Diffusion des oeuvres du centre de la bombe,
diffusion de l'esprit du centrebombe.

 

Depuis 1979, je réalise ma musique de façon autonome, indépendamment de tous les genres et courants de musiques : contemporaines, électroniques, rock, jazz, etc., afin de proposer une démarche musicale originale. En 1987 je fonde Le Centre De La Bombe, une association à but non lucratif, une « raison sociale » afin de produire nos propres spectacles, concerts, festivals et labéliser la diffusion de nos oeuvres (partitions, disques, etc.) et de rassembler les énergies de musiciens autonomes à la démarche originale.

En 16 ans d'actions « rhizomatiques et éruptives » du centre de la bombe, le premier constat est que nous n'avons pas réussi dans les années 80 et 90 à créer un large réseau constant de distributions parallèles à l'insdustrie écrasante afin d'au moins survivre de notre travail d'artiste. Nous n'avons pas non plus réussi à motiver les autres labels français et étrangers à former des coopératives afin de réunir nos moyens, même faibles pour créer un accès constant vers le public. Nous n'avons pas non plus réussi à motiver des gens qualifiés (comptables, gérants, manager, etc.) à travailler à notre projet, traité toujours d'utopique et d'irréalisable surtout pour gagner de l'argent (le spectre commercial plane, menaçant au-dessus de leurs têtes). Aujourd'hui la distribution de musiques non médiatisées rentre dans un paroxysme paradoxal  : comment vendre des artistes inconnus : non médiatisé ? Réponse : en ne les distribuant pas : et c'est la coupure. Le distributeur « indépendant » influencé par l'industrie du disque des majors est en crise et devient plus un lieu de stockage de petites quantités de disques des labels qu'il « représente » au lieu de s'investir à faire connaitre ces artistes par la promotion dont il devrait s'acquitter au vu des marges bénéficiaires qu'il se prend. Les labels démissionnent aussi de leurs responsabilités en attendant que les artistes produisent leurs albums eux-mêmes : le résultat est que les labels indépendants, comme le centre de la bombe, sont organisés par les musiciens eux-mêmes qui se produisent à compte d'auteur (1). Mais un artiste ne peut pas accomplir  tous les métiers : créer, produire, financer, contacter, distribuer, vendre, comptabiliser, promouvoir : il n'y aurait plus rien pour les autres !

Les choses changent ? Une nouvelle génération prend-elle conscience qu'il y a urgence de prendre les choses en main, sans mettre en avant son confort personnel comme les générations précédentes aujourd'hui cinquantenaires, sous peine de devenir totalement dominé et soumis aux lois du marché globalisant ? Il est presque trop tard ! Aujourd'hui, contrairement à hier, nous sommes en guerre. Une guerre invisible pour la majorité des gens illusoirement protégés dans leur confort : « tant qu'ils ont ce confort pourquoi devraient-ils se réveiller ? ». Ces consommateurs sont achetés par la gratuité de leurs paiements et il n'y a que les entreprises très riches qui ont les moyens de se payer cette gratuité. Ou le sacrifice des artistes qui ne redoutent pas la pauvreté. Aujourd'hui le centre de la bombe est entré dans la résistance, contrairement à hier où le centre de la bombe jouissait d'un espace libre et indépendant, mais où l'on peut toujours entendre « d'autres musiques » : immédiatisables dans la chaîne commerciale débilitante.

Le centre de la bombe continue à survivre sans moyen à travers son site internet : http://centrebombe.org où nous pouvons encore communiquer avec les mélomanes intéressés, nos travaux (mp3, jpeg, avi) et nos idées (textes, images) et travailler avec les artistes surtout avec le projet « XX Century Contemporary Composers Re:composed » localisé à http://centrebombe.org/remixed.html, (où le centre de la bombe s'autonomise de la SACEM). Avec le nouvel accès gratuit à nos oeuvres, la diffusion reste honnête et absente du tapage médiatique publicitaire médiocratique qui ne nous concerne pas.

Mathius Shadow-Sky, le 7 février 2003

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(1) Le compte d'auteur a un ennemi impitoyable de l'auteur : les sociétés de droits d'auteurs lui demandent de payer ses propres droits pour sa propre musique.

 

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