Le désastre de la politique culturelle (en France) :
Introduction
La série de lettres publiées ici est un rapport d'étude « sur le terrain », un témoignage face à l'incompétence volontaire des pouvoirs publics à Toulouse et ailleurs à financer le travail des artistes indépendants qui rejoint une politique culturelle nationale dont l'État a commencé à monopoliser les moyens en 1959 (le ministère de la Culture est une dérive du ministère de l'Information : Malraux est passé de l'Information à la Culture avec à son service les agents rapatriés des colonies) et les a définitivement renforcés et scellés en 1981. La culture sert à l'État pour se faire une image positive et nécessaire de sa politique : par sa propagande : d'où la nécessité d'un ministère camouflé de la Culture. Ces lettres débordent aussi sur la presse qui ne fait son travail de « critique d'art » qu'en fonction de celui qui la paye. La presse (qui n'est pas indépendante même si elle l'affirme) se rend coupable d'une politique culturelle publicitaire au service indirect de l'État et direct de l'industrie qui l'a domine. Dans cette manipulation culturelle, le principal intéressé : l'artiste n'est plus considéré pour son travail, mais pour son obéissance : s'il veut exprimer sa liberté par sa création, et il est ignoré et il doit la « payer », c'est-à-dire acheter le système : autrement dit être corrompu. Ce constat d'impuissance que nous vivons dans un espace de volonté politique totalitaire (le contrôle de la tendance dans la diffusion et dans la création) est issu de la difficulté d'orientation des politiciens à résoudre les problèmes de société et est masqué par le « bonheur insignifiant des consommateurs » serviles qui font maintenir la machine étatique quoi qu'il arrive par leur résignation (machine étatique qui oeuvre au rejet automatisé de la différence de l'autre).
01. ASSEZ DE MENSONGES !
02. MONTREZ VOTRE COURAGE !
03. Rien n'est possible à Toulouse pour les artistes de talent
04. 2013 TOULOUSE PERDU, AU NETTOYAGE !
05. CULTURE : ARME DE GUERRE
06. TOULOUSE A PEUR ou le refuge dans l'auto censure
07. ASSEZ D'ART PUBLICITAIRE !
08. ASSEZ d'Artistes Volés !
09. suite à la précédente restée sans réponse
10. première conclusion toulousaine 1
11. QUI VOULEZ-VOUS TROMPER ? Monsieur le Maire de Toulouse
=> performance réactive : le politique n'a pas pu s'empêcher de contrôler les arts
12. Contestation de Solidarité & Acteurs Culturels Escrocs Nécessaires de la « politique culturelle » corrompue
13. AUX DIFFUSEURS DE LA CENSURE
14. Couperet final = libération ?
15. NON, PAS D'ABDICATION POSSIBLE
16. EST-CE SI DIFFICILE DE SE PARLER ?
17. REFUS DELIBERE DE COMMUNIQUER ?
.... Bibliographie sommaire. Témoignages. Conclusion
21. Y-a-t-il un dialogue possible entre personnes politiques et artistiques en France, pour réparer le désastre de la politique culturelle ?
22. Lettre de Mathius Shadow-Sky à l'artiste peintre Dorothée Sadowski (juillet 2010)
23. Henri Bergson : 2 mots sur l'art
ASSEZ DE MENSONGES ! Lettre d’un artiste toulousain au service culturel de la nouvelle mairie de Toulouse |
Chère Madame,
Permettez-moi d’abord de vous dire que je vais rendre cette lettre publique à travers la presse, afin que certains de mes collègues ne se fassent pas d’illusions concernant vos intentions de politique culturelle à Toulouse et au-delà. Je dois vous avouer que ma demande de subvention était un test afin de mettre à jour vos réelles intentions, car pendant vos assises de la culture, vos propos de soutenir les artistes oubliés de la politique culturelle de ce pays paraissait incroyable, même invraisemblable. L’espoir que vous avez communiqué lors de vos assises de la culture, a été anéanti par votre réponse du 24 juillet 2008 concernant ma demande de financement d’urgence pour mon opéra « l’Erotisme Extrême de l’Extase » en première mondiale les 22 et 23 octobre prochain au Ring. J’avais dans l’espoir que vous nous accorderiez quelques milles euros, dont la mairie dispose, afin pour nous de ne pas payer pour travailler (ce qui est aujourd’hui trop courant pour un artiste) et qui aurait financé au moins quelques cachets d’artistes pour les retenir… De quoi peuvent vivre ces artistes s’ils n’ont rien ? Le résultat est que sans financement, mon opéra ne se fera pas dans les dispositions prévues. Je produirai quand même une performance dénonçant votre système : votre censure ne peut me gagner.
J’observe que dans votre réponse, vous vous tenez et restez dans la procédure qui a anéanti les arts dans notre pays depuis presque une trentaine d’années. Procédure qui favorise non les artistes, mais les opportunistes de tous genres. C’est ainsi, depuis ce temps-là, qu’est toute politique culturelle : un désastre pour l’art. Il suffit de regarder aujourd’hui autour de soi pour voir le résultat d’une médiocratie généralisée. Un artiste n’est pas un fonctionnaire ni un financier et pourtant c’est ce que vous lui demandez : un « budget prévisionnel dépenses/recettes » qui perpétue la politique française de l’autruche : car tous les concernés (je pense aux directeurs des grandes institutions subventionnées) savent bien que ce n’est qu’une manière politique de se faire croire et non pas une pratique productive. L’argent public est toujours dépensé et jamais remboursé, et il n’y a jamais eu de comptabilité publique de ce que les politiques au pouvoir dépensent réellement. En France il n’y a pas d’esprit de production, mais une exploitation des privilèges. Le fait de vouloir confondre un acte artistique avec le rendement d’une entreprise a été et est la grave erreur ou le mensonge qu’ont commis les politiques et fonctionnaires qui sont à l’origine du désastre actuel : plus aucun vrai travail d’artiste n’est visible pour un public qui est devenu majoritairement inculte. Ceux qui le sont, visibles, sont les profiteurs du système que les politiques culturelles ont créé et soutenu et qui ne sont pas des artistes. Ce désastre a différentes causes de la même source : celle de la centralisation du financement des arts par l’argent politique (argent public détourné) celle du mensonge en utilisant l’art comme publicité électorale et dans la continuation, celle d’un bureau de censure marqué par le nonfinancement des démarches artistiques audacieuses, et dérangeantes pour les politiques (qui n’abondent pas dans leurs visions). Vous écrivez : « le coût total, le nombre d’acteurs sont disproportionnés avec le public susceptible d’être touché ». N’avez-vous pas honte d’une telle réponse ? Vous argumentez la disproportion entre l’importance du projet et le nombre de personnes du public touchées, au lieu de vous réjouir que cet opéra emploiera des artistes locaux sans travail dans une création originale. Au fond, c’est bien ce que je pensais : vous voulez toujours utiliser l’art à des fins de publicités électorales. Comment pouvez-vous juger un travail d’artiste par une appréciation statistique ? N’est-ce pas hors de propos dans le contexte de l’art ? Etaient-ils des millions aux performances d’Yves Klein dans les années 60 ? Mais, c’est là où réside votre mensonge, vous vous souciez plus des retombées électorales que du travail des artistes eux-mêmes. Vous savez fort bien que le Ring a une capacité limitée de public. Donnez-moi l’opéra du Capitole et j’y créerai mon opéra avec plus de public. D’autant plus que le « lieu » bénéficie de crédits illimités (information de source sûre) pour mettre en scène les opéras programmés de compositeurs qui ne sont plus vivants. Et cela n’est-ce pas une disproportion ? Ou d’autres disproportions qui ont été commises par les élus eux-mêmes et qui n’ont pas été empêchées d’être financées ? Comme des dépenses toulousaines insultantes destinées à des Parisiens privilégiés de la politique culturelle qui produisent des programmes obsolètes. Votre argument ne tient pas. Il s’écroule même face aux abus innommables du pouvoir de la politique culturelle de ce pays. Le pire, c’est que vous pensez, par votre refus, que les artistes ne doivent pas être payés pour leur travail où peu importe la proportion public/artistes : c’est une provocation au chômage non rémunéré.
Je comprends par votre lettre que jamais nous, les artistes vrais, ne recevrons de subvention de la nouvelle mairie de Toulouse ou de vos confrères du pouvoir politique (dont importe peu la couleur puisque l’action est la même), puisque nous ne faisons pas de l’art publicitaire destiné à flatter les politiques par l’achat d’électeurs. C’est à cela que sert l’argent de la culture : à acheter des électeurs. L’argent de la culture depuis presque 30 ans n’a jamais financé la création artistique d’artiste, mais a financé de l’évènementiel plus rentable en électeurs potentiels. Quel vrai artiste peut-il faire cela ? Aucun et regardez autour de vous, vous savez bien que ce ne sont pas des artistes, car ils ne seraient pas aussi obéissants face à la « carotte » subvention. Les artistes qui travaillent à créer leurs œuvres n’ont pas assez de temps pour remplir des dossiers et faire des démarches administratives qu’ils n’intègrent pas, à la place des fonctionnaires dont c’est supposé être le travail. Sachez que je ne me résignerai jamais à faire le sonneur public qui amasse les foules pour le compte d’un parti politique ou autre : mon travail musical est plutôt de rassembler les différences. C’est d’ailleurs pour cela que mon pays (la France) ne m’a jamais aidé à réaliser mes projets artistiques. Car le pouvoir sert toujours son parti et jamais ses citoyens seulement par du mensonge et du spectaculaire. Pouvez vous imaginez mon orchestre de 100 musiciens : le Trans-Cultural Syn-phônê Orchestra interprétant une musique interdite Place du Capitole à la place d’un chanteur de variété vieillissant pour le 14 juillet, et qui coûterait sans doute moins cher ? Je pense que non. Avez-vous au moins écouté l’une de mes 400 œuvres qui voyagent gratuitement sur Internet ? Je pense que non. Avez-vous pris le temps de connaître ma démarche artistique en navigant sur mon site web ? Je pense que non. Sinon dans votre réponse il y aurait eu au moins une ouverture de dialogue, par exemple : « nous sommes dans l’incapacité de comprendre un tel projet et nous aimerions vous rencontrer afin de concorder nos différentes visions sur la création artistique d’aujourd’hui afin de savoir si nous sommes en mesure de vous aider. » Mais non, rien de tout cela, vous me demandez seulement une conformation administrative à des dossiers types : un mensonge qui détruit l’art et les artistes les moins résistants depuis presque une trentaine d’années. Continuez dans ce mépris souriant si vous voulez être une des actrices de la destruction de l’art en France qui vous dépasse. Le grain de sable de la dune culturelle qui étouffe les artistes. Dans notre pays la culture du pouvoir est ultra centralisée, et pour qu'un artiste puisse montrer son art il ne peut que s'adresser au pouvoir central qui a monopolisé le financement public des arts : état, région, département, ville. Montrer son art pour un artiste autonome coûte trop cher et la rue est interdite par une forte présence policière : ceux-ci forment une barrière parfaite pour le travail de la censure. Mais l'artiste vrai ne s'achète pas, par contre il doit avoir les moyens de développer son art qui est essentiel pour maintenir les motivations des citoyens dans la cité, sinon c’est l’agonie de celle-ci. Les artistes vrais sont les sentinelles aux marges de nos sociétés : des lieux d'observation : là où personne ne s'aventure, de peur de perdre le sens de vivre pour prévenir celles-ci d’un danger potentiel. L'artiste alerte notre société de toute dérive inhumaine et contre son extinction : par son oeuvre. L'artiste perturbe tout désir d'ordre totalitaire par le sacrifice de soi. L'artiste est le garant de la liberté humaine. L'artiste produit un « héritage humain » : reflet de notre humanité. Cet « héritage humain » donne des métiers (occupations dont on tire ses moyens d'existence) à des millions de personnes. Les artistes donnent du sens à l’existence humaine. Sans eux nos sociétés se décomposeraient dans un sans sens et dériveraient vers la mort de l'espèce humaine. Il est temps que dans ce pays s’entame une désapropriation des arts par le pouvoir des partis politiques. Que l’argent public des impôts soit rendu compte au citoyen donateur : surtout des abus du privilège. Que tout ministère ou bureau de la Culture qui est un ministère Caché de la Propagande soit fermé et remplacé par une Trésorerie des Arts sans parti qui octroie les moyens de redévelopper les arts dans ce pays à tous ses artistes vrais et : « on reconnaît un artiste vrai à ce qu’il ne fait jamais ce qu’on lui demande et qu’on ne comprend pas ce qu’il fait, mais touche autrement ». Les institutions depuis 30 ans ont dû confondre l'imagination avec l'image des nations. Nous sommes rentrés de plein pied dans des années d'obscurantisme. C'est ce qui se passe quand la médiocrité prend le pouvoir. Des personnes gentilles en privée mais impitoyables dans le travail pour maintenir le règne médiocratique.
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MONTREZ VOTRE COURAGE ! Chère Madame, Comme pour la première lettre, celle-ci la seconde, sera rendue publique à travers la presse, afin que mes collègues puissent suivre cette affaire qui les concerne tous. Vous avez pu constater, lors de vos assises de la culture du 8 septembre que ma lettre a eu un certain effet : plus grand monde ne donnait foi ni à vos propos et ni à vos intentions. Vous avez définitivement anéanti les espoirs de beaucoup d'artistes qui espéraient avec votre nouvelle équipe un partage équitable du budget pour les arts dans la cité de Toulouse. Il n'en est rien : nous avons pu constater tout le contraire : les plus grosses parts vont au Théâtre et à l'Orchestre du Capitol puis au TNT, au Théâtre Garonne et au Théâtre Sorano : les autres se partageront les miettes. À la place où vous êtes, vous avez l'occasion unique de changer les choses, c'est une opportunité qui se renouvellera ou pas, mais vous avez la chance de pouvoir changer le paysage culturel de notre cité. Un orchestre symphonique et un opéra classique sont les restes d'une culture bourgeoise du XIXe siècle. Une image de prestige aujourd'hui obsolète, un caprice de la classe riche de la cité pour se moquer de la pauvreté des autres. J'espère que les citoyens ont dépassé dans leurs mentalités la soumission aux « prestiges du roi pour festoyer sa gloire » (gloire maintenant inexistante) et qu’aujourd'hui les artistes dans la cité ne devraient pas être les serviteurs du roi ou d'une vieille bourgeoisie disparaissante comme l'a perpétué Mitterrand dans sa tromperie avec son ministère de la culture : ministère qui n'était pas un ministère pour les arts indépendants, mais un ministère pour la publicité de son pouvoir. Alors, prenez votre courage à deux mains, ne soyez pas frileuse, et faites revenir les artistes à Toulouse au lieu de les voir fuir sa misère culturelle. Il est facile de se justifier par ses occupations de bonne volonté et de vouloir s'innocenter face à une demande abondante, pressante et urgente, mais cela ne suffit pas et là n'est pas la bonne méthode pour marquer votre passage au pouvoir de la mairie de Toulouse. Vous avez écouté les demandes des artistes et des associations, vous constatez la médiocratie artistique à Toulouse et au-delà, alors surtout ne faites pas comme les autres : des fêtes avec de la poudre aux yeux, des flonflons qui vous rassurent de savoir que comme ça vous gagnerez ou ne perdrez pas vos électeurs. Vous savez bien que c'est faux. C'est à votre courage et à votre audace que les électeurs vont mesurer vos capacités et pourront être fiers de l'unicité de leur ville : mais lors des dernières assises, je suis sûr que vous avez perdu des électeurs, la déception s’est vue dans leurs yeux. Et vous, vous paraissiez ne plus pouvoir contrôler vos intentions de dialogues avec les artistes et vous paraissiez, vous laisser emporter par l'habitude de ce qu'ont installé vos prédécesseurs : la facilité de la routine du privilège au détriment des réalités locales à résoudre. Il ne sert plus à rien de perpétuer ces assises, les revendications se répètent, vous connaissez maintenant le paysage artistique de Toulouse : pas brillant ni audacieux. Pourquoi avez-vous peur de vous engager dans une direction totalement différente de celle de vos prédécesseurs ? À cause de la pression des nantis ? Personne ne peut vous renverser si vous êtes soutenu par des personnes intelligentes. Il s'agit de bien s'entourer. Pourquoi avez-vous peur de construire une cohésion artistique qui serait remarquable et qu'aucun de vos prédécesseurs n'a osé faire : partager le budget centralisé de la culture pour tous les artistes de Toulouse. Courage, faites que les Toulousains soient fiers de leur cité. Il est tant de se débarrasser de l'idée d'un Toulouse 2013 orchestré par ces Parisiens orgueilleux qui coûtent trop cher à la ville, anguilles et poisons issus de la politique culturelle mitterrandienne. Ceux qui ont asphyxié les arts dans ce pays. Ceux qui se comportent comme des ambassadeurs des arts, arrogants, incompétents et menteurs et qui ne méritent que d'être destitués de leur pouvoir pour redonner la place qu'ils ont volée aux artistes de ce pays. Comment pouvez-vous imaginer organiser un Toulouse 2013 sans artiste ? Une capitale festive est-ce une capitale de la culture ? Je vous ai déjà dit que l'événementiel n'est pas de l'art : c'est une récupération mercantile des outils de l'art pour faire du sensationnel à ébahir les idiots. Considéreriez-vous les Toulousains pour des idiots ? Faites le vous-même à ce que Toulouse devienne capitale, essentielle pour les arts au lieu de vous conformer à des festivités technocratiques entendues qui ne concernent personne ici. Car après la fête, je peux vous affirmer l'endettement de la ville, et c'est les Toulousains qui payeront la dette ? Le désirent-ils vraiment ? Après ce caprice de fausse glorification pensez-vous sérieusement à une réélection ? Cordialement Mathius Shadow-Sky |
Rien n'est possible à Toulouse pour les artistes de talent Que se passe-t-il à Toulouse ? De toute part, il y a une « disposition » pour que mes opéras d'abord « l'Erotisme Extrême de l'Extase » puis « Les Rescapés (de l'hégémonie culturelle) » ne puissent pas se créer. Ni se réaliser. Pourquoi n'est-il pas possible de créer un opéra d'un compositeur vivant à Toulouse ? Tout comme il n'est pas possible de créer un grand orchestre contemporain multiculturel à Toulouse ? Qui y a-t-il dans la population de cette ville pour que les œuvres originales ne puissent pas éclore ? Dites-moi ce que les artistes toulousains font de leur ville ? Ils font fuir les artistes de talents. J'ai pu le constater à plusieurs reprises. Il faut dire que le niveau artistique à Toulouse est très bas. En 4 ans je n'ai constaté autour de moi, aucun effort pour atteindre un niveau respectable. Ça bricole à droite, à gauche ; ça anime ; ça « baloche », mais aucun projet artistique ambitieux n'est créé à Toulouse. Ambitieux au sens de la qualité du travail. Ils ne peuvent que rester à l'état de projet. Il n'y a pas, des Toulousains à Toulouse, de volonté de créer des projets artistiques ambitieux. Du « festif » suffit. Toulouse n'est pas concerné par les arts, sinon ça se saurait. Des animations festivalières suffisent. Pourquoi les artistes étrangers croient-ils, comme je l'ai cru, qu'à Toulouse ils pourront développer leurs arts et leurs recherches ? Je ne peux moi-même y répondre précisément. Peut-être à cause du vide artistique, la ville est attractive, elle fait croire au possible. Mais une fois confronté à la réalité de ses actants tout se fige. À Toulouse rien n'est possible en matière « d'innovation » artistique. Les nouvelles technologies se cantonnent à l'aérospatiale à Blagnac pas à Toulouse, et l'innovation artistique n'est pas que la technologie. Surtout dans les arts où nous essayons d'innover plutôt les états d'esprit obtus et figés. Surtout pas de vague. Tout doit être poli. Il ne faut pas déranger le ronronnement de l'habitude où la médiocrité s’est réfugiée. Elle est ici en force et elle a pris le pouvoir afin que rien d'extraordinaire ne déborde. Rien n'est possible à Toulouse pour les artistes de talent. J'ai pourtant essayé de proposer des projets ambitieux où chacun avait l'occasion de travailler pour s'améliorer. Mais tout ce que j'ai récolté, ce sont des impossibles pour que la création ne puisse pas se réaliser au niveau où je l'espérais. À mon retour à Toulouse en 2004, j'ai voulu créer le Trans-Cultural Syn-phônê Orchestra de Toulouse, un orchestre symphonique composé d'une centaine de musiciens de toutes les cultures présentent à Toulouse et interpréter des œuvres originales écrites pour lui. Avec tout le battage pendant 2 ans, il n'y a eu que 60 inscrits dont 30 amateurs et d'une configuration pas vraiment multiculturelle. Les pouvoirs publics de gauche comme de droite ont boycotté le projet : je n'en connais pas la raison profonde. En 2005, j'ai pris les 30 professionnels qui se sont inscrits au TCSO de Toulouse et j'ai créé 5 petits orchestres de chambre nommés les Shadow-Sky-Ensemble. Le Mandala m'a ouvert son club de jazz pour créer avec mes orchestres « Les Lézards Étranges des Univers Improbables » une saga musicale sur 5 différents concerts. Mais le manque de répétitions, d'engagement et de fonds n'a servi qu'à me désespérer du résultat : ce fut pour moi une rencontre avec la censure, pas celle des gouvernants, mais celle des gouvernés ! En 2007 je monte un collectif d'artistes « l'Extrême Sonique Sans Concession Réuni » pour que tout un chacun se sente plus impliqué et engagé dans les créations que je propose, surtout pour éviter les « visiteurs » et entamer un travail en profondeur. « La Musique Extrême de l'Extase » donnée le 12 décembre à MixArt Myrys en a satisfait plus d'un. J'ai donc grâce à ce succès monté la barre un peu plus haut, en proposant la création d'un opéra avec la même équipe et plus. Michel Mathieu soutient le projet comme il le peut jusqu'au bout. Mais ce projet a mis en évidence le désastre toulousain, c'est-à-dire les incompétences et les peurs de chacun face à l'ambition de cet opéra : le refus de travailler, de s'engager, de subventionner. Je dois vous signaler que « Les Rescapés (de l'hégémonie culturelle) » est ma quatrième tentative de créer un opéra à Toulouse. La première fut : « La Farsa Humana » en 2005, la seconde fut « Test-Aimant » en 2006, et la troisième fut « l'Erotisme Extrême de l'Extase » en 2008. Je ne pense pas que c'est un manque de chance, ou des exigences de ma part qui dépassent les limites du possible de chacun. Je pense plutôt qu'à Toulouse il n'existe pas l'état d'esprit de vouloir travailler pour créer et montrer des œuvres originales de qualité autres que festives. Des œuvres qui demandent à réfléchir (il doit faire trop chaud !). Des œuvres qui demandent des moyens d'abord humains qui restent absents à Toulouse. Déçu, Mathius Shadow-Sky Les 22 et 23 octobre au Théâtre du Ring « Les Rescapés (de l'hégémonie culturelle) » ne pourra plus être qu'une installation-performance multimédia et non un opéra. |
TOULOUSE PERDU, AU NETTOYAGE ! Chère Madame, Avez-vous vraiment cru que Toulouse serait élu capitale de la culture avec sa misère culturelle ? Personne n'y croyait sauf vous ! Même à publier des fausses statistiques pour vous faire croire à vous-même au mensonge ! Maintenant que tout ça est fini (plus d'un Toulousain est ravi), vous allez pouvoir vous atteler sérieusement au travail : constructif : je l'espère. Les considérations qui prospèrent sur le terrain ne vous sont pas très favorables : surtout par l'expression d'un manque de volonté pour prendre les bonnes décisions. Comme : maintenant il est indispensable de se débarrasser de ces Parisiens présomptueux, incompétents et profiteurs qui prennent une grosse part du budget de la ville de Toulouse et mis en place par l'ancienne mairie. Aussi se débarrasser de l'orchestre symphonique dans sa forme actuelle qui prend une trop grosse part du budget de la ville. Même chose pour le Théâtre du Capitol. Je vous avais parlé du partage équitable du budget de la culture de la ville de Toulouse, c'est le moment de montrer vos talents. Ces sommes restituées vont pouvoir par exemple profiter à des professeurs émérites des arts qui manquent cruellement à Toulouse : art plastique, théâtre, musique, etc., que vous allez inviter pour former la jeunesse toulousaine qui sera un premier pas pour pallier au désastre culturel de la ville. Ouvrir le conservatoire de musique de Toulouse aux musiques censurées, ouvrir les Beaux Arts à des artistes interdits, etc. Histoire de relever le niveau de l'enseignement artistique à Toulouse. Avec la suppression du confort de l'orchestre symphonique, il va pouvoir se créer différents orchestres qui auront une politique de commande aux compositeurs vivants (pas uniquement de « musique contemporaine » qui est devenue un genre musical mourant). Même chose pour le Théâtre du Capitol : arrêter les programmations niaises d'opéras du passé et susciter une politique de commande auprès de compositeurs vivants. Tablez sur la création. Contrairement à ce que l'on croit, il y a beaucoup de salles à Toulouse, mais qui ne sont pas exploitées. Rien que pendant ces assises, nous avons pu visiter un nombre de salles inconnues du public. Eh bien, ces salles, il faut les ouvrir. Expositions, spectacles, etc. en permanence. Je pense que vous avez beaucoup de décisions majeures à prendre pour rendre à cette ville ce qu'elle mérite : faire fuir les médiocrates en leur donnant la place qu'ils méritent : l'animation et faire revenir les artistes vrais (les intellectuels compris). Dans ce domaine, les facultés et universités devraient profiter du Projet d'Assainissement pour Développer les Arts (PADA : en France on aime les acronymes qui deviennent des sigles puis des mots-valises), aussi : nettoyer de fond en comble l'espace culturel et vital de la ville de Toulouse. Donner des postes à des personnages audacieux et inventifs qui ne se contentent pas de se « planquer » jusqu'à la retraite. Aussi, sortir les théâtres de Toulouse des réseaux entendus et politiquement corrects des compagnies subventionnées. Ouvrir les programmations à l'audace qui surprendra tout le monde : la vie culturelle de la ville prendra du piquant. Les journalistes pourront sans doute reprendre leur métier qu'ils ont aujourd'hui abandonné pour contenter des idiots qui semblent en majorité. La critique d'art est depuis longtemps inexistante. Nettoyage, nettoyage : enlever aux programmateurs et aux commissaires d'exposition le pouvoir arrogant qu'ils ont pris de refuser des artistes originaux et de talents pour mettre leur égo en avant. Supprimer en fait ces métiers intermédiaires entre les artistes et le public qui ont acté pour le désastre des arts en France en leur redonnant leur vraie place celle d'accueillir : ils accueillent, mais ne décident plus, c'est le public de toute façon qui choisi pas eux. Il ne sert à rien à ce qu'il y ait des commissions de choix esthétique du travail d'untel ou d'untel, car toute commission ne peut être au fait des recherches avant-gardes des artistes. Elles ont toujours « un train de retard ». Il n'y a que les artistes qui savent vraiment si leur travail est de qualité ou pas : il y en a qui sont honnêtes d'autres qui ne le sont pas : c'est ce qu'il faut détecter. Je vous avais déjà dit dans ma première lettre comment reconnaître un artiste vrai : « on reconnaît un artiste vrai à ce qu’il ne fait jamais ce qu’on lui demande et qu’on ne comprend pas ce qu’il fait, mais son travail touche autrement », il est en dehors des modes et des tendances et ne rentre pas dans le jeu des opportunités : ces artistes il faut aller les chercher, ils ne viendront jamais à vous. Assez de conseils, au travail ! Mathius Shadow-Sky, Toulouse, le 19 septembre 2008 |
CULTURE : ARME DE GUERRE nouvelle définition du mot culture Comment un mot peut-il changer de sens ou s'en attribuer un supplémentaire ? Les mots tout comme les êtres humains ont leurs histoires. Les humains forment et perçoivent des histoires par leur rencontre avec les problèmes propres à l'existence humaine et utilisent les mots pour communiquer leurs idées. Les sens des mots changent dans l'espace géographique et dans le temps historique et même s'indépendantisent des communautés qui l'ont signifié ou formé. Prenons par exemple le mot « culture ». Pendant un temps assez long, de l'Antiquité jusqu'à la moitié du XXe siècle, ce mot possédait principalement deux sens dans l'action de cultiver. • cultiver : vers 1200; du latin médiéval, cultivare, de cultus, participe passé de colere « cultiver » (il est intéressant de noter « l'intrusion » du mot colère pour cultiver). 1538, sens figuré : former par l'éducation, l'instruction. • culture : vers 1509; de l'ancien français « couture » XIIe (la même action pour un terrain différent : la terre ou le tissu) ; du latin Cultura. Action de cultiver la terre ; ensemble des opérations propres à tirer du sol les végétaux utiles à l'homme et aux animaux domestiques. voir : agriculture fin XIIIe; du latin Agricultura (propre au labourage). Vers 1550 s'ajoute le développement de certaines facultés de l'esprit par des exercices intellectuels appropriés. Par extension ça devient l'ensemble des connaissances acquises qui permettent de développer le sens critique, le goût, le jugement. Depuis la Rome Antique jusqu'au milieu du XXe siècle le mot culture signifie au sens propre : le travail de la terre et au sens figuré : le travail de l'esprit. Les latins utilisaient le mot culture pour désigner aussi l'ornementation (sources : Le Littré, Le Robert, le Dictionarium Latinogallicum de Robert Estienne (1522)).** Au XXe siècle les ethnologues et les anthropologues ont voulu définir les formes de vies des différentes communautés humaines vivant sur la planète. Il manquait un mot pour désigner les différentes formes d'activités humaines. Et c'est le mot « culture » qui fut pratiqué. Le troisième sens du mot culture peut se définir ainsi : ensemble des formes acquises de comportements, dans les sociétés humaines. Cette définition permet de synthétiser les différentes coutumes des différentes races d'êtres humains sur la planète. Mais me direz-vous, en quoi est-ce nécessaire de distinguer différentes « cultures » qui sont déjà désignées par la coutume (façon d'agir établie par l'usage) ? C'est sans doute un effet pervers du savoir : croire que son savoir s'étend alors qu'il change de sens. Peut-être : la coutume ne prend pas en compte « le développement des facultés de l'esprit » : le savoir. L'acte coutumier n'est pas réfléchit et ne se remet pas nécessairement en question sauf en cas de non-fonctionnement de celui-ci. Les travaux des chercheurs occidentaux ont permis de se rendre compte concrètement par leurs études sur le terrain qu'il est pratiquement impossible de se comprendre avec des « cultures » étrangères. Dans le contexte des colonisations laïques ou religieuses, c'était un handicap. Ce que le colonisateur comprend par « comprendre » : c'est imposer ses idées à l'autre pour qu'il obéisse à ses désirs. Que l'autre se transforme en similaire de lui que l'on désigne aussi par le mot « intégration » : « efface tes coutumes pour adopter les miennes ». Mais les différentes colonisations (invasions) n'ont jamais vraiment dépossédé les colonisés de leurs coutumes. Ces coutumes ont été intégrées aux nouvelles pour en constituer de nouvelles qui n'appartenaient à personne : un croisement, une greffe : une création. À la fin du XXe siècle, le constat d'échec des colonies a dévié les intérêts d'invasions planétaires des Occidentaux. Ils ont constaté que les armes de mort (même spectaculaires : voir les bombes atomiques) ne changent pas une population, au contraire : elles renforcent les convictions d'une intrusion néfaste et il y a résistance « culturelle ». Les exemples sont nombreux, je pense aux Balinais colonisés par les Hollandais armés qui se sont laissés mourir faces aux tirs, mais qui ont gardé leur identité coutumière (culturelle) : les Hollandais ont perdu, ils se sont retirés de Bali. Les Japonais sont toujours japonais même après Hiroshima et Nagasaki. Ces échecs successifs des Occidentaux vont montrer comment le mot « culture » va prendre un quatrième sens. Un sens cette fois très pervers et qui n'est pas compris par tous. Le nouveau sens du mot « culture » va prendre le sens de politique culturelle, le sens du mot est devenu l'arme de guerre des nations « ambitieuses » pour assouvir « en douceur » les identités des populations locales envahies ou des populations à « intégrer ». La culture occidentale a un tel désir frénétique d'assouvir les autres cultures, qu'on se demande si cette force n'est pas produite par la peur de perdre la sienne. Il existe un désir si fort que les populations étrangères soient débilisées et prêtent à leur obéir qu'on se demande, d'où vient cette frustration de vouloir tout anéantir ? Un ministère n'a jamais été nécessaire que pour des stratégies politico-économiques qui servent une minorité privilégiée au pouvoir et non un peuple dans la servitude. Le ministère de la Culture a pris la place du ministère de la Guerre, des Armées, ou de la Défense nationale. Et ses nouveaux soldats ne sont plus des militaires, mais des « artistes ». La France avec l'Angleterre puis l'Allemagne, furent à l'avant-garde de telles procédures : c'est au XIXe siècle que naissent les premières « missions culturelles » telles que : l'AFAA (Association Française d'Actions Artistiques) pour la France renommée aujourd'hui Cultures France, le British Institut pour l'Angleterre et le Goethe Institut pour l'Allemagne. Leur mission fut d'envahir les pays colonisés par leur culture à l'aide du travail de ses artistes nationaux. Mais le résultat n'est pas suffisamment convaincant : les Français en poste à l'étranger préfèrent organiser des fêtes divertissantes entre eux sans se mélanger à l'autochtone. La culture, définit par les chercheurs (forme acquise des comportements des peuples*) ne peut pas être en elle-même contrôlable ou décidable par une commission un bureau ou un ministère puisqu'elle est faite par tous : la culture est dans son contexte et elle est indépendante d'un pouvoir centralisé : elle est multiple et identitaire : chacune se distingue de l'autre : elle ne se subventionne pas : elle ne s'achète pas, elle ne peut pas se vendre. La volonté cachée de la politique culturelle est de coloniser les esprits, de transformer les cultures individualistes et ingouvernables (pas uniquement rebelles) pour normaliser leurs attitudes, et transformer au mieux ces individus étrangers en curiosités rentables : en fait, les déculturer : c'est la nouvelle forme contemporaine de la colonisation : déséduquer. Le problème c'est que nous en sommes tous victimes. Divers moyens sont ainsi engagés pour anéantir les identités et leurs cultures. Exemple, les politiques de dépendances financières ont été créé pour culpabiliser des populations « non intégrées » pas seulement étrangères paupérisées dans la non-servitude de la « communauté globale » : c'est-à-dire le devoir d'accepter tout travail sous-payé proposé, même s'il est indigne à la personne culpabilisée : un métier sans métier sans acquis et déculturé. Autre exemple, la dépersonnalisation des quartiers par la construction de bâtiments normalisés (sans vie) du type « centre-culturel »*** et autres pour animer le quartier alors que le quartier s'anime de lui-même puisqu'il vit de lui-même avec ses individus et ses familles qui font sa culture, mais demeurent ingouvernables. Autre exemple, le démantèlement des tribus ou villages trop indépendants (comme ceux d'Afrique, du Pacifique, d'Indonésie ou de Nouvelle-Guinée, etc.) en intégrant leur production locale dans le marché mondial pour les ruiner et les paupériser afin qu'elles ne puissent survivre qu'à travers la dépendance de ses colonisateurs et puissent par exemple servir surtout dans des animations touristiques rentables. Le tourisme devient une forme majeure de la colonisation culturelle occidentale où les populations locales ne deviennent que les fantômes de leur culture oubliée. Autre exemple, la déportation des habitants des quartiers à fortes personnalités culturelles : par le maintien d'une extrême vétusté des logements de ses habitants pour des habitations standardisées dispersées, mais « plus confortables ». Autre exemple, le surnettoyage des centres-villes « historiques » riches qui ne ressemblent plus qu'à des décors déshumanisés (sans vie locale) pour touriste-consommateur en mal de dépaysement et éduqués dans la peur d'être agressés. Nous devenons tous victimes (riches, pauvres, autochtones et étrangers) de la déculturation mondiale qui est très progressive et donc difficilement perceptible. Il parait que la France est la première destination touristique au monde : les Français deviendront-ils tous de gentils animateurs pour touristes ? La politique culturelle est une propagande idéologique : c'est la culture d'un pouvoir totalitaire. Une politique culturelle a la volonté de détruire les cultures locales à fortiori à fortes identités afin qu'elles « s'intègrent » dans la globalisation des comportements standardisés. La politique culturelle veut disposer des êtres en tant qu'esclaves afin de disposer de leur travail et de leur consommation : de leur vie : le caprice paranoïaque du pouvoir : l'invasion. La focalisation sur les quartiers des banlieues par les politiques françaises, prouve leurs désirs de supprimer l'individualisation identitaire (de nouvelles cultures nées du croisement de cultures) et indépendante de ces quartiers au départ censés servir à déraciner ses habitants (pour qu'ils obéissent et travaillent). Les politiques ont peur des banlieues-ghettos, territoires difficilement pénétrables, ils veulent les globaliser au plus vite avec l'appât de l'animation culturelle de la consommation. Les banlieues-ghettos en France se sont approprié la culture américaine du Hip-hop pour donner un sens à sa résistance contre ses agresseurs locaux : un mouvement qui mêle résistance et ultra consommation. S'ils ne résistent pas, ils se feront déculturer, leur identité est en ce moment mise en jeu. En quoi le politique se donne-t-il le droit de s'ingérer, de faire intrusion et décision dans des cultures qui ne sont pas les siennes ? Au lieu de rechercher le dialogue afin de se comprendre, le politique préfère imposer sa vision : la maladie du pouvoir : l'imposition. La création d'un ministère de la culture est une déclaration de guerre à sa propre population aux cultures diversifiées (la disparition des patois au profit d'une seule langue fut parmi les premières tentatives réussies de déculturisation par la désinformation à l'école) afin de continuer le processus de nationalisation en processus de globalisation, ce qui correspond au projet insensé de vouloir assujettir les habitants de la planète entière à une seule culture, laquelle ? « The American world of life ». Sommes-nous vraiment toulousains ? « Putain d'putain, c'est vachment bien car on est tous des Américains »****. Mathius Shadow-Sky, Toulouse le 21 septembre 2008 *Définition du Robert du mot culture (v. 1550) : ** le Cul et le Culte n'apparaissent pas, malgré la relation sonique. *** centre culturel (v. 1982) : Bâtiment sortant du contexte architectural et culturel (sens de 1550) d'un quartier afin de défocaliser ses habitants des problèmes qui les concernent en les faisant se divertir ou s'adonner à des occupations qui ne les concernent pas pour les cultiver (sens de 1981). **** Parole d'une chanson célèbre des années 80 du groupe belge TC Matic avec Arno dont les paroles originales étaient : « Putain d'putain, c'est vachment bien car on est tous des Européens » défocaliser : Détourner le centre d'intérêt, détourner l'attention, dévier la concentration. Abandonner la cible visée. Rendre la cible floue. synonyme : divertir. |
TOULOUSE A PEUR ou le refuge dans l'auto censure Toulouse a peur, ai-je pu constater ces premiers jours d'octobre 2008. Oui, la presse gratuite de Toulouse (celle qui vie de la vie, culturelle toulousaine) a censuré visiblement l'annonce de notre spectacle « les Rescapés de l'hégémonie culturelle ». L'une ne mentionne rien : qu'une création de Mathius Shadow-Sky : pas de titre, pas de contenu, pas de forme, rien. L'autre qui avait pourtant l'habitude de publier nos communiqués de presse à chaque concert et spectacle (avec parfois même une photo), ne mentionne rien qu'un petit entrefilet avec le nom du groupe « l'Extrême Sonique Sans Concession Réuni », le titre du spectacle « les Rescapés de l'hégémonie culturelle » et la une mise en scène de Maylis Bouffartigue et que ça se passe au Ring les 22 et 23 octobre : c'est tout. Personne ne sait que c'est une ourdission d'opéra et un travail cyclopéen sans moyen de renouveler le genre, personne. Mais me répondrez-vous : « ils ne peuvent pas tout publier ! » : « vous avez raison, il y a trop « d'évènements culturels » à Toulouse qui conviennent » pour s'encombrer d'un « méchant » Mathius Shadow-Sky qui veut donner une vilaine image de notre belle ville rose. Je constate que mes alarmes successives ont bien été entendues (mes précédentes lettres sont lisibles sur Internet à Indymédia et à centrebombe), c'est déjà une bonne chose, mais qu'elles ont été mal interprétées. La Peur. Pour que. Toulouse se protège de la mise en évidence d'une politique culturelle désastreuse (qui reste nationale) où tout le monde est impliqué. Chacun à peur de s'avouer son erreur et préfère le mensonge ou « l'attitude de l'étang » c'est-à-dire : encaisser les coups, exprimer l'indifférence et attendre que ça passe, au lieu de réagir positivement de telle façon à guérir Toulouse du médiocratisme artistique bien installé. Certains en effet risquent leur place, par la mise en évidence de l'inutilité de leur travail pour la collectivité (mais tout est réparable). « Mathius Shadow-Sky est « grillé » à Toulouse », me rapporte-t-on. Mais ce n'est pas moi qui aura honte de mes révélations que tout un chacun, artiste pense tout bas depuis si longtemps. Toulouse, aujourd'hui me retire le droit de travailler. Je n'écris que le malaise de la création artistique qui dure depuis trop longtemps et qui petit à petit plonge notre communauté dans le renoncement et l'indifférence. L'installation du Meilleur des Mondes par le renoncement. Plusieurs générations d'artistes en France ont été sacrifié « grâce » à cette politique culturelle du « tout le monde il est gentil pour le « Meilleur des Mondes » » où il faut rester sage et ne révéler aucune maladie. Surtout, il ne faut pas faire peur aux touristes qui financent ce « beau pays »*. Personne ne peut citer aujourd'hui un artiste français reconnu : pour son travail (je dis bien pour son travail) : entre 30 et 50 ans : ni un compositeur, ni un peintre, ni un performer, ni un auteur, ni un photographe, ni un architecte, ni personne d'autre : autre que des interprètes de médias qui se font passer pour des artistes. Chaque pays défend + ou – ses artistes pour l'image de sa nation**, même les Américains : la France non, elle se divertit dans de « l'art » d'anonymes qui ne dérangent pas son image de « prestige »***. Je ne suis qu'à moitié étonné de l'attitude toulousaine de peur du : « quand même tu ne vas pas faire ça », mais si : il le faut : les artistes français de talent en ont assez d'être caché par la misère de leur pays et d'endurer les nouvelles générations de faux artistes qui se sont accommodés à la demande nationale. Les nouvelles générations ne savent plus ce qu'est le métier d'artiste. Qui n'est certainement pas de montrer publiquement son activité quelconque et représentative d'une réflexion nulle et d'un savoir-faire nul, non ce n'est pas ça. La situation est grave je l'ai déjà dit même si nos politiques semblent heureux dans cette situation. Ce n'est pas le cas des artistes qui souffrent de ne pouvoir travailler dans leur communauté. Le rejet et les camps ne sont pas la solution : il n'y a pas de quoi avoir peur, il faut faire face au problème et le régler ensemble simplement avant qu'il ne devienne incurable. Toulouse ne perdra pas sa belle image de ville rose et ne sera qu'enrichit du courage d'avoir la volonté de régler le problème de la médiocratisation de l'art dans sa cité. Mathius Shadow-Sky, le 4 octobre 2008 * les révoltes incendiaires de l'année dernière ont failli coûter cher, les étrangers naïfs pensaient en regardant la presse de leur pays que la France était à feu et à sang. Tout le monde maintenant le sait ou devrait le savoir : spectaculariser, raconter des histoires ou exagérer les faits, enrichit la presse. ** sans artistes, c'est difficilement possible, mais le politique choisira les artistes nécessaires en fonction de son idéologie pour le servir. La comparaison esthétique des divers régimes politiques montre la surpuissance de celle-ci sur les arts. Alors que les arts devraient rester indépendants des idéologies autres que la sienne. *** terme dont j'explique le sens français dans un précédent article « la France censure ses Artistes ou le jeu de l'entonnoir renversé » publié en juin 2007 et lisible à centrebombe.org |
ASSEZ D'ART PUBLICITAIRE ! Et de 2 ! À Intramuros et Let's Motiv : À Intramuros : À Carole et l'équipe de Let's Motiv : A Intramuros et Let's Motiv : Voici pour rappel Carole, ma réponse à vos insultes précédemment envoyée : Chère Carole, À tous : Mathius Shadow-Sky, Toulouse le 8 novembre 2008
« Alors que la presse avait été l'une des grandes victimes de la censure royale, nombre d'intellectuels et d'artistes voient aujourd'hui dans « le silence des médias » une censure d'autant plus redoutable que, contrairement aux mises à l'Index ou aux interdictions royales, elle ne s'accompagne d'aucune publicité pour les œuvres ou les idées qu'elle exclut. » Julien DUVAL (chargé de recherche au CNRS) |
ASSEZ d'Artistes Volés ! Objet : Demande de dédommagement pour l'annulation sans raison du concert de Myster Shadow-Sky le 21 novembre à la MJC Roguet à Toulouse par son directeur Philippe Lévêque. Destinataires :
Mesdames, Messieurs, Nous nous adressons à vous qui subventionnez la MJC Roguet afin que l'abus de pouvoir et d'exploitation des artistes par son directeur Monsieur Philippe Lévêque soient résolus dans la dignité. Voici les faits : sans aucun motif grave ni sérieux, Monsieur Philippe Lévêque (directeur de la MJC Roguet) le jour même du concert du 21 novembre 2008 aux environs de 12 heures se permit pendant l'installation d'annuler notre concert-spectacle « Un Voyage au Bout du Possible de L'Homme » sans raison valable ou grave qui aurait pu déranger ou mettre en péril l'environnement ou quelque personne que ce soit : aucun cas de force majeure. Cet abus de pouvoir d'annuler un spectacle sur un coup de tête montre une faute professionnelle grave du directeur de la MJC Roguet dont les victimes ne sont que les artistes sollicités. Nous ne désirons pas entrer dans le détail du différend, la mauvaise réputation de Monsieur Philippe Lévêque quant au traitement des artistes invités demeure sur Toulouse connu. Nous pourrions faire citer un grand nombre de ces artistes. Notez que nous rendons cette lettre publique, car le cas est trop grave pour qu'il reste interne. Le non-paiement des artistes pour leur travail est un scandale à l'échelle nationale. D'autant plus que le travail des artistes est créateur d'emploi. Une grève générale de tous les artistes (pas que des intermittents) mettrait un nombre gigantesque de personnes au chômage y compris dans l'administration et il serait malvenu de ne programmer que des artistes étrangers qui prouveraient la faillite de l'art en France : non pas des artistes, mais de la politique culturelle publique entreprise depuis tant d'années. Ce préjudice est l'occasion de connaître le prix du travail d'un artiste qui dans la majorité des cas est volé. Ce qui l'en coûte et ce qui n'est pas payé. Nous demandons le dédommagement des artistes pour le travail fourni de la création de « Un Voyage au Bout du Possible de L'Homme ». Nous avons pu constater dans ce lieu subventionné et conventionné l'absence de toute responsabilité concernant les rémunérations, les charges sociales, les taxes, les assurances, les droits d'auteurs, la publicité, la restauration, etc. des artistes, mais par contre une ponction de 30% est pratiquée sur la recette de la billetterie : seule ressource financière destinée à payer tous les frais cités supra des artistes. De plus, M. Philippe Lévêque oblige (voir contrat) l'artiste à payer une caution de 1500 € avant de se produire ! Nous, victime de l'inexécution demandons une indemnité égale au montant des frais engagés du manque à gagner. Nous évaluons notre travail de création au tarif syndical minimum des intermittents à 80 € hors charges sociales (180,80 € charges sociales et congés spectacle inclus) et dont voici le détail pour la création de « un voyage au bout du possible de l'Homme » destiné à la MJC Roguet le 21 novembre 2008 :
04 881,60 €
00 425,52 €
Batteur-percussionniste : 01 988,80 €
Chanteuse : 01 988,80 € Manipulateur de l'ordinateur sonique et spatialisation du son dans l'espace : 01 988,80 € Créateur et régisseur lumière : 01 988,80 € Chanteuse : 01 988,80 € Chanteuse : 01 988,80 € Réalisateur et performeur sur instruments à cordes : 01 988,80 € 13 921,60 €
Batteur-percussionniste (à 50 km de Toulouse, lieu de répétition) + 1 trajet : 00 123 € TOTAL HT : 20 375,72 € Mais nous savons que dans votre politique de gestion de l'argent public, vous disposerez difficilement de la somme de 24 369,36 € pour nous payer nous artistes au minimum syndical imposé par l'Etat avec la licence d'entrepreneur de spectacle obligatoire. Le monopole de l'Etat puis des Conseils régionaux et départementaux et des municipalités pour le financement des arts, a pris le plein pouvoir pour financer ce qui lui semble approprié c'est-à-dire : la diffusion, uniquement. Vous ignorez volontairement le travail de recherche et de création en amont. C'est en ça que les artistes sont relégués dans des dispositifs miséreux malgré leurs sommes de travail titanesque. Il est temps que ce type de politique culturelle change pour mettre la qualité du travail des artistes français au niveau international. Dans tous les cas, la faute grave de l'actuel directeur de la MJC Roguet demande une sanction parce que vous ne pouvez en tant que subventionneur soutenir de tels agissements envers les artistes : une politique culturelle malheureusement assez répandu aujourd'hui. Nous demandons donc ce que vous n'êtes que capable de payer c'est-à-dire : les frais liés à la diffusion (ce qui correspond à peine à 6 % de la somme dû) : 7 cachets pour les 7 artistes de l'ensemble : 7 x 180,80 € = 1 265,60 € La somme de 1400,60 € est à verser par chèque à l'ordre de l'association Le Centre De La Bombe avant le 30 décembre 2008 par le directeur de la MJC Roguet. Nous vous demandons par la présente Monsieur Pierre Izard, Monsieur Pierre Cohen, Monsieur Martin Malvy, Madame Marie-Thérèse Gouze, Madame Nicole Belloubet, Madame Anne-Christine Micheu et Monsieur Dominique Paillarse d'être les ordonnateurs de ce versement pour le préjudice reçu des artistes de « un Voyage au Bout du Possible de l'Homme ». Nous espérons que ces abus envers les artistes ne se réitèreront plus et nous assurer que vous n'êtes pas les complices de cette politique culturelle d'abuser les artistes par le mépris de ceux-ci et le sous-paiement de leur travail. Avec tout ça notre création « un Voyage au Bout du Possible de l'Homme » n'est pas réalisée, nous lançons donc un appel : nous recherchons un lieu d'accueil afin de réaliser notre création « un Voyage au Bout du Possible de l'Homme » dans des conditions acceptables. Cordialement *[Pour toute vente de service, notre association est assujetti à la TVA] Mathius Shadow-Sky, Lettre publique à Toulouse, le 22 novembre et le 8 décembre 2008 |
Destinataires :
Nous sommes navrés de constater que vous n'avez pas pris au sérieux les propos de notre dernière lettre, datée du 22 novembre et du 8 décembre 2008, concernant les abus opérés par le directeur de la MJC Roguet : Mr Philippe Lévêque : un lieu culturel subventionné par vous tous. Nous vous demandions de raisonner Monsieur Philippe Lévêque quant à ses agissements abusifs. Par la non-résolution de l'acte à l'amiable que nous vous proposions : il s'agissait d'un dédommagement de 1400,60 € avant le 31 décembre, par votre inaction, ne maintenez-vous pas votre position de soutenir les pratiques abusives de la MJC Roguet envers les artistes ? Nous pensons sans doute que vous n'avez pas mesuré la portée d'un tel acte. Nous désirons révéler publiquement vos abus envers les artistes qui majoritairement ne sont pas payés pour leur travail : sachant que vous collectivités locales détenez le monopole des subventions de la culture. Nous entamons donc : le procès de la grande tromperie française envers ses artistes, car Monsieur Philippe Lévêque nous en fournit la preuve. Nous avons commencé par entamer une procédure contre Monsieur Philippe Lévêque auprès du Conseil des Prud'hommes pour les chefs de la demande suivante : dommage pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, dommage intérêt pour rupture abusive et non-paiement de la création par l'annulation de celle-ci, abus de pouvoir, contrat abusif (où toutes les charges incombes à l'artiste), et non-paiement des indemnités dues, cela en audience de référé sans conciliation pour le montant de 24369,36 €. L'audience aura lieu le vendredi 13 février 2009 à 9 heures en Section Référé (copie ci-jointe). Nous vous invitons à assister au jugement au 6, rue Deville. Nous nous sommes renseignés quant aux délits cités dans le Code pénal et nous sommes tombés sur l'article 225-13 qui stipule que pour abus des conditions de travail Monsieur Philippe Lévêque risque 75000 € d'amende et 2 ans d'emprisonnement. Les artistes sont des personnes socialement vulnérables, prêtent à tout sacrifice pour montrer leurs œuvres. Les acteurs culturels le savent et abusent de cette situation : « c'est ça ou rien » ne disent-ils pas comme Monsieur Philippe Lévêque ? Avec les conséquences suivantes : 1. non-paiement des artistes (ou sous le taux minimum), 2. désengagement total concernant le contrat d'embauche : par l'exigence de la MJC Roguet du paiement d'une caution de 1500 €, par l'exigence de la MJC Roguet du paiement d'une assurance d'environ 70 €, par le désengagement de la MJC Roguet sur la publicité du spectacle, par la ponction de la MJC Roguet de 30 % sur la recette destinée aux artistes, par l'offre d'aucun repas ni boisson aux artistes avant ou après le spectacle, etc. Que reste-t-il comme rémunération aux artistes ? Pour une troupe comme la notre de 7 artistes et une jauge moyenne de 60 personnes sur 120 au prix du billet moyen de 9,50 € (moins les 30 %) il reste aux artistes la somme de 570 € : cela ne paye pas 7 cachets au taux minimum exigé par la DRAC, l'URSSAF, etc. : qui devrait s'élever au minimum à : 160 € x 7 = 1120 € charges comprises, sans compter les défraiements. Mais même ces cachets sont en dehors de la réalité du travail de création fourni. La création est rarement payée au SMIC horaire. L'article 225-13 du Code pénal stipule le fait d'obtenir d'une personne, en abusant de sa vulnérabilité ou de sa situation de dépendance, la fourniture de services non rétribués ou en échange d'une rétribution manifestement sans rapport avec l'importance du travail accompli est puni de deux ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende. Nous avons travaillé 270 heures sans rétribution pour cette création à la MJC Roguet. Selon l'article 225-15 du Code pénal pour les infractions définies aux articles 225-13 et 225-14, elles sont punies de cinq ans d'emprisonnement et de 150 000 € d'amende lorsqu'elles sont commises à l'égard de plusieurs personnes. En plus de notre équipe, nous pouvons faire témoigner un grand nombre d'artistes abusés par le non-paiement de leur travail. Selon l'article 313-1 du Code pénal l'escroquerie est le fait (dans notre cas) par l'abus d'une qualité vraie de tromper une personne physique ou morale et à déterminer ainsi à son préjudice à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge. L'escroquerie est punie de 5 ans d'emprisonnement et de 400 000 € d'amende. Selon l'article 313-1/26, l'abus d'une qualité vraie constitue une manœuvre frauduleuse lorsque cette qualité est de nature à imprimer à des allégations mensongères l'apparence de la sincérité. Selon l'article 313-1/27, ne sont sur ce point concernés que les mensonges des membres des professions qui inspirent une confiance particulière au public, ici un directeur d'une maison de la culture. Monsieur Philippe Lévêque (dans notre cas) commet une escroquerie qu'il croit avoir évitée par un abus de qualité vraie. Nous considérons l'escroquerie consommée du fait que notre travail fut commandé (voir programme) et ne fut pas rémunéré et s'ajoute à l'abus de qualité vraie par l'annulation du spectacle pendant son installation sans raison et par l'abus de son pouvoir. L'article 313-1/50 du Code pénal cite l'intervention passive de tiers qui agissent (...) en usant leurs crédits propres sont assimilés à des complices. L'autorité des subventionneurs ne devrait pas permettre les fraudes à l'artiste connaissant le prix d'une création défini dans les dossiers de demandes de subventions. En tant qu'intervenants tiers identifiés (vos logos sont imprimés sur le programme de la MJC Roguet) en finançant la MJC Roguet, soutenez- vous les fraudes de Monsieur Philippe Lévêque, à savoir ne pas payer les artistes pour leur travail effectif et se décharger de toutes les obligations envers ces mêmes artistes ? Il n'est pas possible de votre part d'ignorer le montant d'une rétribution de travail d'un artiste dans votre domaine de politique culturelle. Même dans le cas d'une subvention insuffisante dont se plaint Monsieur Philippe Lévêque, il est difficile que vous ne demeuriez pas complice d'un manque à payer le travail des artistes d'autant plus que vous avez le monopole de ces financements culturels. Trop souvent aujourd'hui les artistes professionnels se retrouvent dans la situation d'être obligé de payer pour travailler : avance sur recette non remboursée, droits d'auteurs non payés, etc. Ces pratiques abusives permettent l'escroquerie : vous ne payez pas les artistes en subventionnant les organisations qui exploitent les artistes et il est difficile qu'un détournement reste dans l'ignorance. Le gage de subventions d'argent public devrait interdire tout essai de fraude possible de la structure subventionnée : un engagement d'obligations, mais malheureusement c'est là où naissent les escroqueries : vos subventions de la culture qui devraient financer l'art et donc le travail des artistes financent en majorité certains escrocs qui trompent les artistes et médiocratisent l'art. Dans le cas contraire, il ne règnerait pas une médiocratie des arts si envahissante. Nous avons remarqué à maintes reprises que Monsieur Philippe Lévêque change de propos dans les conditions qui le favorisent. Il maintiendra par la parole le contraire de ce qu'il fait. Le mensonge de Monsieur Philippe Lévêque peut-être prouvé par le témoignage des personnes de l'ARDT (à propos d'une location de machine à brouillard jamais réalisé par la MJC Roguet sous couvert d'un faux prétexte et demandé par l'artiste du spectacle annulé et non rétribué). L'article 313-1/184 du Code pénal avance que « la créance ne légitime pas l'escroquerie », mais l'escroquerie légitime la pratique de ne pas rémunérer le travail des artistes invités dans une salle de spectacle subventionnée par les collectivités locales. Sans subventions de tiers, il n'y a pas complicité d'escroquerie possible, ni acceptation de la politique culturelle de la Maison de la Culture incriminée : dans ce cas il y a complicité d'escroquerie de la part des subventionneurs c'est-à-dire des collectivités locales aux noms des personnes chargées de la culture. Abus de confiance, abus d'autorité, abus d'ignorance et de faiblesse, abus de position dominante et personnelle : les collectivités locales ont le monopole impartial du financement de la culture : des arts*. Au vu de ces innombrables charges qui pèsent sur Monsieur Philippe Lévêque et sur votre complicité passive, nous entamerons à la suite du jugement du Conseil des Prud'hommes une procédure judiciaire publique au Tribunal de Grande Instance de Toulouse. A moins qu'il y ai de votre part une reconnaissance publique d'une gestion partiale de l'argent public et un désir d'y remédier. Cordialement Mathius Shadow-Sky * Il n'y a aucune possibilité d'investissement de capitaux privées dans les arts, le privée s'il ne gagne rien ne finance pas. Et l'art n'est pas un bien de consommation pour qu'il y ai investissement par des entreprises : surtout pour l'art « expérimental ». Artiste est un métier comme un autre et il n'y a aucune raison que ce métier ne soit pas rémunéré comme les autres puisqu'il est créateur de richesses. |
Je n'ai pas encore reçu votre réponse, à savoir si ensemble nous ne perdons pas notre temps ? L'invitation du Maire pour ses voeux à la salle des Illustres de l'Hôtel de Ville de Toulouse le 16 janvier 2009 dernier, m'a éclairé. Pourquoi à Toulouse tout est impossible pour les artistes « d'avant-garde » ? Pourquoi les artistes « d'avant-garde » ont tellement de mal à travailler à Toulouse ? Eh bien voilà. Toulouse est une ville de vieux qui attendent sans agitation la mort dans leurs économies, des vieux pas très futés ni très cultivés, des vieux qui restent chez eux, des vieux qui se plaignent du moindre tapage de la jeunesse et qui ont le pouvoir de l'interdire : l'expression de la jeunesse. Des vieux (par nécessairement vieux) contre la jeunesse (pas nécessairement jeune). La révolte de la jeunesse se noie dans la masse des vieux. Mais la jeunesse à Toulouse n'est pas toulousaine, elle vient d'ailleurs, elle est là le temps de ses études, et repart chaque fois l'université fermée. Toulouse est la ville la plus silencieuse jamais rencontrée (j'habite en plein centre-ville : place des Carmes). Tout est fermé. L'esprit de Toulouse est vieux, même chez les jeunes en âge qui y sont enracinés. Ça doit bouger le moins possible, ça doit déranger (les vieux) le moins possible : idéologie, niveau sonore, allégresse, chut les vieux roupillent. La vie les dérange. Toulouse est un hospice où toute expression de vie neuve est bannie. Ma conclusion est : Artiste, jeune ne vient pas t'installer à Toulouse, tu risques d'y perdre ton âme. La question maintenant est : pourquoi suis-je venu moi artiste jeune mourir à Toulouse ? Dois-je lutter pour le rééquilibrage ? Ou dois-je m'extraire de cette mort toulousaine et aller vivre ailleurs ? Mathius Shadow-Sky, Le 17 janvier 2009 |
Lettre publique à Monsieur le Maire de Toulouse QUI VOULEZ-VOUS TROMPER ? 1. En proposant « la culture » comme de première importance à Toulouse : par votre geste appuyé de nommer votre première adjointe à la direction de la culture. Mais quelle culture ? Il ne semble pas que cela soit celle des productions artistiques. Quelle est Votre « culture » sans artistes ? 1. Pourquoi vouloir tromper les artistes par « votre » politique culturelle ? La nouvelle Mairie veut-elle faire des économies de budget : sur le travail des artistes ? rarement payé par l'argent public qui leur est destiné. Sachant que l'accès gratuit aux œuvres des artistes ne dépend que de cette politique : payer les artistes pour leur travail. Comment doivent-ils vivre autrement sans moyens ? Nous avons compris par vos publications de photos dans votre presse et affichage municipal que le mot culture pour vous est synonyme de : foule. La culture pour la récolte de la foule ? Il ne peut exister des individualités artistiques dans la foule, une foule d'autant plus qui acclame. Mais, on ne voit pas qui cette foule « de la culture » acclame ? Elle acclame celle ou celui qui regarde la photo. Est-ce vous qu'elle acclame ? Votre motivation est-elle muée par le besoin de reconnaissance qui ne vous a pas été octroyée ? Est-ce pour combler une frustration que vous manipulez le mensonge en semant l'espoir ? N'est-ce qu'une recherche de votre propre gloire ? Dans ce cas je pense que vous vous égarez en méprisant le travail des artistes. Les artistes par nature individualistes sont une population encore aujourd'hui aisée à manipuler et qui ne réclame pas comme les autres corporations à être payés pour le travail fourni. Mais aujourd'hui c'en est trop. Les abus de la politique « culturelle » française dépassent les limites du tolérable. Utiliser les artistes pour que les politiciens s'enrichissent personnellement : voilà la politique culturelle de ce pays. Nous avons constaté dans votre « Projet culturel » : en clôture de vos « Assises de la Culture » qu'entre autres les artistes seront employés comme des animateurs sociaux : là, vous vous trompez de corps de métiers. Vous ne pouvez « favoriser l’implication des artistes auprès des populations » puisqu'ils le sont déjà, mais vous avez besoin d'artistes vendus pour qu'ils diffusent l'image « merveilleuse » de votre politique. Pour qu'à travers votre « donner l'envie de culture » qui ne veut rien dire et cache le désir de destruction du corps de métiers d'artiste au profit d'un amateurisme obéissant générateur de médiocrités, vous ramassiez quelques électeurs supplémentaires. Ce type de propagande ne fonctionne plus, même plus pour l'accumulation d'électeurs dans votre camp. Dans vos « Assises de la Culture », vous n'avez écouté personne : vous pondez le programme que vous désiriez pondre : vous avez juste testé le possible de votre programme dans le contexte artistique quasi inexistant et sans résistance de Toulouse. Vous avez remarqué qu'il y avait 4 fortes têtes : Serge Pey, Michel Mathieu, Claude Sicre et moi-même. Et que vous en viendrez à bout : pour une ville comme Toulouse, 4 ce n'est rien, en plus : « ils sont tous gentils » ! Votre tromperie aux artistes (qui ne vient pas de vous) est déjà propagée comme une épidémie parmi les « acteurs culturels » (les non-artistes qui « travaillent » de l'art) qui abusent le travail des artistes sans le payer au prix institué par le Code du travail et les détournent de leur démarche. Depuis le règne de François Mitterrand, le ministère de la Culture a principalement financé cette nouvelle caste de travailleurs : « les acteurs culturels » pour servir « Sa Majesté » : pas pour soutenir le travail des artistes et le rendre public. L'État fait des économies sur les artistes dont il a monopolisé son financement et par là même médiocrisé sa valeur et préféré les nouvelles sociétés qui ont compris que les gouvernements chérissaient plus « l'événementiel » que l'art des artistes vivants qui ne servent pas sa politique du pouvoir. Je ne pense pas recevoir de réponse de votre part, cela dévoilerait ce que vous nous cachez. Je suis désolé de constater que vous comme vos prédécesseurs entretenez l'hypocrisie, le mensonge et l'exploitation d'une grande partie de vos concitoyens. Mathius Shadow-Sky, le 28 février 2009
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CONTESTATION SOLIDAIRE Destinataires : Qu'est-ce que j'apprends ! Que les collectivités locales et la DRAC se sont concertées pour supprimer le Théâtre de la Digue : le seul théâtre à Toulouse à proposer un véritable espace de travail pour les compagnies de théâtre afin de créer et d'approfondir leurs oeuvres. Un lieu de connaissance spécialisé dans le théâtre contemporain unique à Toulouse. Un lieu malheureusement isolé qui aurait dû faire des petits même plutôt des plus gros. Et vous Monsieur Paillarse directeur contestable de la DRAC Midi-Pyrénées, vous vous permettez de supprimez la totalité de sa subvention d'État pour 2009. Quelle raison avancez-vous pour ce détournement de fond ? Vous abusez de votre pouvoir à l'image de certains gouvernants acteurs de notre nation qu'ils dégradent dans la médiocratie. Ou masquez-vous des intérêts personnels comme beaucoup de vos confrères à détourner l'argent public destiné aux artistes ? Comme ceux-ci ne réagissent pas, alors on se sert allègrement dans la caisse et l'on prétend à des restrictions budgétaires. Mais il est temps que cela cesse : vous n'allez pas suspendre la subvention du Théâtre de la Digue avec vos partenaires du Conseil Régional tout aussi incompétents que vous à gérer les affaires culturelles de la région avec la nouvelle Mairie de Toulouse qui s'avère à travers Nicolle Belloubet de rejoindre le club. Nicolle Belloubet, vous proposez de vous débarrasser de Dominique Mercier fondateur du Théâtre dans son fonctionnement actuel dans une vague mission pour l'éloigner de la scène toulousaine. Madame Belloubet vous me décevez profondément : au lieu de vous faire des alliers avec ce type de personne, vous vous entourez de lèches-cul stupides et agressifs qui vous flattent pour que vous puissiez délier la bourse de l'argent public en leur faveur : pas de vrais artistes. Je suis désolé de constater que vous n'avez suivi aucun conseil que je vous fais parvenir depuis le mois d'août 2008 : je constate plutôt que vous allez précipiter Toulouse dans une médiocratie capitale : votre nom ne sera pas attaché à des actions très brillantes : vous êtes du mauvais côté. Pour vous tous financeurs publics des arts vous allez vous retrouver au tribunal pour escroquerie : vous n'allez pas supprimer les subventions du Théâtre de la Digue avec son directeur Dominique Mercier. |
Acteurs Culturels = Escrocs Nécessaires Nous apprenons (septembre 2009) que le directeur du Théâtre de la Digue, malgré sa passion pour le théâtre aime l'argent. Nous apprenons que le fondateur du fonctionnement du Théâtre de la Digue par l'offre de résidences à des compagnies théâtrales sur de longues durées (3 ans) et de la constitution d'une bibliothèque de prêt d'ouvrages sur le théâtre unique à Toulouse, bénéficiait d'un salaire au montant provocant pour une profession en crise économique et de valeur. Certains, jaloux avancent 7000 euros de salaire mensuel d'autres 5000 euros de salaire mensuel : sans doute 5000 euros net. Comment ce directeur de théâtre a-t-il pu quotidiennement annihiler ses scrupules face aux artistes sans-le-sou qui se débattent dans la pauvreté ? Quel est ce jeu hypocrite mélangé à un esprit gauchiste prorévolutionnaire anti-bourgeois qui sent Mai 68 ? Mais Mai 68 a été manipulé, la bourgeoisie a gagné la guerre idéologique et les soixante-huitards se sont rangés pour la plupart du côté des gagnants et du pouvoir (voyez Daniel Cohn-Bendit). Le double jeu de François Mitterrand (gauche devant, droite derrière) aidant comme modèle, ses vassaux ont répandu l'escroquerie : se servir outrageusement de l'argent public de la culture faussement destiné aux artistes. Les directeurs culturels se servent du mensonge de la politique culturelle pour s'enrichir personnellement. Ils ne sont pas seul. La tentation est trop grande avec toutes ces subventions à disposition. Nous avons aussi appris que les collectivités locales et la DRAC achetent les licenciement des directeurs indésirables : 120000 euros pour la Digue. Pour qu'un directeur de théâtre puisse coûter ce prix-là, il devait posséder des arguments incontournables à plier les pouvoirs publics à payer. Ce qui dans ce cas corrobore que les pouvoirs publics détournent aussi l'argent public destiné à la culture pour le jeu du pouvoir et, les seuls dindons de la farce, de cette politique culturelle : ce sont nous, les artistes. Nous remercions tous les directeurs de centres culturels d'alimenter l'escroquerie nécessaire au fonctionnement de la politique de la culture, les représentants de la corruption de la politique culturelle qui ont plongé les arts dans sa médiocratie actuelle. Les postes fonctionnaires de la culture, à cause de l'invasion d'escrocs dans le marchandage des arts, ont piétiné les idéaux des artistes alors que certains sont sensés défendre ces idéaux antimédiocratiques. Il est pire d'être trompé par un ami que par un ennemi. Ceux qui jouent un double jeu sont des personnes en danger : leurs ennemis sont dans les deux camps.
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Destinataires : Objet : Réaction à la censure de notre opéra « Les Rescapés de l'hégémonie culturelle » Toulouse, le 20 mai 2009 Mesdames, Messieurs les diffuseurs, L'artiste ne peut survivre sans le diffuseur et je suis profondément désolé d'entendre tout refus de dialogue ou d'essai de compréhension du travail de création que je mène depuis une trentaine d'années : avec vous diffuseur. Je suis profondément désolé de la censure que vous maintenez envers les artistes vivants de ce pays qui ne correspondent pas à votre « politique » de programmation. En tant que lieu de diffusion, vous devriez vous inquiéter de la création des artistes vivants : de leur vie de leurs œuvres. Au lieu de ça, vous vous cantonnez à et imposez une « conduite » de programmation soumise par vos financeurs : et quel est le niveau de culture de ces financeurs ? En quoi s'octroient-ils le droit de censure des artistes authentiques, par l'interdiction de la distribution de l'argent public destiné à la création ? Et vous qui vous soumettez à ce fascisme culturel, vous n'avez ni honte ni aucun scrupule d'être les complices d'assassiner l'art dans ce pays au profit d'un divertissement banalisé ? Le refus de compréhension est intolérable et est à l'image de l'inhumanité de ce système capitaliste imposé et que vous cultivez au lieu de le contrarier. Qu'est-ce qu'un lieu culturel ? Un lieu généralement de censure où l'art authentique ne passe pas. Un lieu qui laisse place au divertissement comme le dénonçait Étienne de la Boetie au XVIIIe siècle. Il ne me reste que quelques années à vivre, et après ma mort je ne produirais plus d'œuvre. Mes œuvres disparaitront avec moi-même et vous : personnages gentiment odieux, gentiment incultes et gentiment méprisants qui avez des responsabilités décisionnaires n'êtes que les bourreaux des arts vivants de ce pays. Vous n'avez même pas la décence ni le respect de répondre aux lettres qui vous sont envoyées. Recevez pour cela mon dégoût : vous : collabos à la médiocrisation de l'art dans ce pays. Dans l'espoir de me tromper, Sincèrement, « les Rescapés de la politique culturelle » opéra de Mathius Shadow-Sky. Cet opéra révèle ce que génèrent les manipulations mentales dans nos sociétés. Ignorés et réfugiés, les Rescapés de l'hégémonie culturelle tentent de sauver leur liberté et leur intégrité constamment menacées. La mise en évidence de la réalité du système d'asservissement imposé aux humains, noyés dans le divertissement : la diversion dans la consommation preuve de la trahison de son humanité, confrontent les Rescapés de l'hégémonie culturelle à une censure systématique. C'est ça la réalité qui est présentée. Mathius Shadow-Sky représente la nouvelle vague des compositeurs « post-contemporains » qui s'efforcent de faire sauter les verrous des clivages de la musique. « Les acteurs culturels reconnaissent le processus institutionnel de dégradation de la médiatisation des arts en France depuis que les gouvernements successifs se sont emparés du monopole du financement des arts. C'est pour cela qu'il est essentiel, pour les acteurs culturels, de soutenir des réalisations comme l'opéra du compositeur Mathius Shadow-Sky « les Rescapés de l'hégémonie culturelle ». Un opéra créé sans moyens les 22 et 23 octobre 2008 au Ring soutenu par Michel Mathieu. Selon les dires du compositeur cet opéra est né à cause d'une maladresse de la mairie de Toulouse concernant une demande de participation financière minime refusée (voir à http://centrebombe.org/mensonge.html). Nous vous proposons de réparer cette maladresse en soutenant le travail en profondeur de cet opéra hors-norme pour qu'il puisse être recréé dans une salle appropriée à l'opéra. Par cette action, les acteurs culturels s'engagent dans une lutte contre l'hégémonie culturelle et contre la médiocratie des arts et deviennent partenaires de projets artistiques devenus aujourd'hui courageux. » P.J.
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« J'apprends ce lundi 20 juillet à 19h par hasard : la confirmation (verbale avec témoin) par l'attachée culturelle de la ville de Toulouse Nicole Belloubet que la municipalité de monsieur Pierre Cohen ne soutiendra jamais le travail du compositeur Mathius Shadow-Sky. Motif : la Mairie ne trouve aucun contexte propice à Toulouse pour sa création musicale. Elle sait que je sais qu'elle ment. ET. Les salles subventionnées de Toulouse ont reçu le mot d'ordre de la Mairie de Toulouse de ne pas programmer les oeuvres de Mathius Shadow-Sky sous peine de retrait de subvention. Cette dernière information n'est affirmée par aucun des acteurs culturels de cette ville, mais est colportée sous la forme : « Mathius Shadow-Sky est grillé à Toulouse ». Mais il n'y a plus de bûcher à Toulouse place du Salin depuis le XVIIe siècle, et Lucilio Vanini (philosophe italien 1585 - 1619) semble être le dernier libre penseur exécuté à avoir la langue arrachée et son corps brûlé vif. Victime à 34 ans de la bêtise au pouvoir de Toulouse.
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NON, PAS D'ABDICATION POSSIBLE
Toulouse, le 24 août 2009 A monsieur le maire de Toulouse et à sa première adjointe attachée à la culture : Cette lettre pour vous prévenir que je reviens sur ma décision : je ne vais pas abandonner ma lutte dans mon argumentation publique avec vous comme je vous l'ai fait savoir à votre annonce : de censurer sans appel mon travail à Toulouse, le 20 juillet 2009 dernier. Lutte que vous avez déclenchée vous-même avec de fausses promesses : celles de faire croire aux artistes insoumis à la normalisation bêtifiante des arts Contemporains qu'ils seront soutenus, c'est-à-dire leur donner des moyens de réaliser leurs oeuvres en échange de leur travail. C'est vrai, il n'y a aucune raison pour que mes oeuvres musicales ne soient pas interprétées dans des conditions acceptables dans ma ville de résidence. Il n'y a aucune raison que je ne participe pas au rehaussement du niveau musical médiocre de cette ville. Votre gêne à chaque fois que nous nous rencontrons alimente ma persévérance, sans doute aussi parce que je ne me sens pas perdu, mon détachement me donne la force de résister au tsunami des bêtises culturelles. La situation est tellement absurde et incroyable pour un pays dit démocratique (nous savons qu'il n'en est rien) et en plus gouverné par des socialistes : censurer un artiste volontairement ! Des so-cia-listes qui censurent un artiste volontairement est une occasion que je ne peux pas laisser passer, même si ma musique est reconnue ailleurs qu'en France et m'offre la possibilité de l'entendre et de la jouer. Je réitère donc ma demande à ce que la mairie de Toulouse me prête sa salle municipale : La Halle aux Grains pour la réalisation de mon oeuvre (savante) qui ne s'attache pas aux courants de la musique contemporaine ou passéiste. Je ne rentrerais pas dans des discussions de commerce culturel qui ne me concerne pas. Je désire simplement la disponibilité de la Halle aux Grains pour former un orchestre transculturel de 100 musiciens pas uniquement classique pour un temps et offrir un ou plusieurs concerts gratuits dans ce même lieu. Une musique nommée « Nos traces de vie à titre provisoire » qui n'est pas une musique funèbre, mais une musique transculturelle symphonique dont je suis persuadé que personne ne va rien comprendre puisque tout le monde ne comprend plus rien à force de propagandes bêtifiantes. Mais qu'importe, vous savez que le public m'importe peu, car je n'ai aucun désir de servir d'instrument de propagande à une politique gentiment hégémonique et de bouc émissaire face à des gens terrifiés et agressifs. C'est uniquement le lieu que je désire un temps pour réaliser ma musique et de l'argent pour payer les musiciens. Payer 100 musiciens le temps de la création. C'est tout. Ce qui est rassurant, c'est de constater l'amplification progressive de cette affaire qui me donne l'occasion de montrer la médiocrité de l'art en France, les arts médiocres portés par des politiciens qui ont monopolisé son financement, des théoriciens critiques qui ont avili les artistes à leurs théories, des commissaires d'exposition devenue les metteurs en scène des Arts où ils expriment leur frustration de ne pouvoir être artiste dans leurs expositions à thème, des programmateurs qui obéissent aux politiques de censure des artistes insoumis à la politique culturelle normalisée. Tout un affreux système bien hypocrite dont j'espère être l'un des outils à le déverrouiller et à le faire sauter : je suis sûr que tout le monde se sentira mieux après et que les médiocres retourneront à leurs places là où ils n'auraient jamais du bouger et essayer de s'élever au lieu de rabaisser les autres à leur niveau. Je suis à l'étranger votre anti-ambassadeur. Je réitère donc ma demande de création à la Halle aux Grains, lieu dédié à la musique symphonique et commerciale. Il existe d'autres musiques qui sont ignorées volontairement par les médias, car non financées par le marché de la culture publicitaire et qui devraient avoir leur place à l'affiche dans ce sacro-saint lieu de la musique de Toulouse comme toutes les musiques. Je vous donne l'occasion de racheter votre erreur : celle de ne plus jouer une politique de droite de l'exclusion camouflée dont personne n'est dupe, aussi ne comptez pas sur moi de vous soutenir idéologiquement même involontairement. J'attends donc de votre part un rendez-vous de mise en oeuvre du Trans-Cultural Synphônê Orchestra de Toulouse afin que cette musique puisse voir le jour disons en 2012 par exemple, le temps de nous laisser le temps à sa réalisation dans des conditions détendues et optimales. Cordialement, |
EST-CE SI DIFFICILE
Toulouse, le 2 novembre 2009 Chère Première adjointe attachée à la culture de la mairie de Toulouse, Déjà plus de trois mois d'attente pour que nous puissions nous rencontrer ? Pour que cela se manifeste c'est qu'il existe deux raisons : soit vous préféreriez me savoir disparu, car je dérange les croyances admises de votre culture soit en tant qu'artiste je n'existe même pas dans votre mémoire : dans les deux cas c'est un manque de considération pour mon métier et ma personne : par peur ou par ignorance. Je sais que vous ne savez pas comment intégrer mon travail de création de compositeur dans la politique culturelle de la ville de Toulouse. Vous me l'avez affirmé le 20 juillet dernier. En effet, cela n'a rien à voir : la musique et la politique culturelle (je vous renvoie à mon texte « la France censure ses artistes » in centrebombe.org). Ma musique ne soutient aucune propagande étatique et dictatoriale de la culture. Ma musique ne glorifie en aucun cas le mensonge du « bonheur culturel » émis de l'organisation étatique de notre société. Au contraire, ma musique remet en question les acquis qui sont devenus des stéréotypes « sécurisés ». Je travaille dans « l'insécurité » de la remise en question permanente : celle de créer une musique différente de celles admises. Mais. Cela vous le savez déjà. En tant que compositeur vivant, je suis obligé de travailler avec différentes corporations. Le métier de compositeur de musique est un métier qui rassemble différentes professions à travailler ensemble sur un projet musical commun (mais aujourd'hui beaucoup de compositeurs sont condamnés à ne travailler qu'avec l'ordinateur chez soi pour un public d'internautes anonymes : une réussite parmi d'autres de notre société technologique de contrôle). Mais. Cela vous le savez déjà. La mairie de Toulouse détient des moyens qui me sont nécessaires à créer mes oeuvres : mes opéras et mes symphonies : le Théâtre du Capitole et la Halle aux Grains. L'expérience d'avoir réussi la performance de créer un opéra chez Michel Mathieu au Ring sans un sou (vous m'aviez refusé une subvention de quelques milliers d'euros), en payant même de ma poche (extrait de mon revenu de 400 euros mensuel) a été pour tous une expérience unique et extra-ordinaire, mais difficilement reproductible sans aucun moyen, celle des Rescapés de l'hégémonie culturelle, qui était le titre de l'opéra. Je ne peux à mon âge (près de cinquante ans) construire mes oeuvres de « bouts de ficelles » en étant maintenu dans la pauvreté et à la périphérie de la marginalité. C'est de la santé même de notre ville qu'il en dépend : les critiques surtout doivent avoir la parole et sans censure. Je ne suis pas un compositeur « maudit » qui cherche le conflit qui alimentera le mauvais roman de demain, mais un compositeur vivant qui demande la diffusion de sa libre création dans notre système étatique autoritaire et censeur d'aujourd'hui : n'est-ce pas légitime ? Pour que mes opéras voient le jour dans notre ville de Toulouse, il n'y a qu'un seul moyen : que la ville de Toulouse fasse des « commandes de la ville de Toulouse » à ses compositeurs toulousains d'opéras et d'oeuvres orchestrales. En aucun cas je ne retomberai dans le piège associatif dont les artistes se sont fait prendre pour obtenir des subventions. Je n'ai aucun justificatif à vous remettre pour accéder à mes droits : ceux de pouvoir réaliser mes oeuvres musicales dans ma ville. Pour le compositeur d'aujourd'hui, il est essentiel de sortir du format classique de l'orchestre symphonique issu du XIXe siècle. Le fait de refuser l'évolution de la musique, c'est accepter la régression de celle-ci. Le système étatique ne peut m'obliger à composer avec la gamme tempérée de 12 tons en échange de subvention. Puiser dans les partitions classiques reste moins cher et cette musique représente bizarrement l'idéal de la bourgeoisie dominante. Moins cher, car il n'y a pas de compositeur à rémunérer pour son travail de composition ; je ne parle pas des abus de cachet des chanteurs et chanteuses d'opéra en France de l'ordre de 15 000 euros par représentation (en Allemagne, sachez-le les chanteurs d'opéra sont salariés à 5000 euros mensuels). Il est vrai que mes compositions risquent de bouleverser cette situation acquise, et peu d'élus classiques risquent d'être retenus dans mes oeuvres. Je comprends que mes projets musicaux ne peuvent que déplaire à cette bourgeoisie dominante et au pouvoir. C'est contre cela (ce stupide préjugé) que je m'efforce de réaliser mes oeuvres ainsi que le Trans-Cultural Sinphônê Orchestra de Toulouse : un rassemblement d'une centaine de musiciens de tous genres, styles, et cultures musicales; sans bannir aucun instrument de musique, surtout ceux uniques et inventés. Un grand orchestre de cette forme est ce possible ? Oui dans un pays libre (je l'ai réalisé deux fois) et non dans un pays occupé comme les autres villes occupées d'Europe prise en otage par le prestige. Il semble que Toulouse soit une ville occupée : cela fait depuis 2004 que j'essaye de convaincre la mairie de Toulouse de l'avantage d'un tel orchestre. Cela a failli presque réussir avec la précédente mairie de droite, mais l'ancien maire a posé son veto par ignorance après deux ans de négociation. Dans l'attente d'un rendez-vous en dehors de votre contexte bureaucratique. |
REFUS DELIBERE DE COMMUNIQUER ? Toulouse, le 29 décembre 2009 Chère Première adjointe au maire attachée à la culture de la mairie de Toulouse, Par votre silence, je constate un refus délibéré de communiquer avec les artistes dont vous avez la responsabilité en tant que première adjointe à la mairie de Toulouse. Votre position d'attachée culturelle à la ville de Toulouse ne vous dispense pas de certaines obligations dont vous ne pouvez vous dérober : celle de communiquer avec les artistes de Toulouse. Par votre position, vous devriez pouvoir distinguer les artistes des courtisans, des corrompus ou des escrocs du divertissement. Personnages responsables de la médiocratisation des arts. Il est urgent de redresser le niveau, de sortir de la médiocratie qui devrait être la mission première de la ville de Toulouse. Sachant que Toulouse comparé à d'autres villes d'Europe où je me suis produit est bien loin derrière même parmi les dernières. Le niveau du public toulousain : sa sensibilité à la musique, son intelligence et son ouverture d'esprit, son respect du travail des artistes, sa connaissance ou juste son intérêt sont des qualités qui semblent avoir disparu de son environnement immédiat. Je ne parle même pas du niveau des écoles, comme les Beaux Arts ou le Conservatoire de Musique de Tousouse dont personne n'ose se vanter d'en sortir diplômé. C'est en cela qu'il est urgent d'agir avec des artistes de talents et non pas avec des animations publicitaires. Si vraiment vous vous souciez du niveau culturel de votre ville. Cordialement P.-S. |
Ouvrages conseillés :
• Jean Dubuffet : Asphyxiante culture, 1968.
• Robert Storr : Franchitude, 2006.
Article d'un critique francophile Américain qui montre involontairement l'aliénation de l'art par la compétition des nations.
• Jean-Philippe Domecq : Misère de l'art, 1999.
Avec une langue qui veut s'extraire de la confusion des notions du milieu de l'art, Domecq énonce l'escroquerie (consciente, inconsciente ?) des avant-gardes contestataires médiatisées qui ont précipité l'art dans sa médiocratie totalitaire actuelle. C'est l'instauration d'une dictature du désoeuvrement qui a permis à « l'action culturelle » d'installer son pouvoir faussement démagogique dans la confusion des notions de valeurs au détriment du travail des artistes. Pour lui la contestation s’est vendue et s'est transformée en dictature. Aussi il ne semble pas apprécier l'art depuis Marcel Duchamp et préfère un art esthétique de métier d'avant Duchamp.
• Pierre Restany : L'autre face de l'Art, 1979.
Au contraire de Domecq, Restany est enthousiaste de la libération de l'art par Marcel Duchamp qui passe de l'esthétique à l'éthique et au jeu. L'art élargit sa toile au monde et injecte de l'humour à partir des calembours et du hasard.
• Edgar Varèse : Ecrits, 1983.
• Roger Caillois : Bellone ou la pente de la guerre, 1962
• Michel Foucault : Surveiller et punir, 1975
Témoignages :
• La Biennale de Lyon 2009
Niveau général très bas. Comme celui d'étudiants copiant approximativement les intentions des artistes du passé aux fortes personnalités dont eux-mêmes sont dépourvus. Ce qui est montré génère un désintérêt pour cause d'usage généralisé de la banalité. Une décoration banalisée de la banalité. C'est une affirmation du désoeuvrement de la pratique artistique. L'installation publique de son égo standardisé a remplacé l'exposition de l'oeuvre, sensée communiquer une intention de compréhension inconnue de l'existence. Tiens, on constate aussi, l'entrée des pays du « tiers monde » (artistes des pays « pauvres ») dans la ronde médiocratique de l'art contemporain occidental d'aujourd'hui. Comment ces cultures non occidentales peuvent-elles accepter d'intégrer la médiocratie occidentale ? L'art contemporain officialisé n'a rien à dire, que de celui d'obéir aux critères de sélection de la médiocrité. Nous sommes affligés devant ces « artistes » sans imaginaire ni intelligence, courbant le dos devant l'autorité politique et économique : et qui n'ont vraiment rien à dire : que se montrer eux-mêmes banalisés. Les politiques culturelles se sont emparées des arts pour les détruire. La Biennale de Lyon est l'un des témoins de cette destruction volontaire de l'art.
• L'art de l'insignifiance s'affirme depuis 2000
Il est étonnant de constater que le philosophe Jacques Rancière s'attarde à des thèmes pas vraiment utiles ou qui n'alimentent pas la situation actuelle de crise, de médiocratie, ou de politique culturelle autoritaire. « Le partage du sensible, esthétique et politique » (2000) est un exemple de sujet dont toute personne raisonnable n'a cure : surtout ceux agissants dans le domaine de l'art ou de la politique. Soit c'est un texte mensonger : la politique ne partage pas et surtout pas avec l'art (les artistes pour les politiques sont des individualistes mêmes des criminels), soit c'est un texte condescendant qui écrit pour ne rien dire (abusant de sa notoriété) qui caresse dans le sens du poil, l'approbation et l'expression du philosophe dans la politique culturelle médiocratique : pour recevoir sa subvention et son « temps d'antenne ». Dans les deux cas, le philosophe soutient la déchéance des arts de la politique autoritaire de l'Etat. Et j'en suis profondément désolé, surtout après avoir lu son ouvrage « le Maître ignorant » (1987). Jacques Rancière serait-il devenu le philosophe contemporain de l'insignifiance, celle en plus de l'expliquer : la justification de la perte du sens par des textes illisibles dont se détache l'intérêt et la curiosité. « La métamorphose des Muses » (sonic process 2002) va dans le même sens : une commande que personne ne lira jusqu'au bout et qui n'alimente rien, juste « le monopole de l'apparence » que dénonçait Guy Debord sur le spectacle social de la consommation. Les textes de l'art sont infectés par l'insignifiance, sans doute pour une nouvelle expression : l'art de l'insignifiance. Et dont le philosophe Jacques Rancière se fait malgré lui le chef de file ?
Conclusion
Globalement nous pouvons constater une invasion progressive et volontairement insidieuse de l'institutionnalisation des arts depuis la fin des années 50. L'art qui de l'humour ludique des années 60 et du début des années 70 est passé au mauvais esprit (angoissé) de la fin des années 70 et des années 80 puis est passé à la corruption des oeuvres et des artistes dans les années 90 et 2000 (en fait la corruption a commencé au début des années 80). Les arts ont été détournés de leur objectif premier de libération et vendus pour se retrouver aujourd'hui dans une dictature de l'insignifiance imposée par l'institution et dont les artistes serviles se sont soumis. Il n'y a malheureusement aujourd'hui que les artistes serviles qui sont reconnus dans les biennales, les théâtres nationaux, les musées "prestigieux" et les grandes salles de concert. Nous pouvons dire que l'erreur des artistes a été de se vendre à l'État qui a imposé son monopole et sa censure à la création libérée et qui aujourd'hui se retire laissant les artistes piégés à la dérive avec leurs travaux insignifiants : un assassinat prémédité des arts par les pouvoirs publics. La question maintenant est de savoir pourquoi ?
2010
Y-a-t-il un dialogue possible en France
entre personnes politiques et artistiques,
pour réparer le désastre de la politique culturelle ?
Pour l'instant, le sens hiérarchique des personnes politiques se positionne au-delà de toute concertation possible (agir de concert et en accord [1]). Les personnes politiques s'imaginent être seules à pouvoir dicter les procédures à suivre pour obtenir un résultat qu'elles jugent nécessaire pour la communauté. Les personnes politiques se représentent supérieures hiérarchiquement au reste de la population : car la république leur confère ce pouvoir par le système de l'élection : voter c'est approuver ce système de pouvoir. L'élu choisit ses délégués. Les personnes politiques et ses fonctionnaires sont les représentants du pouvoir absolu de l'État. Et l'État en France ce n'est pas le peuple français, mais une autorité omnipotente et omniprésente difficilement saisissable, car volontairement morcelée en postes décisionnaires déresponsabilisés et protégée par l'Administration. L'Administration est une autorité aux règles immuables de dus (de paiements) et dont chacun doit obéir sous peine de punition (de surpaiements). Comment dans ce contexte de domination médiocratique [2] peut-il y avoir un dialogue entre artistes et personnes politiques, pour réparer le désastre de la dictature de l'insignifiance de la politique culturelle ?
La politique change le sens des mots, assimile des concepts contradictoires uniquement pour protéger ses intérêts. Quels sont les intérêts de la politique ? Garder sa propriété, la propriété de sa souveraineté sur les autres. Dont la première ordonnance est que les impôts soient payés : c'est le rôle de l'Administration. Les personnes politiques vivent de la charité du peuple qui paye les impôts pour les entretenir. Ces entretenus sont ceux qui possèdent, ceux qui possèdent l'esprit de ceux qui veulent posséder mais ne possèdent rien : les salariés. L'investissement des uns est la dette des autres. Les endettés sont possédés par ceux qui leur permettent de payer ce qu'ils pensent être dû, mais ce dû est une escroquerie que chacun paye. Plus le dépossédé paye, plus il s'endette : il paye l'argent qu'il dépense. Ce paiement permanent est ce qui entretient le pouvoir politique de gouverner le payeur qui l'autorise.
Dans l'état actuel des choses, le dialogue possible entre artistes et politiques est rompu. L'un cherche à dominer et soumettre et l'autre à exprimer sa liberté de création. Deux manières difficilement compatibles dans un échange et une entente coopérative. L'histoire récente montre une destruction du sens de l'art par ses commanditaires : la domination idéologique et la loi du marché du plus offrant. Les arts ne se vendent pas ni ne se dominent sans perdre leur sens. Pour qu'il puisse y avoir un dialogue entre artistes et personnes politiques, il faudrait qu'il existe une ouverture d'esprit dans les deux corporations, il faudrait que les artistes cessent de se soumettre à l'idéologie du pouvoir au détriment de leur liberté créatrice. Il faudrait que les personnes politiques cessent de se concentrer sur des problèmes d'intendance. Mais pourquoi ce dialogue est-il nécessaire ? Les personnes politiques détiennent le monopole des moyens de réaliser les oeuvres publiques des artistes dans la cité : les lieux, les droits, les financements : ils sont dominants : grâce aux dominés. Pourquoi devraient-ils dialoguer, puisqu'ils ont le pouvoir d'imposer ? Parce qu'ils n'aiment pas partager.
Notes
[1] Concert, accord, harmonie sont un vocabulaire du jargon musical qui n'a pas lieu en politique, mais est récupéré. Cela paraît être pratique et parlant aux personnes politiques qui maintenant font de la musique : est-ce pour une volonté « d'adoucir les moeurs » ? Harmonie remplace le mot dictature. Harmonisation en Chine a le même sens que normalisation en Occident. La musique justifie à la politique son caractère autoritaire.
[2] médiocratie ne veut malheureusement pas dire : le pouvoir aux médiateurs. XIXe siècle « gouvernement de la classe moyenne » des consommateurs. Fin du XXe siècle, « domination des médiocres ». Gouverner par la médiocrité. Organisation politique sur le modèle républicain (1) qui confie les postes de pouvoir de décisions aux personnes incompétentes et sans qualités. La médiocratie permet le maintien de l'oligarchie (2) dans la république (3) en maintenant l'illusion démocratique (4). La médiocratie noue des conflits hiérarchiques à son avantage pour maintenir le pouvoir des présidents contre la volonté publique. La médiocratie n'a cure du service au public.Notes des Notes
(1) délégation (groupe qui donne le droit d'agir à une personne en son nom) de la parole et de la décision à des élus pour le morcellement et le maintien du pouvoir centralisé. La délégation de la délégation s'arrête à un sommet, c'est un système pyramidal qui s'arrête au chef de l'État.
(2) régime politique dans lequel la souveraineté appartient à un petit groupe de personnes, à une classe restreinte et privilégiée.
(3) du latin res et publica « chose publique », forme de gouvernement où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus par un seul, et dans lequel la charge de chef de l'État n'est pas héréditaire. Depuis 221 ans, notre république-démocratique masque sa monarchie-oligarchique : « J'appelle république tout État régi par des lois, la monarchie elle-même est république » Jean-Jacques Rousseau.
(4) doctrine politique d'après laquelle la souveraineté doit appartenir à l'ensemble des citoyens, mais la grève est la manifestation de l'inexistence de la démocratie.
Lettre de Mathius Shadow-Sky
à l'artiste peintre Dorothée Sadowski
qui lui demandait un texte pour l'inauguration de sa grande toile à la mairie de Tulle pour le 6 juillet 2010
(Toulouse, le dimanche 4 juillet 2010).Dorothée, ta situation inaugurative me pose un cas de conscience : un paradoxe entre un confort mondain nécessairement hypocrite, contre une remise en question (pour moi nécessaire) qui passe obligatoirement par de l’inconfort moral. Aussi, je ne suis pas critique d’art spécialisé dans la peinture, je n’ai pas acquis les outils pour cela, je n’ai pas fait d’étude d’esthétique, ni écrit dans la presse consacrée et spécialisée. Tu sais que je travaille en ce moment sur l’analyse socio-politique du contexte de création artistique, ce qui revient à dire : de comprendre le rapport de force entre ceux et celles qui sont au pouvoir et nous avec nos créations artistiques. Et toi là, tu as un pied en plein dedans. Quoi est vraiment en jeu dans la démarche de la mairie de Tulle qu’eux-mêmes sans doute ne savent pas ? Tu sais ce que je pense de la complaisance qui est l’expression de l’attendu de l’hypocrisie mondaine qui empêche la remise en question de s’épanouir ? Y aurait-il une illusion de conciliation ?
Poser une toile de toi (la douce) dans un lieu public (violent) en quoi est-ce satisfaisant pour toi ? Tu parles pour toi disant « l'apaisement est un temps que nous recherchons tous quand les émotions sont trop fortes » : les politiques sont des créateurs de conflits pour régner où leur émotivité doit être anéantie pour régner. Aussi ta toile va rester plus de temps que dans une galerie d'art ou dans un musée en habitant cette salle de la mairie de Tulle. Mais que représente cette salle, à la fois des mariages et du conseil municipal ? D'abord, ce n’est pas un lieu public ; mais un lieu de l’expression du pouvoir : des délégués prennent des décisions sans consulter le peuple parce qu’ils s’imaginent être délégués par la majorité du peuple par le système du vote. Mais nous savons depuis Condorcet que le vote est un paradoxe et que les élus, que ce système élit, ne sont que le fruit du hasard forcé par la ténacité, la cruauté et la traîtrise des candidats qui s’emparent du pouvoir aux dépens des électeurs bernés. Un conseil municipal est un rassemblement obligatoirement d’abus de décisions dans un rapport de force où la démocratie est absente, car les citoyens en sont exclus pour une question de temps. En deux, la salle de mariage : se marier à la mairie est une formalité cérémonielle (une mise en scène), une obligation des époux devant ce qu’ils considèrent comme l’autorité qu’ils légitiment pour réaliser leur acte qui leur permet aussi des avantages fiscaux : c’est-à-dire leur intégration dans le système dominant. A-t-on vraiment besoin de cela ? Les bâtiments qui représentent le pouvoir (qui pour moi est obligatoirement usurpé par des parasites gouvernants) devraient être détruits pour redescendre dans la réalité quotidienne de ceux et celles qui nourrissent la communauté (paysans, artisans, artistes, médecins, etc.). À quoi sert une oeuvre d’art dans un lieu officiel du pouvoir ? Là est la question essentielle à se poser.
La plupart pensent à la décoration du lieu. Le tableau ne change pas la fonction et l’intention du lieu (ici d’imposer l’autorité du pouvoir), il va l’intégrer. Mais le tableau original d’un artiste peintre renforce le prestige du pouvoir et l’artiste devient l’instrument de ce pouvoir. C’est un cercle vicieux. Il est important de reconnaître ce qui est en jeu, pour établir un équilibre satisfaisant des intentions. Pour ne pas se laisser gouverner à son insu, surtout dans le camp dominé naïf des artistes. Nous savons que les artistes côtoient le pouvoir politique et ceux qui le font ont la chance d’être reconnus plus que les autres. L’artiste et le politique sont un compromis de la part de l’un comme de l’autre. Le politique déteste l’indépendance dangereuse de l’artiste (voir aujourd’hui la chasse à l’individualisme) et l’artiste déteste l’hypocrisie malhonnête et manipulateur du politique : ensemble c’est obligatoirement un rapport de force. Aujourd’hui le politique a réduit les arts à de l’animation socioculturelle « pour recréer le lien social » (sic), c’est-à-dire utiliser les arts comme propagande bienveillante pour amadouer la majorité réelle, hostile aux parasites gouvernants. Les efforts des politiques pour garder le pouvoir sont leur tâche principale et tous leurs actes concourent dans ce sens, mais il est inutile pour les autres de la communauté qu’ils ne peuvent diriger que par la violence et la tromperie. On me dira ensuite que les puissances politiques aussi petites soient-elles créent des moyens pour les arts et que sans cette puissance il n’y aurait pas eu aujourd’hui de Michel Ange visible à la chapelle Sixtine acheté par l’Eglise ni de Francisco Goya employé à la cour d’Espagne au XVIIIe qui peignait un double jeu : la réalité de la laideur de la cour et ses gravures subversives contre ce même pouvoir monarchique et clérical censurées sous la pression de l'Inquisition. Il n'en est rien ; les arts n'ont pas besoins des politiques pour s'épanouir, bien au contraire : la politique a besoin des arts pour la décoration de son triomphe. Mais la bêtise des gouvernants a permis les artistes à injecter des « messages » dans leurs oeuvres, invisibles à l’oeil des commanditaires. Les artistes en politique servent à flatter les ego gouvernants à travers principalement le portrait peint qui aujourd’hui est remplacé 1. par la télévision et la presse avec ses nuées de journalistes vendus au pouvoir, et 2. par les spectacles évènementiels multimédias commandités.
Les donations privées tout comme les politiques de charités servent à intégrer la nécessité des arts dans un procédé d’humiliation (surtout sans que les victimes s'en aperçoivent : cela pour que le jeu continue), afin que les arts restent du côté gouvernables. La charité sert les dominants qui possèdent une conscience (en général les femmes bourgeoises) à se déculpabiliser de la cruauté de cette domination patriarcale (voir l’abondance lucrative des ONG). La charité maintien la misère dans sa misère tout en se déculpabilisant par ses actes publicitaires d’aides faussées, crues et non effectives, car inefficaces à enrayer la misère entretenue. Les pauvres sont nécessaires pour que les riches restent riches : sans pauvres pas de riches possible, la richesse existe de l'exploitation de la pauvreté. Dans le cas contraire, la richesse ou la pauvreté serait inexistante.
Le prix de l’art. Aujourd’hui, le prix ne se négocie pas en fonction de la quantité et de la qualité de travail de l’artiste, mais en fonction de sa cote et du sacrifice que l'artiste est prête à accepter : généralement une réduction ou une augmentation notoire sans rapport avec l'oeuvre elle-même. Deux exemples sont apparus à Tulle dernièrement : la commande à l’artiste russe parisienne ayant chaire à la Sorbonne d’une oeuvre qui ne fonctionne pas à la médiathèque pour le prix de 100 000 euros et de l’autre une artiste locale qui offre une émotion permanente sur une
toile géante pour 3000 euros. Voilà les abus de notre système qui dévoile ses incohérences.L‘artiste ne peut pas remercier ni flatter ses commanditaires, puisque dans tous les cas l’échange est trompé : la réalisation est déjà flatteuse, une oeuvre émotive qui se soumet à décorer l’expression du pouvoir, une oeuvre déshonorée par la charité, une oeuvre pour convaincre l’idiotie à l’ouverture d’esprit, une oeuvre apaisante pour un lieu violent : est-ce une oeuvre vraiment méritée ?
Henri Bergson : 2 mots sur l'art
« Quel est l'objet de l'art ? Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l'art serait inutile. Ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l'unisson de la nature. »
Pourquoi l'idéologie politique d'aujourd'hui désire annihiler l'individualisme des artistes ? (qu'elle confond avec égoïsme) et pense que l'art est praticable par tous au détriment des talents consacrés ? C'est une volonté de destruction du sensible artistique en échange d'une obéissance optimale. C'est confondre volontairement les artistes qui consacrent leur vie à l'art et les artistes qui se divertissent de l'art. Les premiers ne peuvent s'exprimer que par leur individualisme et les seconds s'expriment à travers l'argent des stéréotypes admis qui ne donnent aucun accès à la réalité vibratoire de l'essence de la vie. Ils décorent : avec des idées reçues. Le problème est que les seconds qui affadissent la présence de leur ego impersonnel sont légions et obstruent la visibilité d'une vibration possible à l'unisson avec le monde qu'offrent les autres. C'est le processus même de médiocratisation de nos sociétés.
Les artistes d'aujourd'hui sont transformés, et sont :
des artistes-commerçants
des artistes-intégrés
des artistes-esclaves
des artistes-vendusQue sont devenus les autres artistes ? « Ils ont été achetés à se soumettre aux règles politiques du commerce ou, ils ont été évincés du “marché” dominant des arts conventionnés ». C'est en ce sens que les arts indépendants et originaux restent invisibles du public. 1. parce que le public ne les voit plus (sa curiosité a été affectée) et n'a plus la capacité de distinction entre l'art original et la copie (il ne sait plus faire l'effort d'aller voir de lui-même), et 2. parce que montrer l'art de ces artistes est interdit par le monopole de la propagande institutionnelle dominante qui censure la diffusion de l'art par le non-octroi de subventions publiques. Aujourd'hui, les artistes de talent restent cachés et il faut du talent pour les découvrir. La liberté de création ne réapparaîtra (sortira des ateliers) que quand le public se réveillera.
re tour [à la porte du centrebombe]
L ivre [dans le ciel, le bruit de l'ombre]
Journal vigilant d'exemples médiocratiques.
Questionnaire : suis-je un artiste ?
Début de conclusion concernant la médiocratie actuelle des arts en France ?
Lexique & leçons des robots aux humains.
« Pratique la musique depuis l'âge de 7 ans, Mathius Shadow-Sky compose depuis 1979. Né à Paris en 1961 et installé à Toulouse depuis 1991, il voyage dans le monde (presque) entier à créer ses musiques. Élève de Pierre Boulez et de Iannis Xenakis (pour les plus cités) tout en trempant dans le rock'n roll abstrait et bruitiste d’un Jimi Hendrix. Très tôt il conçoit la musique comme une démarche philosophique à la recherche de la compréhension de l’humain. Démarche particulière qui le conduit à créer des oeuvres inconcevables pour des auditoires, souvent ébahis, parfois scandalisés. Il crée notamment en 1986 le concept de musique transclasse qui fait fi des clans qui divisent la musique en porte-drapeau : car pour lui, les savoirs de la musique sont divers et nécessairement mélangeables. Sa connaissance en physique et mathématique le pousse à développer une science de sa musique pour créer des oeuvres qui explorent l’inconnu des possibles et offrent des résultats inouïs. Son abondante production musicale (plus de 400 oeuvres) paraît éclectique, mais cela n’est qu’une apparence d’un même travail entrepris depuis 30 ans : celui d’assembler l’inassemblable. Pour cela, il développe l’art de ne croire en rien. » P. J.