Le rôle de l'hypocrisie
LE ROLE DE L'HYPOCRISIE
Notre société nous apprend et nous oblige l'hypocrisie. L'hypocrisie est l'outil dans notre société qui « permet d'arriver à ses fins » en trompant les autres. Finalités fabriquées par l'école. Mais une inconscience d'abus de l'hypocrisie développe la schizophrénie : une disjonction plus ou moins permanente et profonde entre ses actes et sa pensée. Chez le schizophrène social (nous tous), sa pensée sert à se rassurer de ses actes contradictoires : l'hypocrisie permet de survivre contre sa volonté en produisant entre autres de l'ignorance. L'hypocrisie est une emprise sur sa volonté, elle permet de détourner ses propres désirs de vie au profit d'une « nécessité collective » : un mensonge pour maintenir la population dans la servitude : « la nécessité collective de la servitude ». Mentir c'est feindre et faire croire. Les femmes, victimes de la soumission à la domination patriarcale depuis le début de notre civilisation, pour garder un espoir de liberté ainsi qu'une part d'elles-mêmes protégée de la domination, usent du mensonge et de l'hypocrisie pour sauvegarder la sensation illusoire de l'intégrité de soi. Elles ne sont pas les seules. Mentir, c'est faire croire quelque chose qui n'est pas soi. À fin de posséder le sentiment d'être protégé ; à ce que « son jardin secret » ne soit pas violé. Mais le résultat est opposé avec une surfragilisation de soi avec un soi qui risque de s'effondrer face à une difficulté jugée insurmontable. L'insurmontable insupportable provoque le fait de se réfugier dans son espace inconscient où le soi sera protégé (enfermé) dans la souffrance permanente : la folie. La folie est le résultat d'un abus de domination : qui ne laisse aucune liberté au sujet, de choisir sa destinée. Les personnes fragiles, sensibles, s'y réfugient par désespoir. Une société sans espoir de liberté où la domination et la servitude sont considérées comme naturelles, où notre propre vie ne nous appartient pas, est une société esclavagiste que tout être humain, même manipulé, refuse naturellement. On peut dire aujourd'hui que tout être humain a vendu sa conscience à la domination. Le monde du travail obligatoire est le monde qui oblige à la schizophrénie, pour garder une fausse image intègre de soi, grâce à l'hypocrisie. L'hypocrisie abusée crée la terreur d'être vraiment soi, de se révéler d'être un être humain conscient capturé, faisant partie d'un troupeau dressé à obéir et à perdre sa personnalité de décider de son propre destin. C'est pourquoi il y a sur le réseau Internet une manifestation si importante du désir de reconnaissance de soi. Notre société pour sauvegarder la servilité, détruit les personnalités et les individualités : aujourd'hui il est passé dans le langage courant de confondre ; individualisme pour égoïsme. Mais notre société détruit en même temps sa diversité, elle détruit les vocations individuelles pour servir la domination uniforme.
L'hypocrisie est un outil très efficace pour empêcher l'accès à la connaissance. Et la connaissance est interdite depuis l'éducation scolaire : les professeurs transmettent les mensonges de notre société et inculquent aux enfants l'obéissance dans la discipline. À la sortie de l'école, l'adolescent est devenu un esclave. Les rebelles à l'école sont en minorité : pas plus de 1 ou 2 par classe de 30. Les autres rentrent dans le mensonge pour être « bien notés » et se faire « bien voir ». L'école forme à la délation et favorise le favoritisme qui suscite la jalousie compétitive : le rôle du fayot bien noté (valorisé) qui cafte (dénonciation). La reconnaissance scolaire (du modèle social) passe par le principe de la « notation du devoir » : une évaluation quantitative de l'obéissance. Dans le monde du travail, l'argent remplace la note. L'argent est la récompense pour son obéissance qui autorise l'accès aux cadeaux de la consommation. Plus on reçoit d'argent, plus on est obéissant (pour ne pas le perdre), mais l'argent se paye par du travail obligatoire : c'est la fonction de l'endettement. L'école forme au modèle social de l'obéissance et à la peur de désobéir. Jamais l'école n’ouvre à la connaissance. L'école occupe à marquer les règles sociales dominantes dans l'enfant. École et connaissance sont antinomiques dans notre organisation scolaire. Jean Jaures n'a pas fondé l'école publique pour la connaissance, mais pour former à l'obéissance et à la discipline les futurs citoyens-soldats prêts pour la guerre. 10 puis 12 ans d'école suivie de 2 ans de formation militaire qui a donné 14-18, la Première Guerre mondiale : des millions de morts. Aujourd'hui, l'idée du citoyen-soldat de Jean Jaures a été abandonnée : les esclaves sont plus profitables au travail qu'au massacre, pour cause de rentabilité. L'école est une institution de dressage social des enfants à obéir aux règles de la servitude. L'hypocrisie sert à masquer sa propre vérité, celle de sa lâcheté, de refuser de comprendre qu'on vit dans un état d'esclaves et de continuer a subir.
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Mathius Shadow-Sky
Août 2010
L'hypocrisie se manifeste dans « notre personnage social » = une attitude entendue et attendue de la communauté, mais qui n'est pas soi. Soi redevient soi dans le contexte intime de la famille et des amis proches. Cette double personnalité obligatoire se nomme dans le milieu médical : schizophrénie. La bipolarité entre « nécessité sociale » et « être soi » cause une aliénation (être pour un autre) dans son existence de soi pour les autres. Elle génère des hypocrisies (poussée parfois à l'extrême) quand il s'agit de carrière sociale. Dans une carrière sociale, le « personnage social » devient plus important que la compétence à la tâche. Le désir inassouvi de reconnaissance de l'autre par des acrobaties mensongères pousse le délire jusque dans des frustrations parfois très violentes. La violence de l'ambition en société est proportionnelle à l'extinction de son soi privé. Certains finissent en psychiatrie. L'hypocrisie est un piège pour celui qui la manipule et dans lequel un jour ou l'autre il sera prisonnier, c'est là le point de brisure où « le personnage social » décroche pour se réfugier dans une autre réalité : la folie. L'extrême opposé, celui qui s'isole du monde par une attitude volontairement décalée.
Octobre 2010
Journal vigilant d'exemples médiocratiques