À partir du moment,
Quand la machine autonomisée est donnée à manifester l'intention volontaire de prendre la place du comportement du corps humain,
Il était indispensable pour le compositeur (de musique) de distinguer la gestualité des machines (autonomisées) de celle des êtres humains libres.
Les autres dans l'effet servent de modèle à l'automation volontaire dominante.

 

LES MACHINES & LES HOMMES & LA MUSIQUE

 

Machines & Humains,
le fondement de leur distinction dans leur fonction de fonctionner ou de vivre

L'introduction des machines (autonomisées) dans la musique m'a donné à comprendre l'intention de cette intrusion dans le monde de la musique. Et ce que ce désir amène par l'idéologie de la « volonté de perfection ». D'abord savoir qu'est-ce que c'est, puis comment cette idée est véhiculée par nos états d'esprit dans et par la musique, et quelle musique ? En effet, on peut poser la question de quelle musique on parle. Avant de parler des machines qui gouvernent nos existences, il faut parler de l'idée qui a amené cette gouvernance : la volonté de perfection.

 

Qu'est-ce que la perfection, et comment entend-on la perfection dans la musique ?

Le latin perfectio antique signifiait : un achèvement, complet, entendu qu'il n'y a plus rien à faire pour achever complètement (pléonasme) ce qu'il y a à faire. Le sens de la désignation morale qualitative est introduit par les chrétiens au XIIe siècle. Le sens d'achèvement est sorti d'usage au XVIIIe siècle. Depuis le XVe siècle, perfection s'attache à exprimer une qualité supérieure indépassable, ou l'ultime qualité réalisable par un être humain. Ce qui introduit le sens social d'abord religieux du mérite : une vie humaine à se parfaire. Idée qui dévoile la croyance religieuse puis sociale qu'un être humain naît imparfait et qu'il doit être amélioré. Pour améliorer un être humain naissant comment les sociétés humaines religieuses puis laïques vont-elles s'y prendre ? D'abord, elles produisent un codex moral, avec des règles qui doivent être obéies. Le mérite d'un être humain, encore enfant, est considéré, par les adultes formés, par l'exactitude de son obéissance aux règles imposées. C'est là que rentre l'idée de l'éducation puis de la pédagogie (= conduire les enfants à faire ce qui leur est imposé). Un être humain méritant est récompensé = glorifié comme sujet (pas comme les souverains ou les déités) individuellement médaillé ou palmé (de la couronne romaine de laurier), coupé (l'équipe reçoit une coupe = copie du Graal *), etc. La perfection devient dès lors qu'une considération morale de ce qui est considérable parfait = comme ça doit être et pas autrement. La perfection interdit toute concurrence : il n'y a qu'une seule perfection : « état qui résulte de la réunion de toutes les qualités à leur degré le plus haut ». Cette définition du dictionnaire confirme le flou de sens de la perfection. « Le degré le + haut » signifie l'existence a priori d'une échelle du mérite sur laquelle les juges soutirent leur jugement. Ce sens date du XIVe siècle pour désigner la position sociale être la + « haute position » (celle sous-entendue du souverain et pour les chrétiens celle de leur Dieu). On parle d'excellence quand on parle du gouverneur. Tout dominant rencontrant surplombe toujours tout dominé qui se courbe, s'agenouille pour démontrer sa soumission, son infériorité par rapport à la supériorité rendue spatiale du supérieur. Le grand domine le petit. Est-il parfait ? Ce sens de la perfection chrétienne est sans conteste : l'institution de la domination. Et « par-dessus tout » (sic), l'institution de la hiérarchie du mérite morale (qui est immoral : les dominants sont au-dessus, sic, des lois, vivre le privilège de la perfection désignée de l'excellence imposée - aux autres). L'idée de la perfection de l'être parfait qui règne ne peut pas et ne doit jamais pas être mis en doute. Les institutions de l'Inquisition ou de l'Académie française servent à veiller que cette « perfection » ne soit pas désobéie. Raison qui a fait fuir René Descartes « je doute, donc je suis » aux Pays-Bas vers 30 ans jusqu'à la fin de sa vie. Le sens dissimulé de la perfection est ça : tout ce qui ne doit pas être mis en doute : tout ce qui interdit à ne pas être cru : tous celles et ceux qui ne sont pas croyants. La soumission fondation de la perfection.

Comprendre la perfection (morale) pour « l'oeuvre ultime » (sic) n'a de sens que son appréciation enchantée (par l'oeuvre consommée) = qui génère en soi un ravissement. « L'incroyable réalisé ». L'incroyable ne se détecte que par les croyants. Toute appréciation est toujours subjective. L'appréciation dépend de nombreux facteurs, tel le contexte historique, géographique, social, etc., aussi (les adultes croyants) qui forment = éduquent (par la pédagogie) à apprécier telle oeuvre et rejeter les autres. C'est le rejet des autres qui génère l'appréciation de l'1. De l'élu parfait. Élu suivant l'échelle du mérite morale éduquée et marquée dans les esprits croyants qui jugent de la perfectibilité crue des actes et des oeuvres. Cette échelle hiérarchique est aussi subjective que l'élection d'un président. L'élection est la pratique du rejet, de la réjection, dont le racisme et le patriotisme sont issus. Racisme et patriotisme inventés pour entretenir la guerre (sans cette haine, pas de soldat prêt à mourir pour rien).

 

Et, il y a + : d'où vient l'idée et la volonté de la machine parfaite ?

La qualité de la perfection est, nous l'avons compris, la confirmation de la conformation (de la soumission). L'oeuvre conforme à l'idéologie ou à ce qui est cru convaincu être ce qui doit être parfait. La certitude de la perfection. La conformité certifiée. La certification se certifie par la conformité, c'est-à-dire : par « la copie exacte de l'original ». La perfection est l'indistinction entre l'original et la copie. La perfection est : la répétition exacte de l'imitation.

L'idéologie de la croyance de l'original est introduite dans la musique au VIIIe siècle avec l'écriture temporalisée (qui suit le déroulement du temps, comme l'écriture de la langue) des « hauteurs » (sous le texte) du « chant grégorien ». C'est une volonté politique impériale organisée de concert avec le Vatican qui crée l'écriture occidentale de la musique. Qui a posé le point comme hauteur à chanter, qui sait ? La concrétisation de la volonté de l'empereur d'homogénéiser la langue (le latin) par le chant dans l'Empire. L'écriture de la musique : « les hauteurs » (les notes = les points par leur position graphique haut/bas, aigu/grave) sous le texte étaient écrites pour être répétées similaires par les différents choeurs de fidèles à la messe. L'écriture encore imprécise (localisations graphiques insuffisantes à pouvoir répéter le même ton) était compensée par l'audition, où 3 intervalles (les 3 premiers de la série harmonique trouvée par Pythagore) octave, quinte et quarte étaient considérées (par les chrétiens) « parfaites » pour considérer les autres « imparfaits » (sic). La perfection (occidentale chrétienne) est bien une affaire de rejet des autres indésirables (aujourd'hui on dit : discrimination). Le dièse était avant eux une élévation du ton d'1/4 de ton et non d'1/2 ton.

La part négative de l'écriture musicale est son ordonnance (qui oblige l'exécution identique), sa part positive est un moyen de recherche (comme les mathématiques) qui avec l'oralité (uniquement l'audible et sa pensée) par l'écriture est une capacité qu'on s'est retirée de nos possibilités qui par l'entente donne à vérifier les spéculations théoriques à travers l'écrit. L'écrit donne à prendre une distance de considération -la conscience de pouvoir repenser- ce qui est idéeréalisé. L'atout de la musique réside dans cet aller-retour de la vérification audible permanente de ce qui est écrit = de ce qui est registré pour être retenu. Ce que conçu puis écrit donne de + ou d'inouï dans l'entendu.

C'est la partition, écrite par le compositeur, qui est l'oeuvre musicale qui exige « sa répétition exacte » (pour sa perfection attendue à être entendue pareil) qui fait fi des différents contextes pour sont exécution : du VIIIe au XIXe siècle cette « escalade de l'imitation parfaite de l'oeuvre à répéter exactement » est renforcé par l'invention du diapason et du métronome (pour l'imitation exacte se diffuse en déconsidérant le contexte) et enfin par l'enregistrement audio. Le registre du registrement de l'en du son qui fixe l'audible dans l'exactitude de ses copies (vendues la même identité par milliers par millions, pour faire du fric) génère une technologie sophistique (de sophiste). Le son est l'objet imitable du vibrant audible dans lequel on baigne en permanence. L'air (l'eau aussi et toutes les matières) moléculé transmet les vibrations audibles que notre perception limite aux fréquences du temps, mesurées entre 20Hz et 20kHz mesure annoncée est fausse, + proche de la réalité est une audition entre 40Hz et 8kHz. Hz = Hertz = nombre de fréquences par seconde = nombre de pulsations par seconde, audible comme un son continu.

L'idéologie = la croyance de la perfection est insérée dans nos états d'esprit par la registration, par le rapport des comptes, par la quantification. L'écriture a été inventée pour enregistrer les quantités de marchandises des stocks. L'écriture cunéiforme (en forme de clou) des Phéniciens servait à ça : la comptabilité. C'est la comptabilité qui introduit dans l'état d'esprit l'idée de passé et du futur : faire les comptes du passé pour planifier/prévoir le futur. Ou, le désir de la répétition du même en expansion (l'enrichissement des uns au détriment des autres).

Les chiffres, à compter, donnent à pouvoir répéter le similaire : 1 2 3 4 5 6 7 etc. (en base 10 pour 10 doigts, le digital des anglophones). La suite des nombres entiers « naturels » (sic, les autres des ensembles Z Q R et C ne le seraient pas ?) est aussi la valeur des harmoniques d'un son (d'un vibrant, qui n'est pas un objet, mais un phénomène inenregistrable, car il ne se répète pas, car il est l'effet de la turbulence de la matière en mouvement permanent et différent) où 2 est l'octave de 1 : 2/1 = 2, 3 est la quinte de 2 : 3/2 = 1,5, 4 est la quarte de 3 : 4/3 = 1,333..., 5 est tierce de 4 : 5/4 = 1,25, etc. L'idée de la perfection consonante vient de l'emboitement de ces 3 1ers intervalles : 3/2 x 4/3 = 2. La 4te+ (quarte augmentée ou quinte diminuée) qui divise l'octave 2 en 2 parts égales 2√2 = 1,4142135623730950488016887242097... est taxée interdite nommée « diabolus in musica » par les prêtres qui façonnent l'intolérance de leur religion à créer l'inacceptable : la dissonance. Avant eux, la dissonance n'existait pas. La dissonance est le résultat de l'inculcation par l'éducation par la pédagogie de l'interdit : celui de cultiver l'être humain à avoir la nausée, s'il perçoit les choses bannies par sa religion. La nausée est l'effet de la morale transgressée. Notons la subjectivité de la dissonance (ou la manifestation de sa croyance mise en doute) : les rapports des intervalles de la série harmonique, clamés être la fondation de notre théorie musicale dite fondée par Pythagore (qui n'a rien écrit) qui forme notre perception sonore du monde (occidental) ont été faussés, ou se sont écartés, par notre idéologie de l'ÉGALISATION, sonnent faux (l'égalisation est confondue avec le tempérament où l'une force oblige et l'autre tempère entre le naturel et l'artificiel : l'échelle tempérée -de 12 1/2 tons- du XVIIIe siècle aujourd'hui sonnerait fausse pour nos oreilles conditionnées). Une 5te égalisée sonne 1,49828 au lieu de 1,5, une 4te égalisée sonne 1,33 482 au lieu de 1,333, une 3ceM (M est + grand que m) égalisée sonne 1,25 991 au lieu de 1,25, une 3cem (m est plus petite que M) égalisée sonne 1,1 892 au lieu de 1,2, etc. Tous les intervalles sauf l'octave son faux : modifié par l'idéologie de la perfection. Non, ce n'est pas une mauvaise blague ! Ce qui est entendu juste et parfait est en réalité faux.

 

La mécanisation des mouvements ou la réduction de la fluidité à la mécanique ** (ou échanger des caresses contre des coups)

Le désir limité de ne vouloir percevoir que ce que la croyance ne donne qu'à percevoir et avoir la nausée pour le reste (le reste, beaucoup + important par leur présence en nombre !) ; cette limitation imposée invente la MÉCANIQUE (du latin « mecanicus » = relatif à la machine. Comment les Romaines de l'antiquité percevaient la machine ? Du grec antique « mêkhanikos » signifiait : apte à combiner à faire des travaux d'ingénieur, principalement dans la navigation, l'architecture monumentale et les armes de guerre). La mécanique est un dispositif limité qui dans l'Antiquité ne se suffit pas encore à elle-même pour se mouvoir elle-même. Les automates du XVIIIe siècle ont enchanté les foules. Mais d'où vient le modèle de la machine automate automatique ? Celle qui obéit à accomplir les tâches imposées ?

 

Qu'est-ce que la mécanique apporte à la musique ? et... lui retire

Les machines, sans pilote humain, mues par une énergie autonome telle l'électricité, autonomisées par : le « programme » qui la gouverne : sont des machines automatiques. Les machines analogiques, tels les synthétiseurs, les consoles de mixages, etc., ne sont pas des machines autonomes automatiques, il faut un être humain pour les jouer, les faire sonner, les piloter, ce sont des instruments de musique. La machine antique est un instrument, un outil compliqué dont le résultat n'est ni immédiat ni évident (un peu comme un casse-tête ingénieux d'ingénieur). Les machines antiques étaient muées par les muscles des esclaves (comme la galère). L'automatisation (l'automation des anglophones) apparaît à l'esprit comme l'esclave parfait (= qui ne désobéit jamais).

La machine automatique est d'abord une horloge.
L'horloge qui quantifie et mécanise automatise la vie sociale.
L'horloge jour/nuit crée la routine journalière de se nourrir, de se laver, de dormir, etc.
Un ordinateur est aussi et d'abord une horloge.
C'est l'horloge du temps quantifié qui donne le pas (du bit qui commande passe ou passe pas) des mouvements à la machine.

Dans le monde de la musique, la machine qui est venue à remplacer l'exécutant (pas l'interprète) est arrivée avec les 1ers « séquenceurs numériques » : les « boites à rythmes » (sic). La numérisation électronique de la musique a débuté après la 2de guerre mondiale. La suite Illiac. Mais la numérisation de la musique a commencé avec les 1ères écritures des durées quantifiées (sous le texte) : sa mise en horlogisation (sic). Au VIIIe siècle. Le séquenceur reproduit exactement le modèle de la partition écrite de musique (le modèle développé à partir de l'écriture textuelle en Occident).

La machine automatique en musique est un séquenceur indépendant qui fonctionne indépendamment du musicien. Plus besoin de musicien : il suffit de déclencher la séquence en appuyant sur le bouton : PLAY. Pas besoin d'être musiciens pour faire ça. Et à la fin, quand on en a assez, on appuie sur le bouton : STOP. Les accès de contrôles de la machine automatique se réduisent (qu'en anglais, les Américains se sont emparés de la technologie allemande après/pendant la 2de guerre mondiale) à : PLAY STOP PAUSE REWIND NEXT PREVIOUS = (en français) LECTURE ARRÊT PAUSE EN ARRIÈRE EN AVANT MORCEAU SUIVANT MORCEAU PRÉCÉDANT. Aujourd'hui pour se faire conduire par une voiture automatique, pareil, on appuie sur PLAY (= joue), on ne conduit plus.

 

- Un séquenceur numérique peut-il être utilisé comme instrument de musique ?
- Mais alors qu'est-ce qu'un instrument de musique ?
- Un objet qui par l'action humaine sonne des différences.
- Cette définition élargit considérablement le champ des instruments de musique.
- « Tout objet qui par un musicien peut sonner une histoire est un instrument de musique ».
- C'est toi qui l'as dit quand tu as commencé à jouer de la lampe d'architecte !
- L' « Archisonic du Lamplayer » !
- Un instrument de musique est constitué de sa part amplifiante (le résonateur)
et de sa part modulante (tout ce qui modifie son son à l'intérieur de son identité sonique).
- Si l'instrument peut modifier son identité sonore (comme le pianomorphé) il devient autre chose ou un métainstrument.
- Qui sort du système instrumental pour renter dans la famille des orchestres.
- Un séquenceur peut devenir un instrument de musique si tu peux jouer avec son horloge, c'est-à-dire lui injecter différents tempi qui multiplient sa séquence à jouer et ça bien sûr en même temps. En jouant déjà qu'avec 4 faders (= pédale de doigt) de vitesses, le machin devient instrument de musique. Et puis ajoute une pédale de volume et la kyrielle d'effets pilotés par des pédales (d'expression), le machin devient instrument de musique.
- Oui, tout objet incluant les machines, peut devenir un instrument de musique : ça dépend de la volonté de l'être humain : d'être gouverné ou de se gouverner soi-même.

 

Mais par quoi les machines automatiques sont-elles gouvernées ?

Elles sont gouvernées par le programme (de routine = qui tourne en boucle, un programme comporte plusieurs routines en même temps). La programmation repose sur une théorie. La théorie informatique repose sur la logique booléenne et la théorie de l'information constituée d'entrées et de sorties : ouvertes : 1, ou fermée : 0. La combinatoire expansive pour décrire avec 2 symboles toute la complexité de ce que la morale donne à percevoir doit rallonger ses mots de 8 byte des années 80, on touche les 128 bytes (pas encore, encore à 64 byte) dans les 1ères décades du XXIe siècle. Les machines sont gouvernées par nos croyances qui forment des théories : qui donne le sens des itinéraires dans les matrices électriques des circuits électroniques. La routine humaine se repose sur la routine des machines.

La machine pour la musique est une partition de musique

Le résultat audio machinique de la musique digitalisée (= comptée avec les doigts) ne peut que continuer le désir quantificateur de la musique écrite né au VIIIe siècle, c'est-à-dire ne servir que de guide (comme partition = music score, ou mieux, telle une carte pour savoir quelle route prendre pour aller là-bas, où on veut, ça à calculer toutes les trajets possibles et impossibles) pour se surpasser à jouer des choses qu'on ne jouerait pas autrement. Une écriture de compositeur ça sert bien à ça : jouer des choses qu'on ne jouerait pas autrement.

 

URGENCE !
il y a 2000 ans
nous avons commencé à être pressé

 

La capacité de la machine contre l'incapacité des musiciens humains
des humains non formatés/standardisés par l'idéologie dominante à croire la direction imposée unique

 

Que fait l'une, que fait l'autre ?

 

L'UNE RÉPÈTE TOUJOURS EXACTEMENT LA MÊME CHOSE, ET L'AUTRE JAMAIS.

[L'autre, l'humain, ne peut pas. Ne peut pas répéter à l'identique au 1/100e de seconde.
parce qu'il a trop de possibles de variantes en permanence et en continu]
C'est ce qui donne à la gestualité vivante, par sa variance, sa fluidité.
Le geste devient comique quand il est restreint (par la mécanique).
Le même humain est toujours différent.

Toute machine est limitée par les intervalles de temps restreints ***.
Les machines disposent d'un nombre limité d'intervalles de temps, ça, pour réaliser l'exactitude de n'importe quel travail répété toujours exactement pareil.
L'exemple de l'horloge est parlant : elle n'a que l'intervalle d'une seconde pour changer d'heure (après 3600 coups d'à-coups).
Les machines agissent discrètes c'est-à-dire de discontinuités dans le mouvement (aussi fines soient les tranches, le principe mécanique numérique est la discontinuité qu'amène la quantification). La saccade des machines est due à cette quantification du mouvement (il n'y a pas de continuité continue, mais des sauts par palier).
Contrairement aux êtres humains qui disposent de l'illimitation des intervalles de temps :
l'infini continu qui se trouve toujours entre les intervalles des intervalles.
(L'infini se trouve aussi entre, qu'au-delà). Les machines séquençantes numériques ne possèdent pas cette infinité numérique.
C'est cette disposition du temps vivant qui donne à nos mouvements les différences dans leurs répétitions.
Sans l'infinité des intervalles des intervalles des intervalles, etc., nos gestes seraient saccadés.

 

Les sauts quantiques des cliques.

Bien que l'écriture rythmique ordinaire ne se restreigne qu'à des rapports simples binaires doublés (= x2, comme les octaves) : triple-croche, double-croche, croche, noire, blanche, ronde, etc., au + ternaire avec l'ajout d'un point, ou d'une division en triolet de la valeur pulsante, il existe à l'usage, pas + d'une 20aine de valeurs de durées pour bouger, alors que les machines séquenceuses atteignent une division de la pulsation en 960 valeurs de durées distinctes (dans le protocole MIDI, mais au-delà avec d'autres protocoles).

Les êtres humains ont la capacité de dévier en permanence et en continu les rythmes inscrits à jouer.
La faculté de « se tromper » est en réalité la faculté « de différencier » une similitude.

Ce que le professeur de musique nomme « une erreur d'interprétation » (sic)
Est en réalité : une capacité d'interprétation,
Celle de pouvoir et savoir différencier les similitudes.
Les machines,
Elles ne peuvent pas « différencier les similitudes »,
Car la raison de leur existence est l'exactitude de leur répétition, ce, sans aucune variation tolérable.
Si une machine varie l'exactitude de la similitude,
C'est qu'elle est en panne.
La fonction de la machine (ou des esclaves) est d'exécuter (les ordres).
La désobéissance ne fait pas partie du programme mécanique informatique de la machine.
La désobéissance de la machine se réalise dans le dysfonctionnement et la panne.

 

Les machines numériques (électronique au langage binaire aux mots rallongés
(aujourd'hui couramment, les ordinateurs personnels traitent les données à 64 byte = 64 oui ou non pour un mot, exemple : « 1011101101000110110110101101100011010101101110010100100101100101 » pour qu'importe quoi)
dans leur fondement, dans leur raison de leur fonction, suivent le principe des machines mécaniques. La raison même de l'existence d'une machine est d'exécuter toutes les tâches répétitives, et avec une exactitude sans faille = qui n'inclut jamais dans sa tâche une variation, une différence. Le core coeur (la pompe) conducteur des machines est son horloge (alimenté par l'électricité : une pile périssable).

Le désir de machine bionique est un contre-sens,
car pour être et agir bionique, il faut pouvoir imprévoir.
L'inattendu est la raison de la bionique,
le vivant est la raison de la réalité,
qui ne peut pas être celle de la mécanique
qui dans ce cas deviendrait ingouvernable.
Une machine ingouvernable n'est plus une machine,
mais autre chose.
Une machine sert, comme un esclave, à être commandée pour obéir.

La machine est une ouvrière (= robotnik = robot) qui ne désobéit jamais, sauf quand elle « tombe en panne », sauf quand elle « ne marche plus », sauf quand elle « ne fonctionne plus » ... « comme il faut » (sic).

LA MACHINE EXISTE POUR RÉPÉTER TOUJOURS LA MÊME CHOSE.
UN ÊTRE HUMAIN EXISTE À DIFFÉRENCIER LES MÊMES CHOSES.

Différencier sert à éviter l'ennui d'une vie qui se terminerait rapidement dans la mort.
Par désintérêt de la vie. Entre terreur et désintérêt réside l'équilibre de la raison de vivre.

Les machines sont génératrices d'états stationnaires perpétuels. Pour être oubliées.
Des génératrices alimentaires qu'on veut sans fin, pour vivre sans faim
(est la révélation de la peur de vivre et de mourir).

...

 

 

LÀ, IL DEVENAIT CLAIR QUE LE COMPOSITEUR DEVAIT INVENTER OU FAVORISER LA MANIÈRE HUMAINE DE JOUER LA MUSIQUE

ET CETTE MANIÈRE QUELLE EST-ELLE ?

JOUER À SE TROMPER

JOUER À CÔTÉ

JOUER DÉCALÉ

JOUER DÉPHASÉ

JOUER DÉSYNCHRONISÉ

EN CONSTANCE POUR ÊTRE INIMITABLE

MAIS POUVOIR SE SUPERPOSER À D'AUTRES DIFFÉRENCES.

L'ERREUR COMPLEXIFIE LA FACILITÉ

L'ERREUR AJOUTE DES DONNÉES SUPPLÉMENTAIRES QUE L'ORDRE DE LA SÉQUENCE MÉCANIQUE IGNORE

TOUTE PARTITION DE MUSIQUE IGNORE LES DÉTAILS DE SON INTERPRÉTATION

MÊME SI CERTAINS COMPOSITEURS DU XXE SIÈCLE ÉTAIENT DES TYRANS

CAR ILS N'AVAIENT PAS DE SÉQUENCEUR POUR VÉRIFIER LEURS INTENTIONS HORLOGÈRES

 

Cette mécanique quantique (pas l'autre, impalpable hors temps d'ici qui porte mal son nom) de l'ordre
Qui ignore l'infini entre les intervalles de temps de fréquences
Qui envahit le monde à partir des années 80 du XXe siècle
Ne devait pas s'emparer de la musique, voler la musique aux êtres humains
C'était les batteurs qui à l'époque craignaient de perdre leur boulot !

Le refus d'écrire des partitions de musique quantifiée, à durée déterminée
pour être appropriée à devenir des objets de chantage du péage automatique
Est la nécessité de l'équilibre logique pour ne pas se perdre dans l'insensé de l'un enfermement un, uniformisé.

Il fallait découvrir les issues dissimulées pour sortir de ce piège
que nous êtres humains nous nous imposons nous-mêmes.
La liberté, la difficulté, pour sûr, est la 1ère issue pour déclencher l'échappée.

Les solutions antimachiniques sont apparues avec LES MATRICES
telles des tables de jeu de tous les possibles
dans lesquelles on se déplace pour JOUER
comme les cartes géographiques, déjà souvent mentionnées, pour choisir son itinéraire, de sa localisation à une autre.

 

LA MUSIQUE JEU ABSURDE QUI RÈGLE À DÉRÉGLER LES RÈGLES POUR PERDRE LA LOGIQUE QUANTIFIÉE
LA DISPOSITION CÉRÉBRALE DE SUPERPOSITIONS DE PLEIN DE MATRICES POUR GUIDER SA MUSIQUE

LUDUS MUSICAE TEMPORARIUM
MUSIQUE JEU D'UN CONSORT DE LAMPES À RESSORTS
À L'ISSU DU JEU IMPRÉDICTIBLE
MUSIQUE SANS HORAIRE NI DURÉE

LES EPHEMERODES CARDENT DES CHRÔNES
MUSIQUE PLURIMATRICIELLE TURBULENTE OÙ LES BOUCLES NE S'IMITENT JAMAIS À SE RÉPÉTER
MAIS SE DÉPLACENT EN PERMANENCE
MUSIQUE SANS HORAIRE NI DURÉE

IL M'EST IMPOSSIBLE DE DONNER UN TITRE À CE PHÉNOMÈNE...
MUSIQUE QUI VAGUE LES VIBRATOIRES DES CORDES
OU LE MUSICIEN N'IMPOSE PAS UN SIGNAL SONORE RÉPÉTÉ,
MAIS TEL UN SAGE HOMME QUI AIDE AUX NAISSANCES SIMULTANÉES DE VIBRATIONS UNIQUES
EST LE GÉNÉRATEUR D'UNE POLYPHONIE ORCHESTRALE AVEC 1 SEUL INSTRUMENT DE MUSIQUE
MUSIQUE SANS HORAIRE NI DURÉE

...

 

 

Notes
* Du latin médiéval « cratella » = vase à boire". Du latin classique « crater » = grand vase à 2 anses et à large ouverture. « Vase sacré, ayant servi à la Cène et ayant recueilli le sang des plaies du Christ ».
** La mécanique des fluides ou la mécanique quantique pour décrire l'inquantifiable paraissent douteuse dans leur appellation ou confirme une volonté de mécanisation du mouvement commencé entamé par les mathématiciens de la Renaissance (dès 1559 dit le dictionnaire de la langue française) qui réorientent leur ambition de calcul à vouloir quantifier les mouvements continus pour en extraire des lois (immuables) pour développer « la théorie de l'action des machines ». C'est à ce moment-là que le sens de la mécanique change de signification : « relatif aux lois qui régissent le mouvement des corps » (1680). La « science mécanique » domine toute les autres jusqu'à expliquer l'organique, le turbulent fluide et les espaces-temps avec les temporalités imbriquées quantiquées dans la mécanique. Même Descarte conçoit (par facilité ?) le corps humain et animal comme une machine, idéologie toujours en croyance au XXIe siècle. Un système est une matrice avec un nombre d'entrées-sorties limitées : le programme est limiteur d'entrées-sorties pour former une tâche (à être répétée exactement pareil).
*** l'échantillonnage du son à 16 (pour le CD) 24 et 32 byte (au studio d'enregistrement) avec une fréquence de 44,1kHz (en musique) 48kHz (au cinéma !?) et au-delà 88kHz, 96kHz et + ne change en rien la croyance théorique de base développée dans le monde numérique de l'audio. Pythagore est toujours là, développé par Fourier pour FFT (Fast Fourier Transform) qui confirme la suite cardinale 1 2 3 4 etc., avec ses intervalles, formant tous les sons audibles avec une composition de forme sinusoïdale harmonique où le son « fondamental » 1 est + important que les autres (ça a donné la synthèse additive) ; a une conséquence sur la musique enregistrée numériquement : l'excès de basses. La théorie des impulsions proposée par Iannis Xenakis, développée en théorie des ondelettes (wavelet), n'a été retenue que pour l'encodage des images (le fameux format jpg) (mais ça a donné la synthèse granulaire, la synthèse de spectres inharmoniques ou non-hamoniques avec la modulation de fréquence a été abandonnée par les constructeurs dans la dernière décade du XXe siècle par incompréhension des utilisateurs !). Dans tous les cas ces nombres, les nombres qui traitent les machines automatiques restent toujours limités, ce qui donnent à percevoir l'illusion et des images et du son enregistrés-re-produits. Important pour ne pas se leurrer.

 

- À quoi servent en vrai les machines aux humains ?
- À avoir des esclaves mécaniques.
- À se handicaper.
- À retirer nos capacités.
- À continuer à croire.
- À fortifier notre assurance enveloppée de certitude.
- À se croire maîtres du monde.
- À se croire maîtres de sa volonté.
- ...

 

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