubelle pour accueillir les déchets des pique-niques des randonneurs. Tout randonneur transporte de la nourriture et pique-nique à l'arrivée pour se restaurer avant de redescendre.

Un petit rappel historique s’impose. L’Etat à annoncé la fermeture programmée du site, ce qui conduisait inévitablement à laisser une friche industrielle (sic) l'observatoire astronomique, un squat ? à presque 3000 m. Le Pic était alors voué à l’abandon, la rouille et peut être l’oubli. Mais évidement cela aurait été un bien bel exemple de gratuité d’accès pour tous, aux ruines des installations du sommet (!). Le Syndicat Mixte pour la Valorisation Touristique du Pic du Midi a relevé le défi de sauver le site en lui donnant une vocation touristique (vocation que le Pic du Midi à toujours eu). Vous connaissez l’épisode du chantier et des travaux. Il faut y rajouter le fait que le Pic du Midi est désormais devenu un Etablissement (privé ?) Recevant du Public (ERP). Cela l’inscrit dans la mise en œuvre et le respect de la totalité des règlementations en vigueur pour l’accueil du public. Cela englobe bien sûr l’ensemble des normes environnementales et sécuritaires, … à 2877 mètres d’altitude. Un cas unique, des règlementations inconnues auparavant au sommet, et dans autre configuration similaire. Vous pouvez bien sûr critiquer une règlementation ou une loi, mais autant vous en prendre au législateur, plutôt qu’aux structures qui sont tenues de respecter les règles imposées ("je démissionne de mes responsabilités" ?). Cela n’a rien de spécifique au Pic du Midi. Vous parlez de « la politique avide et de profit du Pic du Midi ». C’est méconnaître ne serait-ce que notre statut (quel est votre statut ?) et notre vocation (quel est votre vocation ? Un refuge pour observer les étoiles ?). La Régie du Pic du Midi exploite le site touristique du Pic du Midi et assure la mission de service public (celle-là même que l’Etat abandonnait) du site (accès au personnels techniques et scientifiques au sommet, maintenance des infrastructures, sécurité des personnes et des bâtiments, restauration …). La Régie n’a pas d’actionnaire, elle ne reverse pas de dividendes. Tout bénéfice s’il y a est réinvesti sur le site. En revanche, notre structure est confrontée à un environnement concurrentiel très fort, celui de l’offre touristique en général (le Pic du Midi est l'attraction touristique majeure des Pyrénées). La Régie du Pic du Midi n’est pas non plus un hologramme, il s’agit d’hommes et de femmes passionnés par leur mission, et qui s’efforcent au quotidien d’offrir des prestations de qualité à un public toujours plus exigeant (de celles et ceux qui payent ?). Je peux vous assurer que ceux et celles que l’on se plait à qualifier de vigiles (pardon pour eux) ou que l‘on insulte parfois copieusement, apprécient … Apprécient quoi ? D'être insultés ou d'être salariés au Pic du Midi ?

Votre message contient en fait la plupart des éléments de réponse. Au lieu de les reformuler, ou de les développer, nous allons inverser les rôles. Voici donc un certain nombre de situations vécues. Elles ont pour certaines un caractère un peu extrême, mais ne sont nullement exagérées, et malheureusement se répètent souvent. Pour chacune d’entres elles, je vous invite à trouver une solution immédiate, en tenant compte des responsabilités que vous engagez ou non. Cela vous permettra peut-être un point de vue différent sur des choses qui semblent, pour certains, toujours très simples.

Commençons par des cas faciles :

- La Régie du Pic du Midi, vis-à-vis de la classification d’entreprises, est reconnue comme « transport de voyageurs » code NAF 4939C. L’accès à ce site de haute montagne se fait par téléphérique, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour ramener au point de départ à La Mongie tout visiteur du site (Obligation légale de résultat). Ainsi, même en accédant au Pic du Midi à pied, règlementairement vous devez inclure un retour par téléphérique à tout visiteur. Monsieur Dupont, randonneur, a laissé sa voiture au Col du Tourmalet, achète un billet au sommet, il n’a que faire du retour en téléphérique et crie au scandale. Que faites-vous ?

Informer le public au départ avec le prix de retour et une navette ou un taxi de La Mongie au col de Tourmalet.

- Nous sommes en pleine période estivale, c’est une belle journée après quelques jours de mauvais temps, l’affluence est importante. Vers 13h00, la capacité d’accueil règlementaire au sommet est atteinte. Une file d’attente se forme à la billetterie pour accéder au site, et simultanément plusieurs groupes de randonneurs se présentent à l’accueil au sommet. Vous ne pouvez dépasser la capacité règlementaire, faute de quoi la sanction est l’interdiction d’exploitation du site par l’autorité préfectorale. La journée est loin d’être terminée … Que faites-vous ?

Encore : informer le public que la capacité du site est atteinte aussi bien à la Mongie qu'au col de Tourmalet. Qu'un délai d'attente est obligatoire pour celles et ceux qui désirent y accéder et la durée du délai d'attente.

- Le Pic du Midi vient de recevoir une récompense nationale pour l’ouverture du site aux VTT. Dans cette dynamique, une compétition de descente depuis le sommet est organisée. L’épreuve est enregistrée en Préfecture, le parcours est balisé, les équipes de secours (au cas où) sont en place, des sentinelles sont postées à tous les endroits critiques pour éviter toute collision avec des randonneurs ou d’autres VTT, et les chronos sont lancés. L’épreuve dure moins d’une heure. Problème, des randonneurs précédemment avisés, refusent catégoriquement de patienter et même de s’écarter du parcours de descente. Entre passionnés d’un même environnement, le ton monte. Que faites-vous ?

Encore et toujours : informer le public de cette manifestation et de sa durée et qui pendant le déroulement de la compétition le chemin ne pourra accueillir de randonneurs. Proposer une alternative de randonnée sur d'autres chemins pédestres. Le Tour de France est passé au col de Tourmalet et personne du public ne fait du vélo au milieu de la course.

Vous semblez sensible à l’aspect « secours aux personnes », voici quelques morceaux choisis :

- Monsieur Dupont (un autre), vient d’accéder au site en famille par les sentiers de randonnée. Est-ce l’effort de l’ascension, une santé fragile, l’effroi de devoir payer un ticket de visite ( ?!) (sarcasme qui montre le confort de votre salaire), … Monsieur Dupont s’effondre (où ? sur la terrasse Baillaud ?). Arrêt cardiaque. Le déroulement des faits : Intervention immédiate de nos équipes, premiers soins, réanimation, liaison SAMU 65, préparation héliportage, arrêt total des téléphériques (quel rapport ?), évacuation des terrasses (quel rapport ?), prise en charge par les secours en hélicoptère (pas de brancard ni de téléphérique ?) et hospitalisation, redémarrage des installations. La famille bien que rassurée reste choquée. L’ampleur des moyens (spectaculaires mais doutables quant à leurs nécessités) mis en œuvre pour secourir Monsieur Dupont les interpelle. Cette famille vous demande qui va payer la facture globale (du spectacle). Que leur répondez-vous ? (Pour la petite histoire, Monsieur Dupont s’est bien remis).

Il n'y a aucune facture globale à payer pour le sauvetage d'un particulier en montagne (la France ce n'est pas encore l'Amérique qui laisse mourir ses citoyens qui n'ont pas les moyens financiers de tout payer). Les coûts sont toujours répartis suivant les frais mis en oeuvre, et vous devriez savoir mieux que moi comment est financé ce type d'intervention : entre le conseil Régional, le conseil Général, la Sécurité Sociale, etc., les secouristes, les pompiers et les médecins du SAMU ne sont pas des professions à rentabilité privée. Si vous ne réglez pas ce problème rapidement, vous risquez de rencontrer des morts à cause de votre inquiétude du financement des secours et de celui des responsabilités. Une mise en scène spectaculaire ne sauve pas nécessairement des vies.

- Les équipes au sommet (ceux-là même que vous qualifiez de vigiles …) aperçoivent une randonneuse en détresse. Elle est seule, en contrebas du site, au beau milieu des barres rocheuses qui se trouvent à proximité du pylône du téléphérique. Les secours en montagne sont contactés, ils sont déjà appelés sur une autre intervention, et ne sont pas disponibles immédiatement. Pour porter secours à cette personne, il faut descendre en cordée. Parmi l’équipe du Pic, certains personnels ont les qualifications requises pour ce type d’intervention. Problème, l’effectif dédié à la sécurité doit impérativement être présent sur site, faute de quoi, le Pic du Midi ne peut recevoir de public. Si le staff ERP intervient sur ce secours (personne en danger), la sécurité du site n’est momentanément plus assurée. Que faites-vous ?

Je constate que vous vous posez bien des problèmes qui doivent vous empêcher de dormir la nuit ! Dans l'exemple ci-dessus, il y a un choix à faire entre la loi et la réalité : une personne est en danger, il faut la secourir et laisser les lois inutiles de côté.

- C’est la fin de journée, le site du Pic du Midi va fermer et les équipes vont redescendre. Deux randonneurs espagnols sont prêts à redescendre à pied depuis le site. Depuis leur montée, le brouillard rend les conditions de visibilité quasi-nulles. Malgré les recommandations, les deux randonneurs insistent pour repartir par le chemin. Il est évident que leur retour semble extrêmement risqué voire impossible. Que faites-vous ?

J'ai croisé des randonneurs qui voulaient s'aventurer dans le brouillard dense naissant du soir et rejoindre La Mongie par les chemins de brebis à partir de l'ancienne Hôtellerie de Sencours. Je leur ai simplement dit que s'ils voulaient mourir c'était le projet à réaliser : ils ont rebroussé chemin. À vous et votre personnel de secours d'être convaincant. Si vous obligez ces deux randonneurs espagnols à payer 40 € qu'ils n'ont pas pour redescendre par le téléphérique, votre refus passera comme une non-assistance à personnes en danger. Et le Pic du Midi comme un site provocateur volontaire d'accidents.

La liste pourrait être déroulée indéfiniment, et de nouveaux cas toujours plus exceptionnels apparaissent régulièrement.

Toute randonnée nécessite un minimum de préparation, et vous en êtes conscient. Au-delà des simples notions d’itinéraire et de difficulté, le bon sens voudrait que l’on y rajoute quelques précautions. Vous seriez ahuri de constater le nombre de personnes secourues au sommet pour des raisons d’épuisement, de faim, de déshydratation, de froid, d’insolation, de plaies diverses liées à des chutes ou à des vêtements et des chaussures totalement inadaptés. Tous types de personnes sont concernées : femmes enceintes, enfants en bas-âge, personnes cardiaques, asthmatiques, adultes de tous âges etc …, et par tous de types de temps (vents violents, orages …) ou de moments dans la journée (sorties en haute montagne en soirée par exemple …). A titre d’exemple, nous déployons un certain nombre de panneaux d’information sur ce sujet au niveau des principaux accès pédestres (IL N'Y A AUCUN PANNEAU AU DEPART DU COL DE TOURMALET). Ces panneaux font l’objet de multiples incivilités, alors que leur vocation n’est que d’informer. La durée de vie de celui implanté au Col du Tourmalet est parfois limité à une journée…(ILS DOIVENT ETRE FRAGILES ET INADAPTES) L’esprit solidaire de la montagne est effectivement bien malmené, certains n’hésitent pas à priver ceux qui suivent d’informations importantes (une enquête s'impose). La sensibilisation du public à des sorties sur un domaine de haute montagne n’est pas que l’affaire du Pic du Midi. Beaucoup de travail reste encore à faire. (Les guides de montagne ne demandent qu'à travailler en collaboration avec le Pic du Midi, il suffit de leur ouvrir vos portes).

Pour finir, un accès au site offert pour les randonneurs est techniquement possible mais lourd de conséquences :

1) Cela incitera un maximum de personnes à monter au sommet à pied, sans tenir nécessairement compte des dangers ou des difficultés que cela représente. On nous accusera alors de mettre délibérément des gens en danger …

Une information claire et complète au départ limitera les risques : les secouristes et les guides de montagne sont là pour ça. Les gens avisés ne font pas n'importe quoi, au contraire moins de monde tentera l'ascension pédestre : tous les gens que j'ai prévenus du mauvais accueil du Pic du Midi sont redescendus.

2) La capacité maximum du site serait atteinte certains jours par un afflux important de randonneurs, et comme conséquence immédiate une insatisfaction considérable du public à la Mongie qui ne pourra accéder au site,

Encore une fois, une information au départ à la Mongie que la capacité maximale a été atteinte avec la durée d'attente calmera les plus excités, sinon cela relève du domaine de la gendarmerie.

3) Enfin, tout ce qui est offert à un coût. Qui le prend en charge ? La Régie du Pic du Midi ne peut financièrement se le permettre. Les collectivités locales alors, il faudrait donc augmenter les impôts locaux. Vous pouvez soumettre l’idée. Cela conduit aussi à une iniquité puisque seules les populations locales prendraient en charge les pertes financières. (N’oublions pas que l’Etat s’est désengagé).

« La gratuité à un coût », celui d'être moins cher qu'un service payé. Mais si vous avancez cette idée, c'est que le Pic du Midi est dans une situation d'endettement. Car pour tout comptable et gestionnaire cela n'est pas un exercice difficile de ménager les bénéfices et les dépenses et de constater ce qui est possible financièrement ou ce qui ne l'est pas. Il faut sans doute dégager le spectaculaire couteux pour réintroduire le rêve silencieux, les formes associatives (loi 1901) au lieu des entreprises lucratives aux lourdes charges.

4) La Régie du Pic du Midi encaisse des recettes qui servent à payer des charges et les factures de nos fournisseurs. Jusqu’ici aucun ne nous fait cadeau de ses prestations. L’esprit de solidarité est parfois confronté à des réalités économiques que l’on ne peut contourner. Oui, laisser souffrir les gens au nom du péage !

Revoyez les prix des fournisseurs à la baisse. Mais là, on s'éloigne du sujet qui est : empêcher les promeneurs d'accéder aux commodités du site du Pic du Midi (s'ils existent ?), c'est-à-dire : à un point d'eau, à un coin d'ombre, à une protection contre le vent glacial, à un siège pour se reposer de l'ascension pédestre, à la présence visible des premiers soins, à un lieu adéquat pour se restaurer, la gentillesse, la convivialité : tout ce qu'un refuge de montagne offre et que le Pic du Midi n'offre pas. En fait ce qui est révoltant, c'est de devoir payer un accès et non des services, c'est montrer avec violence (un portail fermé avec un vigile derrière) qu'un lieu public peut être privé d'accès pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer l'accès (derrière le portail restent les promeneurs rejetés). On comprend, de payer un service qui se fragmente en multiple petit prix, mais il reste incompréhensible d'interdire l'accès à un site public surveillé par des vigiles pour empêcher les touristes d'entrer (coût pour une famille moyenne avec 2 parents et 2 enfants = 60 € : rien que pour redescendre en téléphérique plus la marche à monter de La Mongie au col de Tourmalet. Chacun préfère redescendre à pied : moins cher et plus rapide) ; imaginez aussi l'image révoltante inspirée des régimes totalitaires et d'une politique de ségrégation : un vigile derrière un portail fermé qui est payé pour empêcher les gens d'entrer. Ce n'est pas à l'accès du site que l'on paye le téléphérique pour redescendre, mais à l'entrée du téléphérique.

Mais sans doute, la confusion règne en ce qui concerne le rôle du pic du Midi. Dans l'imagination collective, le Pic du Midi est d'abord un observatoire (attaché à l'université et à la recherche) : observer les étoiles qui excitent l'imagination de chaque touriste amateur. Ensuite, le Pic du Midi comme tout accueil en haute montagne dans l'imagination collective a les capacités d'un refuge pour offrir les commodités minimales aux randonneurs (je pensais passer la nuit au Pic du Midi avec les enfants, eh oui !). Il semble que le Pic du Midi n'ait pas cette vocation et que la boutique de souvenir et le droit d'entrer ont remplacé le rêve des étoiles.

Si vous avez des problèmes de capacité (qu'un refuge n'a pas), c'est que le Pic du Midi est victime de sa notoriété ; affichez-les. Si vous ne disposez pas des commodités de première nécessité ; affichez-les (les panneaux de prévention sur les pistes de ski sont-ils vandalisés ?). Mais surtout, faites le nécessaire pour que le sentiment d'injustice ne se développe pas pour se relâcher dans la violence (le sentiment d'être agressé par des interdits incompréhensibles).

A vous de voir quel régime vous appliquez auquel vos employés obéissent : la convivialité ou la ségrégation ?

Bien à Vous

Mathius Shadow-Sky

Rien ne vous empêche donc de crier au scandale, dans la mesure ou vos propos ne sont pas de la diffamation.

Vous remarquerez enfin, que malgré les exigences du quotidien en cette période importante de l’année, nous abandonnons nos priorités, pour répondre à des courriers peu agréables.

Bien cordialement

Daniel SOUCAZE DES SOUCAZE
Directeur Général
Pic du Midi rue Lamy de la Chapelle
65200 La Mongie
05 62 91 89 12
06 09 56 96 69

 

REPONSE de Mathius Shadow-Sky à Daniel Soucaze Des Soucaze
(en gris des extraits de la lettre du directeur général du Pic du Midi : Daniel Soucaze Des Soucaze)

 

Cher Daniel Soucaze Des Soucaze,

Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier de votre réponse dont je ne m'attendais vraiment pas et qui vous honore, aussi de m'excuser de ma réponse si tardive. J'ai lu attentivement votre réponse et le constat est simple : le Pic du Midi n'est pas un refuge de montagne pour observer les étoiles.

Le site touristique du Pic du Midi semble être un autre représentant du problème que rencontrent quotidiennement nos sociétés de consommation : à savoir la privatisation de l'espace public. Cette privatisation de l'espace public amène des valeurs dont chacun voudrait se défendre telles que : l'hostilité, l'escroquerie, l'antipathie, l'agressivité, la terreur, le péage obligatoire, le stress, l'indifférence, etc., qui globalement génère ce désagréable sentiment permanent d'insécurité. Toutes ces « qualités » sont provoquées par nos gouvernants qu'ils dissimulent puis promettent publiquement des « solutions » radicales et violentes de « sécurité » qui réduisent drastiquement le libre arbitre de chacun, augmente la suspicion et diminue la convivialité et solidifie leur pouvoir. C'est ce que l'on nomme « l'instauration du modèle totalitaire ordinaire » bien connu pour avoir servi plusieurs fois dans l'histoire de l'humanité occidentale : provoquer le mal, proposer un remède tout en maintenant une population dans la terreur. Le châtiment de nos sociétés totalitaires occidentales s'exprime non dans la torture physique, mais dans le péage permanent, un péage qui oblige à l'endettement et donc à une vie d'esclave dû à l'obligation du remboursement permanent dans une occupation rémunérée généralement non désirée, voire dégradante pour la majorité. Voilà la base qui permet tout excès : celui de dérober l'espace public au public. Le scandale du Pic du Midi s'exprime dans la violation de toutes les relations humaines d'entraides dans la tradition de la montagne qui est provoquée par notre système économique qui ignore toute bienveillance envers autrui au profit du bénéfice.

« comme chaque été, nous recevons les quelques réclamations habituelles concernant ce que vous qualifiez de scandale. »
Un énoncé bien suffisant (voire méprisant) : les plaintes devraient vous alarmer au lieu de les dénigrer.
Dans l'imaginaire collectif, le Pic du Midi offre la possibilité d'observer les étoiles et est un refuge pour les randonneurs. Si ce n'est pas le cas, une campagne d'information sera nécessaire pour détruire cette image dans les têtes des touristes qui se déplacent de loin voire de très loin pour rêver au Pic du Midi.
Ce que je nomme scandale est : refus d'accueillir des personnes ayant fait l'ascension pédestre en étant mises devant le fait d'être obligé de payer pour que le vigile ouvre le portail de fer fermé à clé et gardé.
Ce que je nomme scandale est : payez l'ouverture du portail en fer pour recevoir le confort minimal souhaité après une longue ascension.
Ce que je nomme scandale est : l'absence d'information au départ du chemin de randonnée ainsi qu'à l'arrivée.
Ce que je nomme scandale est : payer l'accès au lieu de payer les services du site par l'interdiction d'entrer. Entrée surveillée par des vigiles : imaginez l'image révoltante inspirée des régimes totalitaires.
En d'autres termes, ce que je nomme scandale est cette idée révoltante : « paye ou dégage » dans un espace public situé dans un environnement hostile.

« Un péage était installé au Col du Tourmalet, pour les véhicules et les randonneurs. »
En 1991 ce péage était inexistant et d'autres touristes français et étrangers présents qui ont fait l'ascension en voiture avant 2000 n'ont jamais remarqué de péage. Sans doute ce péage a duré un moment que peu de randonneurs ont remarqué ? Aussi il existe des chemins parallèles à cette route, des chemins de libre accès : s'il y avait péage, la route était alors facilement contournable par d'autres accès pédestres et le péage n'a pas dû tenir longtemps.

« Ce n’est absolument pas une disposition juridique, mais une simple preuve de bonne volonté. A noter d’ailleurs que cette terrasse est régulièrement dégradée et jonchée d’immondices …, et que nous la remettons systématiquement en état. »
La mise à disposition de cette terrasse de béton sans ombre, ni point d'eau, ni à l'abri du vent froid, ni siège pour se reposer et reprendre ses forces explique les réactions de révolte par des « dégradations systématiques », non ? Je n'ai pas vu non plus de poubelles pour accueillir les déchets des pique-niques des randonneurs.

Quel est le problème avec la gratuité de l'espace public ? Est-ce une insulte à la volonté de gestion commerciale ? Le problème ce n'est pas de payer, le problème c'est d'être forcé à payer. Et être forcé de payer s'apparente à de l'escroquerie. Pour le Pic du Midi, il ne reste que le choix de redescendre à pied avec le sentiment d'avoir été maltraité.

« notre structure est confrontée à un environnement concurrentiel très fort, celui de l’offre touristique en général » : il y a un autre Pic du Midi dans les Pyrénées ?

« offrir des prestations de qualité à un public toujours plus exigeant ». Sous quelles formes ? dans le sens du parc d'attractions ou dans le sens de la connaissance des étoiles, de la solidarité humaine et de la convivialité si bien illustrées dans les refuges de montagne ?

CONCLUSION
Beaucoup de problèmes peuvent être évités en informant le public au départ et à l'arrivée. Des panneaux indestructibles par les intempéries.
Sur la dangerosité du chemin et les précautions à prendre (sans interdire)
Sur les limites de capacités d'accueil du Pic
Sur l'accueil inexistant en prenant la route en ascension pédestre
Sur la durée réelle de l'ascension pour promeneurs en famille et randonneurs confirmés
Sur les statuts du Pic, son financement, etc. Je suis sûr que dans ce cas vous obtiendrez même des dons. Chacun veut préserver ses rêves.
etc.

Déjà avec ces informations les touristes subiront moins de mauvaises surprises de révolte et de colère : vous recevrez moins de lettres de réclamations.

Informer le public aux départs et à l'arrivée
1. des tarifs d'accès et des services existants et inexistants
2. que le Pic du Midi n'est pas un refuge, qu'il n'y a pas de camping, que l'hôtellerie et la restauration sont limités à quel prix,
3. que l'observatoire n'est pas accessible au public ou n'est plus en service, etc.
4. par des panneaux au départ de l'ancienne route accédant au Pic du Midi au col de Tourmalet, à l'arrivée au Pic. Remplacez le portail en fer fermé avec le vigile derrière par quelque chose de plus convivial. Installez une poubelle sur la terrasse et le moyen de la vider par les touristes eux-mêmes. Quelques sièges en plastique avec paravent et parasoleil.
5. des syndicats d'initiative des villages environnants
6. dans votre site internet
7. par une photo de la barrière avec le vigile derrière : cela va décourager un grand nombre de promeneurs.
etc.

Encore une fois, les guides de montagne se feront un plaisir de vous aider.

Cordialement,

Mathius Shadow-Sky


Journal Vigilant d'Exemples Médiocratiques